Salonique : Ville juive, ville ottomane, ville grecque

Cet ouvrage collectif dirigé par Esther Benbassa évoque la communauté juive sépharade de Salonique, de la période ottomane à celle de l'état grec au XXème siècle. Cette communauté était la plus importante du port ottoman, devant les chrétiens et les musulmans, au point d'être désignée comme la "ville mère d'Israël", "une ville juive", ou la "Jérusalem des Balkans". La politique de l'état grec était de réhabiliter l'héritage grec et byzantin, au détriment du creuset multiculturel de la ville et, partant, de sa communauté juive qui avait obtenu, sous la domination ottomane, en échange de son dynamisme économique, des libertés importantes. le sionisme, discret dans un premier temps, se renforce. Un incendie, en 1917, ravage le centre ville, laissant de nombreux sans-abris, détruisant bibliothèques et synagogues. L'immense cimetière juif, épargné, sera plus tard menacé par de nouveaux projets d'expansions. le destin de cette communauté est de plus en plus incertain. Lors de la seconde guerre mondiale les Nazis occupent la ville et en exterminent les juifs. Les rares survivants se retrouvent privés de leurs biens, dans une ville qui leur est devenue étrangère.