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sur 872 notes
La Varienne est une demeurée, une abrutie, se plaisent à dire les habitants du village. Habitant seule dans une maison isolée, de tout et de tous, elle s'est enfermée dans un profond silence, n'ayant que pour seule compagnie sa fille, Luce, son trésor le plus précieux. Elles ont construit leur vie en mode autarcie, ne se déplaçant guère et ne parlant à personne. Elles s'aiment très fort malgré le silence qui les entoure, ne se parlant même pas entre elles. Elles mènent une vie figée et laissent aux autres l'adage selon lequel les demeurés font des demeurés, car Luce ne sait ni lire ni écrire.
Leur quotidien va se trouver bouleversé le jour où Mademoiselle Solange, l'institutrice du village, va vouloir scolariser la petite Luce. La Varienne n'a d'autre choix que de laisser l'enfant partir vers l'inconnu et leur cocon familial va se briser. Car, c'est toute la vie des ces deux femmes qui va changer. Passionnée par son métier, Mademoiselle Solange va tenter d'enseigner la lecture et l'écriture à Luce. Mais, la petite fille est-elle réellement prête à s'ouvrir aux autres ? le travail acharné de l'institutrice va-t-il porter ses fruits ? Et à quel prix ?

Tombée un peu par hasard sur ce livre dont seule l'auteure ne m'était pas inconnue, j'ai été charmée par La Varienne et la petite Luce. Deux êtres inséparables, presque fusionnels, que Solange tentera d'ouvrir au monde. Un récit ramassé dont la profondeur n'a d'égal que l'humanité qui s'en dégage. C'est réellement une histoire poignante et bouleversante que nous raconte Jeanne Benameur. Toute l'intensité de ce roman se retrouve dans les non-dits et le silence qui entoure les deux femmes.
L'auteur pose un regard sur les limites de l'enseignement et la passion dévorante de certains professeurs pour leur métier, leur soif de faire partager leur savoir.
Un roman empli d'émotion, de sensibilité, d'amour et d'humanité.


Les Demeurées … ou la voix du silence..
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Entre elles, pas de mots, les gestes du quotidien suffisent à combler leurs besoins et dire leur attachement.
Elles sont mère et fille.
Elles s'appellent La Varienne et Luce, au village on les dit demeurées.
L'institutrice a décidé que Luce devait apprendre.
La petite fille quitte tous les jours sa maison pour l'école. Mais malgré les efforts de la maîtresse, elle transporte son silence dans la classe et n'apprend pas.
Comme on ne fait pas le bien des gens malgré eux, en voulant changer Luce, l'institutrice engendre déséquilibre et malheur.
La différence n’exclut pas l’amour, il est préférable d’accepter l’autre tel qu’il est, ne pas chercher à réformer ce qui ne peut l’être, c’est ce que nous suggère cette très belle œuvre poétique et émouvante, un message essentiel sur la reconnaissance de l’autre dans sa diversité.
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Ce roman est bouleversant à tous points de vue. On voit évoluer Luce et sa mère, dans un univers à part, où tout est vécu à un rythme particulier comme au ralenti. Au début, on a l'impression que la Varienne est dure, car elle n'exprime pas sa tendresse, son amour pour sa fille par des mots. Ici, tout est en nuance, la communication est presque tactile, et on en ressent la force dans l'écriture de Jeanne Benameur. L'essentiel est dit, vécu, c'est palpable pour le lecteur. Il y a une sorte d'osmose entre elles.

On commence à le sentir lors du premier jour d'école, la première séparation de ce couple mère-fille qui va se trouver modifié par ce changement important.

Il y a aussi les autres : les autres enfants, les autres adultes, qui pensent que si la mère est « demeurée », la fille l'est forcément. Mais la mère, elle, sait que sa fille a cette lumière dans l'oeil, qu'elle-même n'a pas, que l'intelligence est là, la curiosité. Mas comment transmettre ce que l'on ignore, parler quand on ne sait pas, quand le ressenti est tellement plus fort que les mots.

En voulant transmettre à tout prix, l'institutrice, Mademoiselle Yolande va rompre un équilibre et la petite fille tombera malade. La mère et la fille se nourrissent l'une de l'autre, chacune ressent dans sa chair, ce qui tourmente l'autre. Peu à peu, Luce va trouver elle-même le chemin, et de façon magistrale.

Jeanne Benameur nous fait un récit flamboyant, tout en nuance, ciselé, elle joue avec les mots, comme d'un instrument de musique, et nous fait explorer tout ce que l'on peut associer au mot « demeurée », attardée mentale, mais aussi demeurer dans l'instant présent, où demeure-t-on ?

Son écriture enchante, tant elle est belle, tant les mots sont précis, forts, tant elle fait irradier l'amour dans une situation difficile. Elle parle une langue nouvelle, remaniée et pousse la réflexion vers ce qu'est l'intelligence, et où sont les limites de l'apprentissage pour la développer, pour aller vers l'intelligence du coeur. Chaque mot est important. du travail d'orfèvre. J'aime les auteurs qui manient ainsi la langue, qui se la réapproprie presque. J'ai eu envie de recopier des phrases entières, (et presque tout le livre…)

C'est un récit court, à peine 84 pages, mais d'une telle intensité que j'en suis restée figée, ébahie, et avec une sensation de plénitude, comme si l'on avait mise sous perfusion, chaque mot fait son chemin … un titre vient à l'esprit tandis que j'écris : « Les nourritures terrestres » de Gide. Jeanne Benameur m'a nourrie affectivement, littérairement aussi.

C'est le deuxième roman de Jeanne Benameur que je lis (je l'ai découverte avec « Profanes » qui a également laissé une empreinte particulière en moi). Et c'est un nouveau coup de foudre. Je vais suivre cette auteure de très près et essayer de lire tous ses textes. J'ai hâte de retrouver sa petite musique. Et bien entendu: coup de coeur.

Note : 9,5/10
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
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Je viens de refermer ce petit livre( 84 pages) bouleversant.
L'auteur,à l'aide d'une écriture poétique, chaque mot est ciselé,on a envie de transcrire la moitié de l'ouvrage tellement l'art de l'écriture est poussé à son paroxysme.


La Varienne: une femme dite (simple ), engrossée par un homme ivre,employée chez des riches voisins a eu une petite fille: Luce.
Elles vivent soudées, dans leur petite maison,à l'écart,.
La Varienne s'occupe de sa fille à sa manière ,aimante mais fort silencieuse.
Elles s'aiment,Elles se suffisent.
Mais vient le temps de l'école.
L'institutrice ,bonne et animée de passion pédagogique va tout tenter pour intéresser la petite fille à l'écriture et à la lecture.
Elle va se heurter à un mur lorsqu'il s'agira d'apprendre à lire à Luce.
Celle- ci refusera de revenir à l'école ,elle tombera malade......
Mademoiselle Solange ne le supporte pas, se noie dans la dépression, jusqu'à sa mort ( accidentelle).
Ce petit récit est d'une grande intensité émotionnelle ,d'une beauté inestimable,d'une intelligence rare....
Je l'ai lu d'une traite,( connu grâce à Babelio).
Il y a longtemps que je n'avais ressenti une telle émotion.
Les phrases sont courtes, enlevées,poétiques,comme une caresse.
Ce livre est sublime!Vive la lecture qui procure de telles joies!!!!!
Lisez - le.
Je n'ai pas trouvé de mots assez forts pour le décrire.



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Demeurées dans le silence.
Demeurées dans l'autisme d'une bulle.
Demeurées dans l'ignorance.
Demeurées dans les regards pointés.
Demeurées sans rien.
Une institutrice, des mots, un prénom sur le tableau noir: Luce.
Une mère, la peur au ventre, le monde s'ouvre sur sa fille et reste fermé pour elle: La Valeriene.
La peur s'infiltre dans la bulle.
Mère et fille ensemble et contre tous, fermées, renfermées, enfermées.

L'ignorance contamine et emprisonne.
La mère, la fille, l'institutrice.
Un fil, une aiguille. Créer, broder les mots que la petite a attrapée au vol. Réveiller l'institutrice. Réveiller la bulle. Sortir, s'ouvrir, apprendre.

Les demeurées, ça parle de la demeure des ignorants. D'une demeure fissurée où s'infiltrent l'espoir, l'amour, le savoir.

Incisif, saisissant, silencieux, lumineux.
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LES DEMEURÉES - Jeanne Benameur - Roman - Éditions Folio - Lu en novembre 2023.

NOIR, pas sombre ou gris, noir est ce roman.

Triste, marquant, je me suis sentie tellement privilégiée face à cette maman démunie de qui personne ne s'est jamais soucié et que les villageois appellent l'Abrutie, La Demeurée, La Varienne, aucun prénom.

Et puis, la petite, qui par hérédité est aussi nommée la demeurée, la fille de la Varienne, née d'on ne sait quel père et qui porte le si joli prénom de Luce, lancé comme un cri par la maman lors de sa naissance, c'était une évidence, qu'elle s'appelle Luce la petite que tout le monde lui disait "de faire partir"

Luce est tout ce qu'elle a de plus précieux, sa petite lumière.
elles ne sont pas deux, elles sont une.

La Varienne et Luce vivent "dans une maison de rien", Luce à cinq ans, sa mère fait le ménage chez "Madame" , une dame bien née elle.
Elles vivent chichement, se parlent peu, on dirait que les mots sont de trop. Tout est dans leurs yeux, dans leurs gestes.

"Rien que le silence qui pétrit le sang et la chair" pge 12

Elles ne fréquentent personne, elles dorment dans le même lit. Ainsi vivotent-elles cahin-caha, solitaires mais solidaires.
"Luce a un trésor, une toute petite dent, très blanche, lisse. Elle la caresse longuement. Sa main serre jusqu'à la douleur"

Et puis, il y a Mademoiselle Solange, la douce institutrice, l'école est obligatoire et Luce doit s'y rendre. Un déchirement pour la mère et pour Luce.

"La Varienne n'a pas regardé Luce partir. C'est brusquement , une fois la porte fermée, qu'elle s'est levée. Elle a suivi sa petite, comme font les chiens dont on ne veut pas, de loin...
Les deux bras ballants, devant l'édifice qui avait dévoré sa petite, plantée devant la grille close, jusqu'à ce que Mademoiselle Solange vienne lui dire : il faut partir maintenant"

Luce ne participe pas, ne parle pas, n'écrit pas, elle est ailleurs, mais contrairement à ce que l'on pourrait penser, elle enregistre tout, presque à son insu, jusqu' au jour où Mademoiselle Solange lui apprend à écrire son nom de famille. Depuis ce jour-là, la petite n'est plus allée à l'école, elle est tombée malade.

"Mademoiselle Solange voit la place vide de Luce et elle se demande ce qu'elle a bien pu dire pour que l'enfant s'enfuie. Elle n'arrive plus à trouver la paix. Quand ses élèves repartent, le soir, elle a maintenant du mal à quitter la classe. Quelque chose la retient.
Devant le tableau, elle demeure.
Qu'a-t-elle dit ? Qu'a-t-elle fait ?" pge 49

Et Mademoiselle Solange dépérit, tombe malade de ne pouvoir aider Luce, elle se met mentalement dans la tête de Luce, dans sa solitude, elle se sent Luce. Un nouveau professeur vient la remplacer.

Il y aurait encore tant à dire sur ce livre, mais je vais m'arrêter là, car la suite n'est pas non plus joyeuse, on a le coeur bien lourd.

Mais paradoxalement, c'est beau, je ne sais plus qui a écrit "les livres les plus beaux sont les livres les plus tristes", ou quelque chose comme ça.

Et bien c'est vrai. C'est beau parce que l'écriture de Jeanne Benameur est superbe, juste les mots qu'il faut, ni trop, ni trop peu, ses mots parlent, ses mots crient, ses mots pleurent, ses mots brillent, ses mots éclatent et ne forment qu' ÉMOTION.

Luce veut dire lumière, alors, juste pour vous dire que malgré la noirceur il y a une petite lueur qui brille pour Luce.

Vous dire que le roman Les Demeurées de Jeanne Benameur m' a marquée, c'est peu, je ne suis pas prête d'oublier La Varienne, Luce et Mademoiselle Solange, cette lecture m'a remuée au plus profond .
Je mettrais bien le livre tout entier en citations. Il n'y a rien à ôter, rien à ajouter. 81 pages, un petit livre mais géant de par ce qu'il dégage.

Ah si, la couverture, qui illustre si bien l'histoire.




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Les demeurées, on les nomme tout d'abord les abruties.
C'est une mère et sa fille, à la lisière d'un village, à la lisière du monde des autres.
Chaque jour d'elles n'est rien, c'est comme une absence, rien ne s'apprend, rien ne s'éprend, l'émotion semble éloignée de leurs pas.
Elles vivent sans les mots entre elles, elles ont d'autres chemins pour venir l'une à l'autre, se comprendre dans le silence qui tient lieu de leur univers. Entre quatre murs.
Elles sont dans un autre monde qui les ignore peut-être aussi.
La mère, on l'appelle La Varienne, on ne saura jamais pourquoi on la nomme ainsi. Sa fille, c'est Luce.
On pourrait croire qu'elles s'ignorent. On pourrait presque le croire.
Tout a lieu entre elles dans le silence, le désastre du réel qu'elles ne savent pas prendre dans leurs mains, dans leurs gestes comme il faut.
À la place des mots, il y a des gestes. Comme une louve avec ses petits, des gestes pour protéger, des gestes pour aimer. Pour la protéger du monde du dehors.
« Demeurée, c'est l'autre nom pour l'abrutie qu'elle est. »
Et puis Luce doit aller à l'école.
À l'école, les rires des autres enfants la condamnent par avance au silence. Aussi l'institutrice Mademoiselle Solange ne l'interroge plus. C'est plus tard après la classe que cette maîtresse d'école vient s'asseoir près d'elle, tenter de percer ce silence malgré l'impatience qu'a la petite de vouloir rentrer si vite chez elle, s'engouffrer dans un autre silence là-bas. Là-bas, demeurée près du silence de sa mère...
Enfermées, invulnérables.
Demeurées.
Demeurées dans leur silence.
« Luce n'apprend rien. Luce ne retient rien. »
L'institutrice voudrait aider Luce à apprendre, voudrait l'aider avec l'attention et la douceur qu'il faut pour venir jusqu'à Luce, venir au bord de son monde, être apprivoisée par l'enfant.
Une douceur sans limite étreint Solange la maîtresse d'école lorsqu'elle se retrouve devant le regard des enfants de sa classe, l'étreint depuis qu'elle fait ce métier, sa passion.
Apprendre est une joie. Fut toujours une joie. Pourquoi aujourd'hui douterait-elle de cette joie ?
« Elle mènera cette enfant au seuil du monde, par les mots. »
Dans la cour de récréation, Luce ne se mêle pas aux jeux des autres enfants. Ses yeux, ses pensées peut-être qui sait, se mêlent à la cime haute de l'arbre de la cour.
Comment inverser cette fatalité qui dit ici au village que l'enfant d'une demeurée est une demeurée. ? Comment conjurer le sort ?
Demeurées, craintives du monde extérieur.
C'est aussi le récit de cette institutrice dont le monde qu'elle pensait si bien connaître se fissure sous ses pieds. Se rendre compte qu'elle ne peut rien, se sentir ainsi démunie, c'est comme un échec, comme un désarroi, un chagrin... Alors Solange a mal. Alors Solange vacille.
J'ai relu aujourd'hui ce court roman de Jeanne Benameur qui tient en quatre-vingt-quatre pages. Je me souviens de l'avoir lu il y a très longtemps, c'est la porte par laquelle je suis entré dans l'univers de cette autrice si inspirante. Je ne me souvenais pas de cette fin. Je n'en dirai rien ici.
L'écriture offre un texte sobre, à l'épure, dans un récit sensible et généreux où les phrases, poétiques, sont ciselées comme dans le travail d'un orfèvre. Elles vont à l'essentiel.
Demeurées dans l'amour.
Un livre poignant, où les mots appris deviennent vivants.
J'ai été touché au coeur à la relecture de ce livre fort beau.
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On m'avait dit : « Lis ça, tu vas adorer ! » On m'avait dit : « Il faut le lire d'une traite, en apnée. »Par contre on ne m'avait pas dit à quel point ce tout petit texte est bouleversant. On ne m'avait pas dit qu'il allait me prendre aux tripes. C'est toute la littérature que j'aime. Une écriture minuscule, faite de phrases courtes, ciselées et imparables. Tout est gratté jusqu'à l'os, pas un mot de trop. le genre d'ouvrage qui me conforte dans l'idée qu'il n'y a pas de plus belle activité que la lecture.
Simplement sublime.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Aïe ! Je n'ai pas accroché au style. Ces phrases courtes, dépouillées, sèches, ont inhibé chez moi toute émotion, à en perdre même parfois de vue les personnages, pourtant pas très nombreux. C'est dommage car l'histoire en revanche m'a bien plu. J'ai particulièrement apprécié l'approche de l'auteure. Elle met en avant la diversité plutôt que la différence en elle-même avec des individualités qui ne rentrent pas dans le moule et parviennent malgré tout à trouver des chemins de traverse pour exprimer leur sensibilité.

En nous enfermant dans l'univers de la Varienne, cette maman simple d'esprit et de sa petite fille Luce, la « normalité » se trouve inversée. Les demeurées, vous l'aurez compris, ce sont elles ! Elles se sont construit un monde bien à elles, un monde où les autres n'ont pas leur place. D'ailleurs, les personnages secondaires sont flous, des ombres passantes. Même Madame (la patronne de la Varienne) qui aura sans le savoir un rôle déterminant n'aura droit qu'à dix lignes. C'est un monde silencieux composé de gestes, de regards, de rituels, d'habitudes. Un monde sécurisé où l'amour circule instinctivement. Bref, un monde serein et bien réglé… jusqu'au jour où Luce va devoir aller à l'école….

Son institutrice, Mademoiselle Solange, est pourtant pleine de bonnes intentions. Impliquée et bienveillante envers la fillette, elle se fait un devoir de l'intégrer et lui transmettre sa passion, son savoir, les mots. Toutes les conditions semblent réunies pour que la fillette puisse s'épanouir. Alors pourquoi Luce s'obstine-t-elle à rejeter son enseignement ? Comment faire pour la contraindre à apprendre ? Je vous laisse découvrir comment tout cela va tourner, sans doute pas comme vous pourriez l'imaginer...

Mine de rien, ce livre qui a l'air d'un gringalet avec ses quatre-vingt pages toutes mouillées, soulève beaucoup de questions sur la diversité, sur la créativité, sur l'importance d'être disposé à apprendre, sur l'envie et la joie d'apprendre, sur la dichotomie entre la connaissance et l'ignorance. le bonheur devrait-il obligatoirement transiter par le savoir et les mots ? C'est une belle histoire simple mais pénétrante. Vraiment dommage que le style ne soit pas passé. du coup, je n'ai pas véritablement ressenti d'empathie pour les personnages. Et ça m'a manqué.
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Un chef-d'oeuvre de sensibilité et de poésie, tout en pudeur et en délicatesse !

En peu de pages, l'auteure nous conte l'amour unique entre une mère et sa fille, une mère considérée comme une « demeurée » aux yeux des gens du village.
Pas de mots entre elles, mais des regards, des gestes de protection.
Et puis quand arrive le temps de l'école, cela se passe mal. La petite ne supporte pas le regard de douleur de sa mère lorsqu'elle la quitte. L'institutrice, Mademoiselle Solange, s'en mêlera, et c'est là que tout basculera…en bien et en mal.


J'ai adoré m'aventurer dans cette petite maison, et suivre sur la pointe des pieds cet amour démesuré.
J'ai compati devant les efforts de l'institutrice, qui aime son métier et qui voudrait tant que cette enfant apprenne à lire. « Apprendre, c'est la joie », lui a dit son professeur. Pourquoi son élève n'est-elle pas heureuse d'apprendre ?
Cette question m'a tracassée, et me tracasse encore, quand je regarde ma propre expérience : combien d'élèves sont-ils encore heureux d'aller à l'école ? Comment les « inciter » à la joie ?
C'est le temps des vacances, je vais en profiter pour y réfléchir.


« Les demeurées » est un roman minuscule, mais immense par la fenêtre qu'il ouvre sur l'apprentissage et le respect de la différence.
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