Le bonheur qui dépend du retour de quelqu'un c'est fragile. Il s'accroche à la paix du rêve pour rester sûr de son retour.
Quand je n'ai plus de refuge, je vais dans les mots. J'ai toujours trouvé un abri, là.
Hélène ne l’interrompt pas. Il y a des mots qu’on ne peut prononcer qu’une seule fois, comme le trait sur la feuille.
Il l’a appris à ses dépens, quand un être vivant ne peut plus se projeter dans un temps sans limite, il se fige. Il n’aime pas cette idée de lui, arrêté.
Quand je n’ai plus de refuge, je vais dans les mots. J’ai toujours trouvé un abri, là. Un abri creusé par d’autres, que je ne connaîtrai jamais et qui ont œuvré pour d’autres qu’ils ne connaîtront jamais.
J’ai besoin d’autres êtres humains, comme moi, doutant, s’égarant, pour m’approcher de ce que c’est que la vie. Parce que je suis vieux. Les religions ne m’intéressent pas. Ceux qui sont sûrs d’un dieu ou de l’absence d’un dieu ne me sont d’aucune aide. J’ai besoin de confronter mon doute à d’autres, issus d’autres vies, d’autres cœurs. J’ai besoin de frotter mon âme à d’autres âmes aussi imparfaites et trébuchantes que la mienne.
Elle a toujours pensé que les mots détenaient une puissance qu'on ne voulait pas connaître vraiment. Les mots peuvent tout changer. Elle, elle s'est mise du côté muet de la parole, avec la peinture. Elle sait que c'est sa place. Mais elle n'ignore rien de la puissance des mots. Tout au fond d'elle. (p. 172)
Ce bonheur qui a été vécu, rien ne peut faire qu'il ne l'ait pas été. Même la mort. La mort ne balaie rien. Le chagrin peut tout brouiller. Un temps. (...). N'empêche que ce qui a été est. À l'intérieur. Pour toujours. Pourquoi s'en priver. (p. 166)
J'essaie de faire venir quelque chose du modèle dans le dessin... et que ce soit un être humain ou un paysage, un objet, peu importe.... rien n'est inanimé quand on dessine... j'essaie... c'est une tentative. (p. 62)
Aujourd'hui je me donne droit au doute.
Un profane aussi a le droit de douter. Le doute n'est pas réservé aux croyants.
J'ai besoin d'autres êtres humains, comme moi, doutant, s'égarant, pour m'approcher de ce que c'est que la vie. Parce que je suis vieux. Les religions ne m'intéressent pas. Ceux qui sont sûrs d'un dieu ou de l'absence d'un dieu ne me sont d'aucune aide. J'ai besoin de confronter mon doute à d'autres, issus d'autres vies, d'autres cœurs. J'ai besoin de frotter mon âme à d'autres âmes aussi imparfaites et trébuchantes que la mienne.
Je ne cherche à être sûr de rien mais je veux trouver la forme juste de mon doute. Simplement cela. (...). Juste une façon de rester vivant. Ma façon. (p. 60)