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Critique de ladesiderienne


En dehors du titre plutôt énigmatique, c'est cette magnifique part de gâteau au citron enrobée de chocolat figurant sur la couverture qui a attisé ma curiosité de lectrice. Bel effet de marketing, car au final ce dessert s'est avéré aussi indigeste qu'il semblait appétissant...

Rose, 9 ans, en goutant le gâteau fait par sa maman pour son anniversaire, se rend compte qu'elle perçoit les sentiments de cette dernière, en l'occurrence en ce moment un profond désespoir. Il en sera désormais de même pour toute la nourriture qu'elle avalera : tout le ressenti du cuisinier lors de la préparation, son mal être comme son bonheur, parviendra à la petite fille. A douze ans, lors d'un repas familial, elle devine l'infidélité de sa mère. Ce "don", très difficile à porter, va lui empoisonner l'existence et marquer profondément son passage à l'âge adulte. Rose va découvrir que d'autres membres de la famille ont aussi des particularités qu'ils s'efforcent de cacher.

Dans le résumé, il est dit que les livres d'Aimée Bender sont faits d'humour et de fantaisie. Personnellement, je les cherche encore, j'ai surtout ressenti une profonde mélancolie chez tous les personnages. L'auteure nous conte principalement la fin de l'enfance et le passage à l'âge adulte de Rose, période de l'existence déjà difficile en soi, mais qui chez elle en plus est "handicapée" par ce pouvoir. On ne peut que ressentir de l'empathie pour la fillette car mettre à sa portée les sentiments compliqués des adultes n'est pas une bonne chose. Découvrir la fragilité des membres de sa propre famille, bien dissimulée sous une apparence tout à fait solide, n'est pas facile à porter pour une petite fille. Ces quelques réflexions philosophiques imposées au cerveau du lecteur sont les seules actions réelles de ce roman que j'ai trouvé du coup passablement ennuyeux. De plus, la fin totalement ouverte m'a déçue : beaucoup de questions concernant l'avenir du frère et du père de Rose notamment, restent sans réponse.

Je ne suis pas fan de ce genre de livre auquel j'accorde un 8/20. L'irrationnel a pris trop de place dans ce qui aurait pu être un conte initiatique intéressant et l'ambiance plutôt noire a effacé les belles couleurs de la première de couverture, ne laissant en relief que le mot "tristesse".
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