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EAN : 9782844942326
261 pages
Editions De Borée (01/04/2004)
4.25/5   4 notes
Résumé :

Pierre Poulacre, jeune P-DG pressé d'agrandir la fortune dont il vient d'hériter, souhaite se débarrasser au plus vite de la minoterie familiale pour bâtir un hôtel-club house branché sur l'île de Ré.

Déterminé à réaliser des économies, il licencie Gabriel Ritoux, balayeur dans l'entreprise. Celui-ci met à profit son nouveau temps libre pour se réfugier dans sa " résidence secondaire ", une cabane de jardin posée sur une bande de terre lé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
N°798 – Septembre 2014.

UNE RÉSIDENCE SECONDAIRE SUR RÉ LA BLANCHE - Robert Béné - De Borée.

Nous sommes au siècle dernier, quand on accédait encore à l'île de Ré par le bac et que La Rochelle n'était connue que par ses tours et son port de pêche et pas encore par ses « francofolies » et encore moins par le festival annuel des états d'âme du parti socialiste.

C'est l'histoire d'une réelle et solide amitié entre deux hommes que les barrières sociales opposent, l'un, Clotaire Poulacre, est patron d'une minoterie familiale et l'autre, Alcide Ritoux, en est le modeste employé. Elle commence à l'orée du XX° siècle, dans une improbable commune, Pouay-les-Etangs, située sur le continent, comme disent des rétais. La guerre avait rapproché Alcide d'un camarade avec qui il avait été prisonnier et qui possédait un vague terrain sur l'île de Ré que son ami Clotaire acheta pour le mettre gracieusement, et évidemment sans le moindre titre, à sa disposition. Il y construisit une méchante cabane et se trouva bien dans cette île que n'avait pas encore envahi la fièvre immobilière. Quelques années plus tard, les fils de ses deux amis, ne firent guère perdurer l'amitié paternelle, Pierre Poulacre est toujours patron et Gabriel Ritoux toujours modeste employé mais Pierre, que l'entreprise familiale ne motive guère s'est mis en tête de la vendre et de faire construire sur son terrain rétais un hôtel-restaurant de luxe. Pour cela il ne recule pas devant le licenciement de Gabriel qui ainsi prend ses nouveaux quartiers dans sa cabane de l'île de Ré et, amateur de pêche à pied, devient même fournisseur de coquillages attitré des restaurants de la commune. Autant dire qu'il ne regrette guère son ancien métier de balayeur !

Comme une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule, Malvina Goubert, syndicaliste communiste militante convaincue et proche de la retraite, envisage de quitter son HLM de banlieue pour s'établir dans la vieille maison rétaise de ses parents qui lui avaient léguée et souhaite vendre quelques petites parcelles de dunes limitrophes de celles de Pierre Poulacre dont celle sur laquelle elle estime avoir des droits où justement est établie la masure de Gabriel. Malgré tout ce qui les sépare, un accord devient indispensable entre le futur hôtelier et l'ouvrière syndiquée. Au milieu de tout cela, le pauvre Gabriel fait figure d'un épouvantail dont son ex-patron voudrait bien se débarrasser une nouvelle fois mais qui souhaite quand même faire valoir ses droits. Une bataille s'engage donc entre eux qui met en évidence les luttes intestines, les hostilités et les méfiances dont chaque communauté humaine est friande, sans oublier la traditionnelle « lutte des classes », les visées politiques locales, les ambitions personnelles, les « avantages acquis », tout cela sur fond de prescription acquisitive née d'une occupation sans titre. de quoi déchaîner les passions, enrichir les hommes de loi, réveiller et entretenir les vieilles querelles, de quoi aussi faire naître des associations improbables et des projets un peu fous qui bousculeraient la morale, l'ordre public et surtout le droit ! Après tout, Gabriel était célibataire, solitaire, sans héritier... et fort opportunément porté sur la boisson. Mais j'arrête là pour ne pas déflorer ce roman où tout, évidemment, ne se passe pas comme prévu.

C'est vrai que toute cette histoire est un peu compliquée mais qu'importe, je me suis laissé bercé par les phrases et par les chapitres un peu comme si le chant des vagues de l'île de Ré teintait les mots de ce roman. J'ai même franchement bien ri tout au long de cet ouvrage tant notre auteur a le sens de la formule parce que l'humour n'en n'est évidemment pas absent. J'ai retrouvé avec plaisir des images poétiques de l'île, sa lumière, ses ânes en culottes et ses femmes en « kissnot » telles que je les ai connues bien avant la construction du pont qui en a fait maintenant une banlieue de Paris... mais la nostalgie n'est ici pas de mise.

©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Il abandonna alors la fac de médecine trop chahuteuse et ses défilés protestataires pour entrer dans celle de droit, beaucoup mieux pensante,selon les déclarations de la branche maternelle. Mais le cours de droit ne tardèrent pas à engendrer, chez le jeune Poulacre, une certaine mélancolie qui se traduisit par des bâillements fréquents et une forte somnolence sur les bancs de la fac.
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En silence, les deux hommes avaient contemplé de haut en bas ce bout de femme au visage entaillé de rides, à la silhouette vieillie prématurément, vêtue comme un épouvantail à moineaux. Leurs deux regards s'étaient alors croisés et avaient confirmé ce que chacun pensait : en la voyant, ils s'estimaient heureux d'être homosexuels.
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