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3,6

sur 216 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quelle étrange impression en refermant ce livre…
Certains aimeront et défendront cette lecture et ça me gonflera parce que…
Parce que c'est un livre thérapie de Jeanne Benameur et que je n'ai pas l'âme d'un psy.
Certains vont dézinguer cette lecture et ça va me gaver parce que…
Parce que peu importe l'histoire, l'écriture de Jeanne Benameur (des trois titres lus jusqu'à aujourd'hui) me parle, me touche.
Certains diront que c'est un livre nécessaire et ça m'énervera parce que…
Parce que, oui, tout vient de l'enfance, la construction personnelle et puis le qui suis-je, où vais-je…mais bon, il y a un petit coté moralisateur qui enfonce des portes ouvertes dont je ne suis pas fan.
Certains diront que c'est un livre inutile et ça m'énervera aussi parce que…
Parce que si de mon coté cette lecture ne m'a pas fait voyager, il me semble évident que certains y trouveront quelque chose.

En fait je ne sais pas trop quoi penser de « L'enfant qui ».
J'ai un petit goût d'inachevé qui reste là, probablement dû à la forme plus qu'au fond.
Cinq personnages, l'enfant, la mère, le père, la grand-mère, l'absence.

La forme c'est ce tutoiement à l'enfant qui m'a dérouté et que je n'ai compris que très tard, trop tard. Jeanne Benameur se parle et raconte à l'enfant l'histoire qu'elle écrit. Après la dernière page, j'ai eu la sensation d'avoir assisté à la naissance du livre, d'avoir suivit son évolution jusqu'à ce qu'il soit enfin mature. Non, plus qu'à la naissance du livre, c'est à sa conception (prenons les choses dans l'ordre^^) puis à la gestation que j'ai eu l'impression d'assister (pas sur d'être très clair^^). Lire les notes de Jeanne Benameur c'est bien mais à quand le bouquin? Bien sur que j'exagère car des notes écrites comme ça, j'en veux bien tous les jours, c'est la frustration qui me fait dire ça.

Le fond, l'absence, le manque, les racines, parle forcément à chacun. Avec plus ou moins de force selon les fissures des uns, les traumatismes des autres, les névroses de tous.

Un fond qui parle, une forme qui me laisse à la porte, une écriture qui me séduit toujours mais une impression confuse qui me fait dire que comme toujours, le mieux c'est que vous vous fassiez votre idée en lisant « L'enfant qui » (et hop au suivant de se débrouiller avec son ressenti ^^).


« Quand il avait rencontré ta mère, elle qui marchait si fière et silencieuse, c'était comme si elle ne venait pas de la lignée de ceux qui avaient d'abord regardé la terre. Elle était droite et toute la souplesse de ses hanches disait qu'elle ne faisait aucun effort pour ça. Son regard allait loin devant elle. Elle portait haut les yeux. Elle semblait étrangère à tous ceux qu'il connaissait et c'est cela qu'il avait aimé. Elle, il ne l'avait jamais imaginée ployée vers la terre. C'était impossible. Et avec elle, il n'y aurait aucun risque de retourner à la vie courbée. Elle le tenait dans son regard.
Ce pouvoir là, il était aussi fort que celui de son corps nu contre le sien chaque nuit. Peut être même plus.
Mais on ne peut pas confier ses os à quelqu'un.
C'est trop. Il lui en avait voulu de cela même qu'il désirait au plus profond de lui. Confier à quelqu'un d'autre le pouvoir de se tenir debout, c'était trop, oui, beaucoup trop. Alors la rage de dépendre et de ne même pas comprendre de quoi on dépend l'avait peu à peu envahi. Il avait cru que son désir d'elle, c'était le désir tout simple qui fait vibrer les corps et rend puissant le temps d'une nuit mais aujourd'hui il mesure que son désir était bien plus vaste. Infini. Que ce désir touchait à des choses qui dépassent de loin ce qu'on nomme amour ou peut être l'amour n'est-il que cela ? Il ne sait plus rien.
Elle a disparu. Il était trop lourd à porter ?

On pouvait bien raconter tout ce qu'on voulait sur sa disparition. Lui, il sait bien qu'elle ne t'aurait jamais abandonné pour aller sur les routes. Elle t'aurait emporté avec elle. A son étrange façon. Elle qui ne savait pas donner la main comme le font les mères d'ici. Elle qui n'avait pas dans les bras le poids des enfants qu'on tient contre sa poitrine pour les bercer. Elle t'emportait dans son regard et tu la suivais. Tu étais du même sang qu'elle. Tous les deux vous étiez libres. Pas lui. »
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Depuis le choc des" Demeurées ", j'ai l'impression de savourer lentement une friandise dès que je commence une oeuvre de J.B.
L'écriture de cet auteur ressemble à une caresse bienfaisante, évocatrice, envoûtante, poétique, gracieuse et profonde, vivante et habitée.
Comment procède -t-elle pour nous faire partager tant d'émotions ?

Porté par la puissance de l'imaginaire, ce livre conte l'invention de soi, l'alchimie intime qui crée les images et l'inépuisable qu'offre le monde .

Il y est question de perte, de renaissance à soi, du chemin le plus juste vers la liberté et son déploiement, du saisissement d'une vie intérieure avec sa fragilité, sa vibration en osmose avec les paysages et les corps ..la Souffrance d'un enfant hanté, habité par l'absence maternelle !
Nous pénétrons avec grâce dans le monde imaginaire, merveilleux, intense que crée l'auteur à la langue au lyrisme envoûtant et sensuel .
Trois solitudes, des images poétiques à satiété , fortes, qui touchent à l'universel, une grâce d'écriture et une intériorité rares!

Trois confrontations à la disparition d'une femme .
Un roman trop court à la beauté ineffable porté par la sensualité des mots .
"L'imaginaire éloigne la folie ".
" Les mains ouvertes des mères sont des livres d'images."
"Et l'enfance apprend le souci de la vie qui se perd".

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L'enfant qui....nous ouvre un monde infini.

L'enfant qui marche dans la forêt de nos peurs et de nos rêves, à la recherche de son identité.

L'enfant qui souffre, que hante l'absence maternelle, la mère étrange et étrangère à la longue jupe fascinante, partie sans lui." Dans ta tête d'enfant, il y a de brusques ciels clairs arrachés à une peine lente, basse, impénétrable. Ta mère a disparu."

L'enfant à qui s'adresse la narratrice-auteure, lui chuchotant des secrets, des paroles de réconfort, des chemins à suivre.

Le chien seulement visible pour lui, qui l'accompagne dans sa quête et le soutient.

La grand-mère, qui, elle, retrouve la mémoire déchirante d'une blessure d'enfant jamais refermée.

le père dont les cris révèlent le désespoir, le vide de l'existence, l'appel de la mort, qui rôde, autour de la rivière.

La langue des origines, élan viscéral que chacun recherche au plus profond de soi." C'est la langue des rêves assourdis et des mythes des hommes."

Les dernières pages de ce roman- conte essentiel, onirique et poétique, lues au petit matin, les yeux embués de larmes, l'émotion me serrant la gorge ,déployée en vagues qui submergent tout...

L'enfant qui m'a bouleversée , l'enfant universel et tendre, notre enfance...
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Un beau conte poétique, triste, lancinant
L'enfant ne parle pas
Il est seul
Il marche beaucoup
Sa mère, une gitane à la jupe rouge fanée est partie
Il vit avec son père menuisier et sa grand-mère
Qui parle à l'enfant ?
Qui est ce « nous » ?
L'enfant est-il un garçon ou une fille ?
Peu importe
La magie opère et on se laisse embarquer par ces phrases plus belles les unes que les autres dans un monde où l'imaginaire est maître.
La nature et le corps sont complices pour aider l'enfant à s'inventer.
Jeanne Benameur est une magicienne des mots et des personnages.
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Un livre de Jeanne Benameur trônait déjà dans ma bibliothèque. Mais mon planning de lecture surchargé ne m'avait pas permis d'aller à la rencontre de cette auteure dont beaucoup de lecteurs vantaient la plume d'exception. J'ai profité de la venue de ce petit « L'enfant qui » pour enfin remédier à cette lacune.

Au vu de la taille de l'ouvrage, je ne m'attendais pas à un scénario poussé ou à des héros approfondis. Et en effet, la qualité première de ce texte se trouve dans le contenu même des phrases. L'écriture de Jeanne Benameur est d'une grande beauté. La poésie est présente dans toutes les tournures. Chaque paragraphe apporte son lot de magie et permet de dégager des sentiments. Emporté par ce phrasé, le lecteur est happé par les émotions des protagonistes. On ressent alors avec force le manque et la tristesse qu'entraîne l'absence d'un être cher. On habite les personnages et on vit avec eux tous leurs troubles et leurs questionnements.

Le style littéraire de Jeanne Benameur est assurément à découvrir parce qu'il dégage un lyrisme envoûtant. J'ai pris beaucoup de plaisir à entrer dans son monde imaginaire et à m'émerveiller devant l'élégance de son écriture. Je reprocherais simplement à cet ouvrage son format trop court à mon avis. Même si on peut parfois concentrer un récit puissant dans peu de pages, il manque à celui-ci un brin de densité pour marquer les esprits.

Ma première expérience avec cette auteure restera comme une friandise poétique qui explose en bouche mais dont le goût ne dure pas assez longtemps. D'autres lectures de son oeuvre seront donc nécessaires afin confirmer la belle sensation que m'a procuré brièvement cet écrit.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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L'enfant qui, perdu dans les souvenirs de sa mère disparue, s'attache désespérément aux moindres traces de son existence, une jupe à laquelle on s'agrippe, des lignes de main qu'on déchiffre, un collier de perles qui scintille...

l'enfant qui, guidé par des bribes de paroles tapies au fond de lui, doit franchir tous les obstacles pour trouver la maison de l'à-pic, bien au-delà de ses limites...long et difficile apprentissage de la vie

Tout commence comme un conte, tragique, et chemine vers une histoire de famille, tout aussi pathétique

la grand-mère, après un viol subi, pour se reconstruire, aurait du partir . "Mon coeur s'est refermé. J'ai élevé mon fils avec un coeur plein de peur."

le père qui, lui aussi, s'est replié sur sa douleur, cuvant son malheur, renonçant à un ailleurs peut-être meilleur. " Il aurait été libre de découvrir le monde avec la femme de son désir. Vivant."

Merci, de tout mon coeur, Mm Benameur, pour cette belle ode à la vie, pleine d'espoir pour les coeurs meurtris !
Grâce soit rendue à l'enfant qui...

et je vous laisse vous même conclure : " J'accepte qu'ait lieu en moi la bascule du monde sans savoir ce qui m'attend , J'éprouve. C'est l'aventure de ma vie. "
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« Rien de ce qui a été humain une fois ne se perd. Jamais. »

Trois personnages : l'enfant, le père, la grand-mère...et la mère, la vagabonde, l'absente qui laisse une empreinte indélébile sur eux, une empreinte comme celle de l'enfance qui vibre et ne s'éteint jamais tout à fait. Il y a la narratrice aussi.

Le roman est court, le ton poétique. Et j'imagine qu'il doit se lire lentement comme on entre en soi tranquillement au fil du temps, comme on laisse l'histoire des autres nous habiter un temps et faire son chemin jusqu'à nous, jusqu'à notre propre enfance, celle qui ne finit jamais.

Amateurs de suspense et de roman simple, s'abstenir ! Il n'y a ici que des mots pour une aventure tout intérieure. Moi, j'ai beaucoup aimé.
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Ce roman est très proche du poème.
L'histoire est très simple : un enfant, un homme et une grand-mère font leur deuil d'une mère, d'une femme disparue.
La forêt, la rivière, le village sont le fil de l'histoire, prennent une place aussi importante que les personnages qui semblent presque insignifiants en comparaison des arbres, des remous de l'eau et des us et coutumes de cette ruralité profonde.
Les pensées, les rêves sont aussi chargés que la réalité.
Tout se confond, se mélange, ne fait plus qu'un.
Jeanne Benameur a une plume, un style qui porte ce récit d'une manière envoûtante. On est transporté dans l'univers de l'enfance, presque sauvage, par cette langue qui semble venue de temps immémoriaux. Les tripes et l'instinct parlent pour les personnages qui chacun à sa façon, raconte son histoire, sa détresse et le sentiment de perte.
Un bref récit, d'une densité étrange où le verbe est un personnage à part entière, et les silences aussi.
Ce livre est un écrit plus qu'une histoire, une pensée qui nous imprègne, comme un cri silencieux.
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Trois solitudes dans une même maison abandonnée par une femme à la robe rouge fanée. Trois façons de vivre l'absence et de trouver peut-être la force de s'en libérer. le petit garçon arpente la forêt, y découvrant les secrets qui font grandir. L'homme se détourne de son chemin habituel et en acceptant les désirs de son corps tente de s'affranchir de la violence des souvenirs. La vieille femme fait le tour du village pour réunir la nourriture nécessaire à ce qui aurait pu être une famille et tisse passé et présent pour que les histoires individuelles et familiales prennent sens.

C'est le premier roman de Jeanne Benameur auquel je n'ai pas entièrement adhéré. Bien sûr, j'ai retrouvé avec bonheur cette écriture extraordinaire qui semble extraire des morceaux de réel pour en polir chaque facette comme l'on ferait d'un diamant avant de les agencer de manière signifiante dans une fiction toujours surprenante. Mais cette fois la magie n'a pas complètement opéré. J'ai eu des difficultés à parfois simplement comprendre les images nées de cette force poétique. le dénouement m'a apporté quelques pistes d'interprétation mais l'ensemble m'est resté assez impénétrable. Sans doute ne me suis-je pas suffisamment abandonnée à la grâce de l'écriture ?
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L'enfant qui - Jeanne Benameur

Jeanne Benameur nous entraîne avec ce roman à la suite de trois personnages : l'enfant, le père et la grand-mère. Tous les trois sont déroutés, désemparés ou perdus par la disparition de la mère. Chacun à sa manière va réagir à cette situation.

Dans un très beau texte à la fois sensible, poétique et sensuel l'auteur nous emmène dans les rêves et les questionnements de ces personnages. Mais leurs questions sont aussi les nôtres...

J'aime beaucoup les textes de Jeanne Benameur à chaque nouvelle lecture de cette auteure il se passe quelque chose, je me sens mieux ou pas, des souvenirs reviennent, des interrogations affluent, des rêves surgissent.

Les livres de Jeanne Benameur ouvrent sur le monde ou sur un autre monde.
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