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EAN : 9782844200860
112 pages
Editions Thierry Magnier (19/09/2000)
4.05/5   63 notes
Résumé :
Seuls dans les couloirs d'un hôpital, un frère et une soeur s'inventent des jeux dérisoires pour passer le temps, alors que leur mère est au chevet de leur père.

Dans l'enceinte d'un hôpital, Céline et Mathieu espèrent le réveil de leur père, plongé dans le coma. Pour fuir les murs exigus et tromper l'attente, ils s'inventent un univers imaginaire où leur père devient " Grand Aigle ", un héros immortel. D'une écriture magistrale, Jeanne Benameur ne s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Grand Aigle survole les plaines, les sommets enneigés. Il tournoie sans savoir ou se poser. La lumière décline progressivement, les contours sont de plus en plus flous. Là-bas, tout en bas, Petite Montagne et Aigle Brun essaye de l'apercevoir, font des signes désespérés pour se faire remarquer. Mais le vol de Grand Aigle devient chaotique, décrochant parfois. Petite Plume, elle ne voir rien, mais se doute bien que Grand Aigle ne bat plus que d'une seule aile.
La douceur des mots, terribles et bouleversants nous entrainent dans le monde des enfants qui constatent, impuissants que le roc indestructible qu'est leur papa est en train de fissurer. Adrien, alpiniste, a fait une chute en montagne, le verdict est sans appel : Coma, l'issue ne peut être que fatale. Dominique, sa femme, perd complètement pieds, les enfants, Céline et Mathieu sont livrés à eux-mêmes, s'inventent une histoire pour continuer à croire, essayent de fuir plus en avant. Au sous-sol Mathieu rencontrera Issaïa, un balayeur qui connait les sentiments.
Un sujet fort grave avec des mots tous simples, des mots d'enfants qui vous bouleversent, vous remuent la tripaille. Pas pu résister : une larme à chaque page, j'suis vraiment une poire !
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Si même les arbres meurent, alors cela peut arriver également à Grand Aigle, malgré tout l'amour d'Aigle Brun, de Petite Montagne et de Plume Blanche.

Grand Aigle, c'est Adrien, le père.
Aigle Brun, c'est Mathieu, un collégien bien intégré.
Petite Montagne, c'est Céline, sa petite soeur.
Plume Blanche, c'est Dominique, leur mère.

Mathieu et Céline accompagnent Dominique, chaque jour à l'hôpital où Adrien est dans le coma suite à un accident de montagne.

Ils s'inventent des histoires, car parfois la fiction permet de fuir, un temps, la réalité pour ensuite l'accepter.

Le personnel hospitalier est très présent dans ces moments difficiles.
Paula, l'infirmière, sait discuter avec Dominique pour éviter qu'elle se renferme.
Issaïa, qui balaie le sous-sol, conduit Mathieu à extérioriser sa colère pour faire son deuil : « Oui. C'est ça, le chemin. Il est devant toi… ».

Un petit roman jeunesse magnifique, d'une centaine de pages, adapté sans doute à compter du collège, qui fait verser des larmes à de nombreuses reprises.

Ce livre de Jeanne Benameur, paru il y a un peu plus de vingt ans, m'a encore plus ému que ses deux romans adultes lus dernièrement.

Cette autrice rejoint la liste de mes écrivains préférés.
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Comment deux enfants peuvent faire face au chagrin ?
Un père dans le coma . Une maman déboussolée par la soudaineté d'un malheur accablant . Avec des mots simples, Jeanne Benameur nous met dans la confidence de deux enfants qui, dans la tempête du quotidien, vont apprendre à faire face à la vie...
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Ce petit roman met en exergue, la difficulté d'aborder une fatalité brutale et inattendue. Comment vivre ces moments si particuliers, comment expliquer à ses enfants que leur papa ne reviendra pas quand soi-même on ne peut le croire, ni même l'imaginer.

C'est avec délicatesse que Jeanne Benameur, s'attache à nous conter cet instant de perte en donnant la parole aux enfants qui affrontent cet inconnu qui est le deuil. Ils s'inventent un autre monde où leur père serait “Grand aigle”. Ils accompagnent leur mère au quotidien à l'hôpital, bientôt Mathieu ne s'imagine plus l'avant et fabule dans son histoire en y entraînant sa soeur. Une façon de traverser cette passerelle de l'avant à l'autre aujourd'hui sans papa. Durant leurs errances dans les couloirs de l'hôpital, ils rencontrent Issaïa, qui à sa manière leur faire comprendre que tout à une fin mais que jamais l'amour ne meurt. Ce passage donne une fabuleuse dimension à cette histoire, de la sagesse. Grâce aux parole d'Issaïa, Mathieu accepter la réalité et laisse aller sa douleur.

Malgré la gravité du sujet, j'ai apprécié cette lecture tout en finesse.


Lien : http://lesmotsdepascale.cana..
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Une histoire délicate traitant avec habileté d'un sujet difficile. Comment vivre, lorsque son père est à l'hôpital, plongé dans un profond coma dont il ne se réveillera pas ? Pour lui et pour sa soeur Céline, Mathieu invente une histoire, celle de son père, Grand Aigle, qu'ils doivent aider à revivre.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
C'est terrible cette histoire !
Comme à chaque fois, Mathilde.
Oui mais il est tellement jeune, cet homme, quel gâchis !
L'âge, l'âge Mathilde … Quand j'annonce la même chose à une vieille dame ou à un très vieux monsieur, c'est pareil … vous savez, pareil … l'âge, ce n'est rien.
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L'infirmière avance lentement dans la douleur de cette femme. Elle essaie à voix douce de frayer un chemin aux questions pratiques, celle qui remettent la vie à sa place. Parmi les vivants.
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Coma.Le mot est entré dans les murs de la maison.Ils ont appris tous les trois à le faire résonner dans leurs gorges,sous leurs palais. Le mot a pris sa place dans leurs bouches,comme dans le corps d'Adrien.
Un mot qui isole du monde.
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L'infirmière de garde vient de passer à nouveau. A nouveau elle s'est sentie saisie à la vue des deux enfants. Pris en bloc. Dans quelque chose qu'elle a du mal à nommer. Non, ce n'est pas du chagrin. Elle préférerait. Le chagrin, elle connaît. Elle en voit des gens de toutes sortes, de tous milieux, faire connaissance brutalement avec le chagrin.

Ça effondre. Ça pulvérise à l'intérieur. Comme une falaise rongée par des années de vagues et qui, tout à coup, laisse partir un gros bloc de rocher ; et puis un autre, et un autre encore. La falaise se ruine. Un nuage de poussière, de calcaire, dans un grand fracas. Elle s'écroule. Il a suffit d'une tempête : coups de vent plus forts, vagues plus mordantes.

C'est ça les chagrins qu'elle reconnaît ici, Paula. Elle voit venir la fissure chez ces gens qui attendent, qui attendent de savoir ce que la vie décide dans le corps de ceux qu'ils chérissent.

Parfois, le soir ou le matin, quand elle rentre chez elle, elle se sent ravinée elle aussi par toutes ces vagues de souffrance qu'elle a vues à l'œuvre. Et elle pense alors qu'elle fait un drôle de métier.
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Mais chez ces deux enfants, il n'y a rien de tel. Ils sont dressés dans une autre attente. Comme tenus de l'intérieur. Et tout entiers pris là-dedans. Elle se demande s'ils l'entendent vraiment, s'ils la voient. Plusieurs fois, elle leur a proposé un chocolat chaud de la machine, tout près. La petite fille secoue la tête. Le garçon articule « Non merci, madame », d'une voix très nette et lointaine à la fois. L'infirmière se sent de trop auprès d'eux. D'habitude, on aime sa présence. Elle rassure.

Elle retourne à sa petite salle de garde, se refait un café, jette un coup d'œil sur ses fiches. Leur père ne s'en sortira pas. Ou tellement diminué. Elle revoit leur mère avançant à pas pressés, maladroits, à côté du chariot, les yeux rivés aux paupières closes de son époux, la main effleurant l'autre main, n'osant presque plus toucher. Elle prend un magazine qu'elle feuillette, n'arrive pas à lire.

Les deux enfants sont là, dans la salle d'attente. Elle ne sait pas quoi faire. C'est elle qui a le cœur gros tout à coup. Fichu métier !
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Videos de Jeanne Benameur (38) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jeanne Benameur
Après notre entretien avec Chloé Deschamps, créatrice du compte Instagram @aquoibonlespoetes, nous poursuivons notre exploration de l'univers poétique. Dans la 2ème partie de cet épisode spécial Poésie, nous sommes en compagnie de Laure, libraire à Dialogues.
Bibliographie :
- le Pas d'Isis, de Jeanne Benameur (éd. Bruno Doucey) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20130380-le-pas-d-isis-jeanne-benameur-editions-bruno-doucey
- Made in woman, d'Hélène Dassavray (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/16144462-made-in-woman-helene-dassavray-la-boucherie-litteraire
- Prends ces mots pour tenir, de Julien Bucci (éd. La Boucherie Littéraire) https://www.librairiedialogues.fr/livre/20480403-prends-ces-mots-pour-tenir-bucci-julien-la-boucherie-litteraire
- Faiseur de miracles, de Fadhil Al-Azzawi (éd. Lisières) https://www.librairiedialogues.fr/livre/15531936-faiseur-de-miracles-suad-labiz-ed-lisieres
- Brûler, Brûler, Brûler, de Lisette Lombé (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378935-bruler-bruler-bruler-lisette-lombe-l-iconoclaste
- Des Frelons dans les coeurs, de Suzanne Rault-Balet (éd. L'Iconoclaste) https://www.librairiedialogues.fr/livre/17378693-des-frelons-dans-le-coeur-suzanne-rault-balet-l-iconoclaste
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