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sur 302 notes
Lea et Romilda. La fille et la mère. La danseuse et la vieille femme. L'inquiète et l'intranquille.

Lea a la trentaine, elle vit loin de chez elle, en ville. Sa respiration, c'est la danse. Depuis peu, elle s'autorise à se laisser aller avec Bruno. C'est la première fois qu'une relation dure, mais elle la sait fragile. Pourtant, les mains de cet homme-là, sa voix et sa présence la rassurent. Elle a trouvé son équilibre même s'il est encore balbutiant. Lea la danseuse, en permanence en équilibre, à la scène comme dans sa vie privée. Elle cherche à combattre son refus de l'Autre, de la vie. Puis, cet appel passé à sa mère. Elle perçoit dans la voit de l'aînée une fatigue, une inquiétude. Alors Lea prend la route malgré l'avis de tempête.
Un huis-clos, des retrouvailles entre deux femmes. Deux générations, deux vies, deux solitudes. Jeanne Benameur livre un récit poignant d'une rencontre où une mère brise le silence et explique à sa fille ce qu'elle a vécu. Un jour, un homme est entré dans sa vie. Avec lui, elle a fui, elle a quitté la maison familiale comme une voleuse, elle a quitté cette guerre qui ravageait son pays. L'homme lui a promis une vie meilleure loin de l'Italie, lui a fait miroiter le bonheur en France. Pourtant, si le couple a fini par s'installer dans un bourg paumé de la providence française, il y eu toutes ces années de guerre durant lesquelles la jeune fille perdit à jamais son insouciance. Prostitution, violences psychologiques, désillusions. Cette mère se livre avec émotions. Face à elle, sa fille avide de connaître la vérité tout en étant terrorisée par ce qui lui est confié. Mère et fille sont face-à-face, la romancière nous permet de ressentir la force de cet instant rythmé seulement par le vacarme que produit la tempête qui fait rage à l'extérieur de la maison dans laquelle elles se trouvent. Entre passé et présent, les deux femmes se livrent et font face à leurs peurs respectives.
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Ce roman magnifique me pèse encore sur le coeur, étais-je prête à recevoir de si lourdes confidences, pourtant comme j'ai attendu avant de m'y engager!
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Nouvelle lecture de Jeanne Benameur, nouveau coup de poing. Dans ce roman, il est question de corps et de parole. Léa est danseuse, elles est "chorégraphe par nécessité". Son corps, elle a besoin de le maîtriser totalement. Pour cela, elle s'entraîne, chaque jour, dans sa pièce mansardée qui donne sur le ciel de Paris. Elle ne peut pas s'abandonner. Elle le voudrait, pourtant. Elle voudrait poser pour Bruno le peintre, elle aimerait que ça marche entre eux. Mais comme à chaque fois, elle sait qu'elle va tout détruire, car elle doit contrôler son corps, elle ne peut pas se laisser aller, elle n'y arrive pas. Il est question également du corps de sa mère, Romilda. Un corps que Léa aime, un corps qui lui a donné les intonations, qui l'a transformé en danseuse. Mais un corps qu'elle connaît si mal finalement. La parole sera là pour réparer ce manque. Et lorsque Romilda-Suzanne se met à parler, après tant d'années, c'est pour dire des choses que Léa aurait peut-être aimé ne jamais entendre. La tempête qui fait rage dans les rues de ce village de bord de mer est une métaphore de celle qui monte en Léa alors qu'elle écoute sa mère lui raconter. Léa écoute et sait qu'elle ne verra plus jamais sa mère, son père, de la même façon. C'est comme si la part d'enfance qui lui restait venait de s'envoler.
Ce roman parle également de solitude, du fait que l'on est toujours seul, même si l'on aime. le rythme du texte est important. Il est hachuré, il se lit vite et en même temps on prend le temps de le savourer. C'est un roman qu'il faut découvrir lentement et pour lequel il faut s'abandonner. Un roman dans lequel on entre totalement, de la première à la dernière page.

Comme d'habitude avec Jeanne Benameur, c'est simplement magnifique.

Lien : http://blogonoisettes.canalb..
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La tempête fait rage. Au dedans, au dehors. Comment se dire ? Comment se donner ? J'ai aimé ce parcours d'une fille qui se cherche et de sa mère qui voudrait oublier. Tout en retenue d'abord, puis dans une violence salutaire. Sur ce point, l'histoire est bien construite, par un va et vient entre le présent de Léa et le passé de sa mère.

Quelques bémols pourtant, où je rejoins les remarques d'autres babéliens : trop de références à la danse (même là où on ne l'attend plus) , peut-être pas assez de profondeur dans la psychologie d'un personnage, Bruno. Et puis ce détail, souligné par Jcnb68 : que le père ait été proxénète, passe encore, mais la scène du baiser entre hommes on s'en serait bien passé!

Voilà, un bilan de lecture mitigé donc, et la nostalgie des Demeurées.
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Une plongée dans les relations intimes homme/femme, mère/enfant. Un récit terrible sur ce qu'une femme est capable de faire par amour et de ce qu'un homme est capable d'infliger. Une relation de domination, de violence conjugale et d'exploitation de l'autre dans ce qu'il y a de plus vicieux. Mais aussi la capacité de résistance et de résilience malgré les traumatismes. La reconstruction longue qui s'achève par la libération de la parole. Et c'est là la véritable tempête dans la tempête, celle qui va tout balayer, faire place nette et rapprocher mère et fille. J'ai eu le coeur serré à la lecture des passages du quotidien de Romilda/Suzanne et de la révélation du secret à Lea.
La torture qu'elle subit mais qu'elle accepte, en un silence qui masque tant d'angoisses.
Et puis, il y a la relation Lea/Bruno où chacun tente à sa manière de comprendre le monde de l'autre.
Pour Lea, la danse, le mouvement est une thérapie, une manière de fuir aussi, de ne pas s'engager. Lorsqu'elle tente de poser pour Bruno et d'adopter l'immobilité pour un temps mais n'y trouve qu'oppression. Bruno en tentant de se mettre à la place de Lea dans cette immobilité de la pose y trouve manque et surtout un amour fort.
Une lecture intéressante et riche, qui prend aux tripes et qui questionne.
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Lea , la danseuse et Bruno le peintre , ils s'aiment pensent-ils mais leur rapport au corp n'est pas du tout le même . Léa et Romilda sa mère , elles s'aiment mais les terreurs latentes nées de l'omerta sur les drames passé trouble leur relation. Tout explose dans une tempête émotionnelle et météorologique. J'avais été séduit par la personnalité de la romancière lors d'une rencontre à ma librairie préférée mais je n'arrive pas à adhérer à cette histoire ni d'ailleurs à l'écriture très travaillée (dirai-je apprêtée ?) du roman. J'en vois les qualités de construction , l'intérêt psychologique ,la qualité de la langue mais je reste extérieur .
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L'univers de Léa c'est le corps, la danse et le mouvement. Elle en a fait son métier et crée des spectacles. Dans le dernier c'est sa mère qui en sera l'épine dorsale. Mais Léa n'est pas bien, un mal ancien la ronge, sa relation sentimentale avec Bruno, artiste peintre, est en péril. Dans la tempête, Léa va retourner auprès de sa vieille mère qui a des révélations à lui faire…
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Autant j'avais aimé ‘'Profanes'' autant cet autre roman de Jeanne Benameur me laisse une impression mitigée.


J'ai retrouvé son écriture ciselée mais les personnages m'ont paru caricaturaux. Pour Léa, chorégraphe et danseuse de 40 ans égocentrique et mal dans sa peau, le grand intérêt de l'auteur pour la psychanalyse donne d'interminables introspections qui finissent par lasser. Les deux personnages que je trouve plutôt bien traités (même s'ils me paraissent aussi un peu caricaturaux) sont Romilda, la mère et, dans une moindre mesure, Jean-Baptiste, le père.

Situer les révélations de la mère au cours d'une très violente tempête est un peu téléphoné : un parallèle évident avec le séisme qu'elles provoquent chez Léa.


Un roman sur le poids et le rôle désastreux des non-dits : il est évident qu'inconsciemment influencée par le désastre que l'amour a fait de la vie de sa mère (désastre qu'elle ne connaissait pas, mais qu'elle devait pressentir). Léa est incapable de développer une relation sentimentale durable.
Révéler ces non-dits, pour Jeanne Benameur, c'est ''laver les ombres''...

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Comment les secrets pèsent lourd travers les générations, comment les femmes vivent leurs amours, leurs douleurs, leurs paradoxes...
Beau sujet mais je n'ai pas aimé le style trop haché et décortiqué à mon goût.
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Un beau roman sur deux douloureux secrets de famille (dont je ne vous dirais rien).

Un récit qui alterne entre présent et passé.

La danse omniprésente, comme cherchant à "dire" ce qui est tue au sein de la famille.

Une tempête comme élément dramatique qui vient laver ces lourds secrets, pour un futur plus léger.

Une écriture un peu hachée, tout de même. Mais des phrases belles.

L'auteure a écrit nombres d'autres romans, je vais donc continuer à me régaler.

L'image que je retiendrai :

Celle de la falaise vivante, et de l'autre morte, lieu du dernier drame familial.

Une citation :

"Parce que la danse, c'est ça. C'est toujours ça. Des corps qui se relèvent." (p.136)
Lien : http://motamots.canalblog.co..
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