SALTIMBANQUE
2021
9782378011994
À PARTIR DE 7 ANS
: Dans des romans anglais, nous aurions pu nous attendre à ce que ces septs demoiselles soient envoyées au pensionnat, loin de la maison.
C'est la punition favorite des parents excédés d'une bonne société plus moderne. Parents un jour mais pas toujours.
Dans les
contes, le mariage était la clé à tous les soucis, une bonne alliance et les enfants s'envolaient enfin de leurs propres ailes, avec une dot en cadeau à qui voulait bien un titre et un peu de pouvoir.
Hélas pour elles, les belles-mères d'histoire ne connaissaient pas toutes de bucherons exécuteurs ou de sorts magiques puissants pour conserver la seule affection d'un roi.
Le mariage, c'est ce que choisit la belle marâtre de cette histoire.
Que nous promettra la suite de ces tristes destins de demoiselles?
Les éloigner, en général, ne suffit pas.
Les marâtres de
contes n'en dorment pas les nuits, lorsque l'on aime ses enfants un jour, on les aime pour toujours.
Rappelez-vous dans le conte des " Cygnes sauvages" d'
Hans Christian Andersen, les jeunes princes furent changés en oiseaux et dispersés dans le ciel, la princesse aînée fut rendue muette et s'enfuit dans les bois, ce qui y est bien pratique pour ne pas moucharder.
Cette nouvelle reine n'a pas ce genre de pouvoir.
Et en y pensant, le mariage, ce n'est peut-être pas la pire solution, qu'en pensez-vous, chers jeunes lecteurs?
Elles étaient sept, toutes uniques et toutes identiques. Toutes à marier pour avoir la paix.
L'auteure
Sophie Benastre insistera sur le lien noué entre les soeurs. Des jumeaux, se sont des inséparables, loin l'un de l'autre.
Et des septuplées?
Non, la reine n'avait pas de pouvoir mais ses belles-filles si.
Et c'est tout le retournement de cette histoire.
Et si
Blanche-neige avait eu à sa disposition un dragon et Cendrillon des sorts maléfiques pour corriger sa belle-famille?
Pas sûr qu'elles s'en seraient servies. Elles étaient bonnes, comme l'on dit dans les
contes. ( vous n'aimez pas les pommes mais peut-être préférez-vous les poires?)
Attention. Ces sept princesses ne seront pas des courges, en aucun cas et elles le feront savoir à leur belle-mère et à leur père, qui aura démissionné.
Du coup, nous prendrons en pitié cette belle-mère tombée sur plus forte qu'elle, vous le verrez.
Même nous, lecteurs, connaitrons le sentiment de pitié avec les plus cruels.
Sophie Benastre nous parlera de vengeance et de pardon. Mais dans quel sens? Les amants qui voulaient se réserver l'un à l'autre se trouveront, par un sort jeté, isolé du monde et les filles y veilleront.
L'aventure contée ainsi paraitra frissonnante mais ça ne sera pas le ressenti collecté à chaque page tournée.
Les illustrations seront séduisantes et colorées et à aucun moment
Sophie Lebot ne tentera de nous présenter les septs soeurs comme un fruit trompeur et empoisonné.
Elles se sont juste "perdues".
D'ailleurs l'une d'entre elles se fera la petite conscience des autres, pour qu'elles ne s'éloignent pas de leur vraie nature dans leur projet de revanche.
La fin nous promettra une conclusion très inattendue qui renouvèlera la morale et les issues du
contes.
Une bonne façon de faire emprunter d'autres chemins à ce registre qui n'appartiendra pas finalement qu'à la vieille tradition des premiers collecteurs, Grimm et Perrault.
Le rétro Art Déco, les petites coupes courtes années 20 des princesses rafraichiront aussi un peu le fantasme du Conte de Fée. Les septuplés seront plus élégantes que jamais. Et on a bien aimé.