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sur 302 notes
Léa est chorégraphe. La danse lui donne une rigueur, un équilibre sans lesquels peut-être, elle sombrerait. A trente-huit ans, une angoisse qu'elle ne peut définir l'empêche de vivre pleinement sa relation avec Bruno, l'homme qu'elle aime.

Romilda est la mère de Léa. Elle est veuve depuis bien longtemps, Léa avait six ans… Elle aime sa fille mais la garde à une certaine distance, depuis toujours, pour tenter de ne pas lui communiquer son mal-être. Un soir pourtant au téléphone, dans un souffle, elle lui confie qu'elle a des choses à lui dire. Léa, particulièrement malheureuse ce jour là, décide d'aller voir sa mère, dans son village natal en bord de la mer. La tempête fait rage, les six heures de voiture sont interminables, mais qu'importe, il faut qu'elle sache…

Et elle saura ce qu'elle doit savoir, au terme d'une nuit où la tempête menace de faire s'écrouler la maison maternelle. Elle saura la souffrance et la honte qui rongent sa mère, à cause de l'homme qu'elles deux ont tant aimé.

C'est un roman à l'ambiance intimiste. La tempête fait rage et les secrets se dévoilent peu à peu, mère et fille se racontent alternativement. Bien au chaud sous la couette, j'ai aimé cette nuit de tous les dangers. Les phrases de Jeanne Benameur sont courtes, il faut parfois lire entre les lignes, deviner ce qui est suggéré. J'ai retrouvé avec bonheur ce style qui m'avait tant plu dans "les demeurées".

Une histoire de mère et de fille, magnifiquement racontée

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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Laver les ombres
Jeanne Benameur
roman
Babel, 2008, 157p


En exergue, il est précisé que laver les ombres, en photographie, c'est mettre en lumière un visage pour en faire le portrait.
Lea a 38 ans, elle est chorégraphe, elle cherche la maîtrise absolue des muscles de son corps, et elle a peur. Pour se rassurer, elle a Tu, mio, de Erri de Luca, en version italienne, dans sa poche. Depuis toute petite, elle a peur, elle a perdu son père à l'âge de six ans, mais elle vient de remarquer un changement dans la voix de sa mère qui l'inquiète, une dissonance. de plus, une tempête s'est déclarée qui frappera la petite ville où cette dernière habite, en creux entre la falaise vive et la falaise morte, et qui frappera la fille déjà dévastée à l'intérieur. Sa mère est italienne, et elle lui a annoncé qu'elle avait des choses importantes à lui dire. Cette inquiétude l'empêche de voir Bruno, un peintre, l'homme de l'immobile, qu'elle aime, elle qui ne sait pas garder les hommes.
le prochain spectacle de Lea tournera autour de sa mère, du corps frêle de sa mère autour duquel graviteront les danseurs, mais aussi de ses yeux qui disent la peur et la menace.
le texte est composé de tableaux qui racontent la vie de la mère quand elle avait 16 ans à Naples et qu'elle était sous la coupe d'un maquereau qu'elle aimait, de la rencontre qu'elle a faite à l'hôpital où elle était soignée, d'une jeune religieuse de son âge avec qui une relation d'amour aurait pu naître. Entre ces tableaux s'intercale le récit à la troisième personne dont Lea est le personnage principal. Jeanne Benameur adopte toujours la pratique du paragraphe plus ou moins long qu'encadrent des phrases courtes et lestées du poids du sens, de la réflexion, de la quête. C'est que Lea, qui n'a pas de désir d'enfant, recherche ce qui, au fond d'elle, est inatteignable. C'est que le lecteur aura , comme Lea qui ressemble à son père, une terrible révélation. La deuxième révélation n'en est pas une, on l'avait tout de suite pressentie, mais elle est si entourée de mystère et d'obscur. Quant à la troisième, c'est un choc, et surtout pour la mère qui a aimé très fort et qui a douté tout aussi fort de l'amour de son homme.
Jeanne Benameur (s') interroge les fêlures et l'amour et le non-amour et la solitude et le vide. Est-ce qu'aimer, ce n'est pas vouloir se rejoindre, sans relâche ?Elle se demande comment on fait pour se redresser. C'est un livre sur la relation mère-fille, dont les corps sont l'un mort, et l'autre déséquilibré. Les mots qu'on dit sauront-ils rendre la vie et donner l'équilibre ? Jeanne Benameur parle avec une retenue tempêtueuse de transmission.

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Superbe découverte, surtout pour un livre offert en librairie avec l'achat d'autres romans.
Vraiment bien écrit et très épurée, de plus il y une vraie poésie des mots et l'histoire de ces deux femmes, mère et fille, qui apprennent à se connaître avec la lever d'un secret de femme mal traité, rend le style plus marquant.
Court mais intense. Je conseil
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Ah !
Je viens de retrouver MA Jeanne, celle que j'avais découverte dans "Profanes", tandis que "Pas assez pour faire une femme" m'avait tellement déçue... Heureusement, j'ai poursuivi ma quête de beauté auprès de cette auteure qui m'avait tant touchée.
Ce roman-ci, ce n'est pas bien compliqué : je l'ai commencé hier soir et je ne l'ai plus lâché (fini, donc, aujourd'hui).
Et c'est un joyau.
Pour moi ? à placer entre "Les déferlantes" de Claudie Gallay, "Un territoire fragile" d'Eric Fottorino, "Ker violette", de Karine Fougerey, des romans qui m'ont tous fait vibrer, respirer totalement, puis retenir ma respiration, m'arrêter pour comprendre (le monde), pleurer, m'arrêter pour (me) comprendre, regarder autour de moi, avoir envie de m'agrandir.
C'est juste inoubliable.
Précieux.
Résonnant.
Après ? Nous recevons chacun les mots, les récits, les rencontres comme notre vie nous a façonnés. Mais je crois qu'ici, voilà vraiment un roman extraordinaire. A vous de le découvrir aussi... Je vous le souhaite.
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Mettre en lumière un visage pour en faire le portrait, autrement dit « laver les ombres ». Effacer les traces obscures dans un mouvement de danse, celles des hommes sur le corps des femmes. Un gynécée mère-fille, l'une dans l'immobilisme, l'autre dans le mouvement. Puis la danse synchronisée d'une nuit de tempête,face à l'océan, où les mots de Jeanne Benameur tels les vagues animent onze tableaux d'absents en contrepoint. Un théâtre dansé de la vie, sa nécessaire cruauté...son irréductible liberté.
« Aimer c'est juste accorder la lumière à la solitude. Et c'est immense. »
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Des mots, des mots simples, des images épurées pour conter l'histoire de ces deux femmes, la mère, la fille. Deux corps qui cherchent leurs vibrations, leurs résonances au monde.
Il faut trouver le souffle pour lire les mots, les imaginer vibrer, danser pour s'impreigner de l'intimité de ces deux histoires parallèles jusqu'à la reconstruction du lien.
Une lecture dans l'émotion du geste. Un vrai coup de coeur
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Léa danse, elle danse pour vivre, pour survivre, pour oublier qu'elle ne sait pas aimer, qu'elle est dévastée, sans comprendre pourquoi. Un soir de tempête, elle rejoint sa mère en Bretagne, sa mère qui lui a murmuré au téléphone qu'elle avait des choses importantes à lui dire. Léa ne sait pas ce qu'elle va entendre mais elle a besoin de savoir. L'histoire se raconte en tableaux au présent et au passé, le présent de Léa et le passé de Romilda, sa maman, prostituée à 16 ans par l'homme qu'elle aime. Ce petit livre m'a fait penser à le ventre de la fée, de la poésie pour nommer l'indicible, l'économie de mots et la puissance des images. Un roman difficile à oublier.
Lien : http://www.levoyagedelola.com/
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Si le titre emprunte une technique utilisée en photographie, l'auteur met en lumière dans ce roman deux portraits de femmes, une mère et sa fille.
Il y a tout d'abord Lea, une jeune femme de trente-huit ans, qui vit par et grâce à la danse : "Seule, dans le jour qui vient, par des exercices répétés, elle tisse ses liens avec l'air. Une grammaire sensible, improbable, à réexpérimenter chaque matin.", connaît une histoire d'amour compliquée avec Bruno, un peintre, compliquée parce qu'elle sent quelque chose en elle qui la freine dans sa vie ans pouvoir mettre un nom sur cette chose : "Elle a renoncé à connaître l'origine de la guerre en elle. Après tout, le champ ignore la main qui pose la mine.".
Et puis il y a Romilda, sa mère, qui garde un secret depuis trop longtemps et qui pèse dans sa relation avec sa fille : "Non, il y a des choses qu'on ne peut pas dire à sa fille. Jamais.", qu'elle va finalement profiter d'une tempête pour lui révéler.
Lea dans : "Danser c'est écrire avec tout son corps.", mais cela ne lui suffit pas, aussi part-elle rejoindre sa mère pour avoir enfin une explication qui se trouve à Naples, pendant la Guerre.

Alternant passé et présent, Jeanne Benameur dresse le portrait d'une jeune fille exploitée sexuellement dans le Naples des années 1940, qui finira par apprendre à se détacher d'elle-même : "Romilda a un prix. Elle apprend. A n'être plus personne.", aveuglée par l'amour qu'elle porte à son exploiteur, un français se prénommant Jean-Baptiste, et des répercussions que son silence sur son passé aura sur sa fille Lea, près de quarante ans après.
Un passé qui traverse une génération pour empêcher Lea de s'épanouir dans le présent et de vivre enfin l'amour : "Aimer c'est juste accorder la lumière à la solitude.", d'apprendre à se détacher de la solitude dans laquelle elle s'est forgée.
C'est de façon très pudique et concise que Jeanne Benameur livre cette histoire particulièrement belle, dans un style éclatant et un français frôlant la perfection.
Sa plume est nette, sans bavure, avec un zest de poésie et de lyrisme pour décrire l'agitation intérieure de Lea.
J'ai trouvé absolument magnifique son style d'écriture et j'ai été portée par cette histoire et ces deux personnages féminins qui ont peur, chacune à leur manière, d'exprimer leurs tourments intérieurs, par crainte du jugement des autres et surtout celui de l'une envers l'autre.
Une histoire forte comme j'aime à en lire et qui colle encore à la peau et à l'esprit une fois le livre refermé.

"Laver les ombres", livre au titre intrigant, recèle une merveille littéraire écrite dans un style pur et poétique, un magnifique voyage littéraire à travers deux générations et deux époques et une formidable découverte d'une auteur qui a su me charmer par sa plume et dont je vais approfondir l'oeuvre.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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Léa, une jeune femme à la tête d'une compagnie de danse parisienne habite le monde par la danse, son corps et ses sens.
Un appel de sa mère soudain l'effraie et des mots à venir, non dits qu'elle redoute plus que la violente tempete qui s'annonce.
Laver les ombres est un roman court et poétique, qui se lit comme on suivrait un rythme, une mélodie, qui raconte l'histoire d'une vie, de deux vies a travers les corps des héroïnes, histoire de résilience, de transmission et de force. Un livre prenant et sensible, qui se ressent autant qu'il se lit.
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« Laver les ombres, en photographie, signifie mettre en lumière un visage pour en faire le portrait. » nous précise l'auteur en exergue. Ce livre très court que j'ai lu en une heure c'est deux très beaux portraits d'une mère et d'une fille qui se sauvent l'une l'autre. le récit se fait en alternance entre le passé et le présent : la vie passée de la mère, la vie présente la fille.
Il y a Léa danseuse, elle a 38 ans et elle ne comprend pas pourquoi toutes ses relations amoureuses sont des échecs.
Il y a Romilda, sa mère : on découvre son histoire et les secrets qu'elle a tu depuis les années 40 à Naples.
Mère et fille vont se retrouver lors d'une nuit de tempête et elles vont se parler. Avec beaucoup douceur, Romilda va avouer les secrets terribles qui jusqu'à ce jour ont étouffée sa vie, l'empêchant d'aimer sereinement sa fille. Léa va écouter, entendre et comprendre enfin la peur qu'elle portait en elle et dont elle ignorait la raison...
Ce roman est fait de phrases courtes, de mots simples, plein de sensibilités. J'ai été bouleversée par cette histoire.
Lien : http://aproposdelivres.canal..
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