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EAN : 978B003MWNZ9Q
Editions Rombaldi. Prix Nobel. (30/11/-1)
4/5   4 notes
Résumé :
"Mundo es este de toma y daca, lonja de contratación, casa de cambio, y antes de pedir ha de ofrecerse... Para salir adelante con todo, mejor que crear afectos es crear intereses". Sobre esta base ideológica y sobre la pauta de la commedia dellarte, construye el premio Nobel Jacinto Benavente su mejor obra, Los intereses creados.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
AAAARRRRGG !!! RRRAAAAHHH !!!
Ouh ! Que je suis énervée ! Permettez-moi de pousser un immense, un vibrant, un tonnant, un phénoménal coup de gueule !
Mesdames et Messieurs les éditeurs ! Oui, vous ! Sortez, bande de pleutres, bande de pusillanimes coquins ! Montrez-vous, chiffes molles ! Sortez de votre grotte à fric !
Oui je vous hais, oui je vous vomis, je vous chie dessus, je vous inonde de ma plus infecte urine, je vous badigeonne de glaires infâmes et de prurits vermineux, je vous enfouis sous des hectares de fange ! Allez tous crever en Enfer !!
N'avez-vous donc aucun honneur ? N'avez-vous donc que l'intérêt à la gueule ? N'en avez-vous pas assez de ne publier sans cesse que des merdes rentables ? Ça suffit les ronds de jambe aux Beigbeder, Foenkinos, Levy, Musso et autres faquins baratineurs de niaiseries insolentes !
Voici un dramaturge espagnol, Jacinto Benavente, reconnu comme l'un des plus grands, si ce n'est LE plus grand de son siècle en son pays, récompensé internationalement par un prix Nobel en 1922 et...
... TOTALEMENT introuvable en France !!!
Vous n'avez donc vraiment aucune ambition culturelle ?! Aucun vouloir de qualité dans l'édition française ?!
Aïe ! que je VOUS plains ! Aïe ! que je NOUS plains !
Alors, c'est vrai, et je suis bien d'accord avec vous, qu'un prix Nobel n'est jamais un gage absolu de qualité et ne signifie pas toujours grand-chose, mais, pour le coup, celui-ci était justifié !
Bon, et si je vous parlais un peu de la pièce, plutôt que de ces sales éditeurs à la gomme ?
Nous avons donc affaire aujourd'hui à une pièce de Commedia dell'arte, oui, oui, vous avez bien lu, une pièce de Commedia dell'arte, au XXème siècle et sous la plume d'un espagnol.
Mais ici, point de comédie qui vaille. Bien que respectant tous les codes de la Commedia italienne et de ses personnages types, Jacinto Benavente nous offre une savoureuse critique sociale, une satire sociale, devrais-je écrire, ayant pour musique de fond, l'étiquette sociale, le paraître, les calculs troubles et la cupidité de chacun.
Le héros ici est Crispin, magnifique manipulateur qui avec son ami Léandre, bellâtre trop honnête pour être malin, tâche de faire accéder celui-ci à la fortune en lui faisant obtenir la main de Sylvie, fille de Polichinelle.
Polichinelle est un gros coquin plein aux as qui ne s'est jamais trop soucié des moyens pour accroître sa fortune.
Crispin, s'adjoignant les services d'Arlequin et du Capitan, usant et abusant de la noble et belle prestance de Léandre pour s'ouvrir des crédits chez un peu tout le monde, notamment Pantalon, qui espère bien gagner quelques écus grâce à ce " prince ", car, à n'en pas douter, il est si beau qu'il ne peut être que prince.
Crispin débauche également Colombine à son intérêt pour convaincre sa maîtresse à servir d'entremetteuse et forcer Polichinelle à accepter le mariage et donc, à distribuer à chacun les intérêts créés par le Crispin-aux-poches-vides.
Mais Polichinelle sera-t-il si pressé de cracher au bassinet ? N'utilisera-t-il pas quelques " moyens légaux " pour conserver sa précieuse fortune ?
Bref, du très bon théâtre par un grand amoureux du théâtre qu'était Benavente et que je recommande vivement.
Alors, Mesdames et Messieurs les éditeurs (marchands de livres devrait-on dire), entonnez avec moi et à jamais, sur un air de Brassens :
" ♫Trompettes♪ de la ♪NOUVEAUTÉ♪
♪Vous êtes♪ bien ♫mal embouchées !♫ "
et surtout dépêchez-vous de me republier tout ça si vous ne voulez pas passer au pilon éternel de mon mépris aussi vite que vous faites tourner les ouvrages dans votre catalogue de pacotille.
En outre, ce que j'exprime ici bas, n'est que mon avis, qui n'offre certes que très peu d'intérêts créés, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
CAPITAN : Parce que nous avons été vaincus beaucoup moins aux dernières guerres par un ennemi puissant que par ces trafiquants indignes qui nous gouvernent et qui nous ont envoyé défendre leurs intérêts, sans énergie ni enthousiasme, car personne ne combat avec conviction pour ce qu'il n'estime pas ; eux, qui n'ont pas donné un seul des leurs comme soldat et qui n'ont lâché de l'argent que contre un intérêt élevé et au meilleur compte, et qui dès qu'ils craignirent de le perdre menacèrent de s'entendre avec l'ennemi, eux maintenant nous accusent et nous maltraitent, et nous méprisent et ils voudraient faire l'économie de la misérable solde avec laquelle ils croient nous payer, et très volontiers il nous renverraient s'ils ne craignaient pas qu'un jour tous les opprimés par leurs méchancetés et leurs tyrannies n'en viennent à se dresser contre eux ! Malheur à eux si, ce jour-là, nous nous souvenons de quel côté se trouvent la raison et la justice.

Acte I, Scène 3.
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CAPITAN : Ah ! C'est donc cela la raison ? Et ne serions-nous pas des personnes solvables à qui l'on puisse faire crédit ?
L'HÔTELIER : Pour moi, non. Et comme je n'ai jamais espéré toucher quoi que ce soit, cela a suffi comme cadeau ; ainsi donc, faites-moi la grâce de ne plus revenir chez moi.
ARLEQUIN : Croyez-vous donc que tout n'est qu'argent en ce bas monde ? Tenez-vous pour rien les éloges que nous avons faits partout sur votre maison ? Je vous ai même dédicacé un sonnet dans lequel je vante vos perdrix à l'étouffée et vos pâtés de lièvre ! Quant à M. le Capitan, soyez assuré qu'à lui seul il défendrait le nom de votre maison contre une armée. Cela ne vaut-il rien ? Tout doit être argent comptant dans ce monde.

Acte I, Premier tableau, Scène 4.
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CRISPIN : N'êtes-vous pas celui qui avec vingt hommes seulement avez donné l'assaut au château des Roches Rouges dans la fameuse bataille des Champs Noirs ?
CAPITAN : Vous savez ?
CRISPIN : Comment, si nous savons ? Oh ! Que de fois l'ai-je entendu rapporter par mon maître enthousiasmé ! Vingt hommes, vingt et vous devant, et du château... boum ! boum ! boum ! des coups de feu, et des bombardes, et de la poix bouillante, et des diables enflammés... Et les vingt hommes comme un seul homme et vous devant ! Et ceux d'en haut... boum ! boum ! boum ! Et les tambours... ran, rataplan, plan ! Et les trompettes... tarari, tari, tari !... et les vôtres seulement avec leur épée et vous sans épée... tsac ! tsac ! tsac ! un coup par-ci, un coup par-là... une tête, un bras...

Acte I, Tableau I, Scène 4.
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CRISPIN : Nous tous, nous portons en nous un grand seigneur aux pensées élevées, capable de tout ce qui est grand et de tout ce qui est beau... Et, à ses côtés, l'humble serviteur, celui des basses œuvres, celui qui doit s'employer dans les viles actions dictées par la vie... Tout l'art consiste à les séparer de telle sorte que lorsque nous tombons dans quelque bassesse nous puissions toujours dire : ce n'est pas ma faute, ce n'était pas moi, c'était mon serviteur. Dans la plus grande misère de notre vie, il y a toujours quelque chose en nous qui veut se sentir supérieur à nous-mêmes. Nous nous déprécierions trop si nous ne croyions pas valoir plus que notre vie...

Acte I, Tableau 2, Scène 2.
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CRISPIN : Alors écoutez-moi... D'où le toucherez-vous si vous ôtez ainsi le crédit à mon maître et rendez impossible de la sorte son mariage avec la fille de Monsieur Polichinelle ? Sacré... j'ai toujours demandé à traiter avec des coquins plutôt qu'avec des sots ! Voyez ce que vous avez fait et comment nous arrangerons-nous maintenant que la Justice s'en mêle ? Qu'obtiendrez-vous maintenant si l'on nous envoie aux galères ou en un lieu pire encore ? Les lambeaux de notre peau seront-ils de la bonne monnaie pour vous dédommager ? Serez-vous plus riches, plus nobles ou plus grands si nous sommes perdus ? En revanche, si vous ne nous aviez pas gênés mal à propos, aujourd'hui, aujourd'hui même, vous auriez votre argent, avec tous ses intérêts... qui suffiraient à eux seuls à vous envoyer à la potence si la Justice ne se trouvait pas entre ces mains-ci et dans ces papiers-là... À présent faites ce qu'il vous plaira ; quant à moi, je vous ai dit ce qu'il convenait de vous dire...

Acte II, Scène 8.
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