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Critique de Annette55


Nous sommes en Algérie en 1958. Une petite fille raconte . Sa mère est Italienne du Nord, blonde aux yeux bleus, son père Tunisien dirige une prison dans une petite ville, à l'est des Aurès.

Elle a un grand frère de 14 ans, deux soeurs plus âgées qu'elle, elle a cinq ans.
"Ma mère a les yeux si bleus ! C'est son côté porcelaine, pour tant de gens c'est impardonnable! Une belle blonde comme ça épouser un Arabe! Comment faire?
Tout est dit. "Est ce que nous serons toujours des à moitié, des demi?Quand serons nous entiers?
Un soir, il se produit une attaque, leur maison est gardée par des hommes ,les harkis, la nuit.
La maman de la narratrice leur fait toujours du café au matin, mais cela ne servira plus à rien, ils ont été assassinés pendant la nuit par des hommes silencieux.
Pour eux, la narratrice et sa famille sont des français qu'on ne doit pas aider. Ils sont des Arabes qu'on ne doit pas tolérer.
"Mais on est françaises, nous, non?
Mais notre père il est arabe pourtant!
En raison de ces violences toute la famille quitte l'Algérie pour la Rochelle en France,ils habitent le logement de fonction de la prison .
La petite fille supporte mal l'exil géographique et l'exil intérieur.Elle se sent seule, avide de vérité:"Ma révolte, ma souffrance, jamais, jamais!
"Je dis tout mais je maquille. Jamais à nu!"
C'est un ouvrage autobiographique, l'auteur nous délivre ses douleurs ,sa quête de justesse, il y a beaucoup de non dits dans cette famille.
"C'est la maison du semblant ici.Tout le monde ment et personne ne joue" ou "il ne faut jamais mentir à papa"
Très vite, elle travaille très bien à l'école où elle se sent à l'aise. Elle se met à écrire un journal,on devine son futur amour de l'écriture.
"Je suis dans ces pages mais il faut savoir m'y trouver. L'écriture me sert. Je suis
Écriture. Bien malin celui qui pourra trier".
Le style de l'auteur est lumineux, son écriture est puissante, son ton est juste,sa sensibilité et sa pudeur sont remarquables.
A l'aide de petites phrases sensibles ,douces, parfois cruelles ,une élégance rare l'auteur nous enchante une fois de plus.
Elle recherche la vérité, l'amour, le partage..
Nous ressentons son amour inconditionnel pour son père et son inquiétude aussi.
La dernière phrase nous indique sa douleur à sa mort plus tard ,un jour du mois de février.
J'ai du mal à être objective car pour moi, madame Bénameur est un grand écrivain et je n'ai pas lu tous ses livres encore!!!!
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