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Critique de Fransoaz


La future délocalisation de l'usine de sidérurgie où Antoine travaille est à l'origine de la mise en RTT forcée de ses ouvriers. Les dirigeants ont choisi de produire l'acier à Monlevade au Brésil où les coûts de production sont nettement plus bas qu'en France.
L'interruption de son travail, la fin de son histoire d'amour avec Karima et le retour chez ses parents plongent Antoine dans une longue et obscure introspection. Il entreprend une grande descente dans les tréfonds de sa mémoire à la recherche des ombres et des silences de sa vie.
Antoine n'a jamais su se situer sur l'échiquier de la vie, il n'est jamais là où on l'attend.
Sa rencontre avec Marcel, le bouquiniste, voisin de marché de sa mère, va lui faire toucher du doigt quelque chose d'essentiel. Délesté du poids du conformisme, éclairé par la vie des autres "moi j'avais besoin de gens qui cherchent, pas de ceux qui ont l'air d'avoir déjà tout trouvé", Antoine cherche le chemin de sa rédemption.
Antoine est devenu ouvrier, dans l'usine où travaillait déjà son père, par défaut. Cet ovni, ce modèle réduit -comme il se qualifie lui-même- n'a pas réussi à trouver sa voie, il a la rage chevillée au corps et elle ne génère rien de positif.
Antoine s'envole pour le Brésil afin de rencontrer les ouvriers de Monlevade, ces "voleurs de travail". Il découvre que la situation est la même qu'en France: des ouvriers reconnaissants envers Lusine mais qui se battent pour des conditions de travail décentes, des dirigeants en quête de nouveaux investissements, aiguillés par le gain et des marges toujours plus juteuses. En marge de son intérêt pour le pays et ses ouvriers il fait la connaissance d'une jeune fille, Thaïs et tombe amoureux.
Les insurrections régulières est un livre dans l'air du temps qui s'abreuve dans la mondialisation ambiante, Jeanne Benameur écrit à la dernière page de son livre s'être inspirée de la réalité d'Arcelor-Mittal qui ferme ses ateliers en France et investit au Brésil.
Jeanne Benameur choisit avec grand soin les mots qu'elle ordonne dans des phrases courtes et percutantes. J'ai aimé la quête identitaire de cet homme qui m'a rappelée celle d'un autre Antoine dans Les hommes sirènes de Fabienne Juhel. La seconde partie du roman, la partie brésilienne m'a déçue. Je n'y n'ai pas retrouvé la personnalité attachante et bienveillante de Marcel mais plutôt un instigateur peu crédible empiétant sur les plates-bandes d'Antoine.
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