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EAN : 9782081393264
276 pages
Flammarion (23/08/2017)
3.14/5   65 notes
Résumé :
« Au fond, j’ai l’impression que nous ne sommes plus que des Marco Polo parodiques », autant dire de simples touristes. Voilà l’amer constat que le narrateur, étudiant en géographie, partage avec son amie Augusta au détour d’une conversation Facebook. Il n’en faut pas plus à la jeune femme, fraîchement débarquée aux États-Unis, pour lui proposer le plus fou des séjours, un « voyage à dessein » exalté et périlleux. Direction : New York, où Augusta l’attend pour perce... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Clément Bénech Un amour d'espion Flammarion
( 270 pages -19€ ) Août 2017
Ceux qui suivent Clément Bénech sur twitter doivent se souvenir des messages qu'il envoyait à ses followers en direct de «  la big apple » où il était en immersion pour achever son enquête et son roman. «  Voyager à dessein » est pour lui plus gratifiant, galvanisant que de jouer le « Marco Polo parodique », taclant ses contemporains bourlingueurs qui inondent Facebook de vidéos, photos de leurs aventures.

L'auteur nous embarque donc à New-York où il retrouve Augusta, cette amie qui l 'a chargé d'une mission : filer son Ex, un roumain,critique d'art,au passé trouble.
Est-il un « salaud », comme la rumeur sur le Net, le laisserait penser ? le narrateur détective commence par recueillir des informations auprès de son amie, puis grâce au Net.Ensuite, il dissèque la photo de Dragan, insérée dans le récit.
On reconnaît en Clément Bénech le géographe, qui après nous avoir fait déambuler dans Berlin (1), nous fait, à présent, arpenter différents quartiers de New-York, dans le sillage de son héros, Dragan. Celui de Red Hook, «  qui se gentrifie à vue d'oeil », où il va réaliser une interview de l' artiste John DuBarry dans son atelier perché, d'accès vertigineux.Un plasticien à la «  poignée de main communicative » !

L'art prend une place importante, tout comme le contenu des expositions , mais l'intelligence artificielle pourrait bien s'immiscer.
Le romancier aborde une réflexion sur ces inventions de designers qui nous empoisonnent la vie en prétendant la simplifier. Et voilà Dragan qui se bat avec un flacon de shampoing récalcitrant à s'ouvrir,et de regretter le conditionnement précédent plus pratique. ( source d'énervement, de quoi perdre ses nerfs, porter plainte, mais quelle saynète comique pour le lecteur!).
De tatouage il est aussi question, Dragan voulant traduire en dessin sa vision de la vie qui, «  se niche plus souvent dans le détour, dans le chemin de traverse que dans la ligne droite ». Source de désaccord avec Augusta.

Clément Bénech autopsie la façon d'utiliser Tinder, cette «  application à la mode », qui exige une « accroche ciselée ». Il décline avec drôlerie tout ce qu 'un smartphone peut offrir avec sa «  fonction chapelet » conduisant à l'addiction. Les partenaires ne risquent-ils pas de se «  télésnober » au lieu de communiquer face à face ?
le ton devient celui de la franche comédie quand l'auteur analyse, avec facétie, les réactions de Dragan au vu des photos postées par Augusta.Serait-elle en couple ? Car n'est-il pas ridicule de persévérer dans sa tentative d' harponner celle sur laquelle il a flashé via Tinder sans savoir si elle est libre ? Comment se faire remarquer par elle ? Dragan mise tout sur l'invitation lancée par DuBarry pour son anniversaire.

Suspense pour lui et le lecteur. Au fur et à mesure des indices éveillent la curiosité : pourquoi Dragan a-t-il fait disparaître le journal en roumain repéré par Augusta  ? Quels éléments pouvait bien contenir l'article susceptibles d 'éclairer Augusta ?
Pourquoi Dragan reçoit-il tant d'appels ? Celui qu 'Augusta a intercepté a de quoi l'alarmer. le mystère s'épaissit. Mais à force de talonner Dragan jusqu'à un aérodrome, un terrain de basket ball , notre détective néophyte, ne risque-t-il pas d'être démasqué ? ( Comme l'arroseur arrosé!)
Il change donc de stratégie sur les conseils d'Ilinca, sa coach roumaine, trouvée aussi sur le Net, qui a pu décrypter l'essentiel de la conversation enregistrée lors du match. L'enquête se focalise donc, maintenant, sur Cap Charlie, une quincaillerie qui donne accès à une cache. Mais aussi le pseudo de cet internaute qui salit la réputation de Dragan. On tremble pour le narrateur et Ilinca, quand ils s'avisent de s'immiscer dans cette cachette. Et si quelqu'un les surprenait en pleine effraction ?

Le récit est encadré par les dialogues sur Facebook entre le narrateur et Augusta, ponctué de «  chats » ,émaillé de langage « geek » ( «  rrrho »), de mots anglais ( « likewise »,un «  énorme thug », de photos de profils, de dessins, de cartes, d'article de presse. Ce qui rend ce livre original, atypique, cosmopolite côté langue ou restaurant ( roumain, américain, français, coréen , italien), presque un OVNI ! En filigrane,Clément Bénech nous rappelle un pan d'histoire sous Ceausescu.

Si Dragan a été envoûté par l'autodérision d 'Augusta, le lecteur est happé par celle de l'auteur, qui a le culte des comparaisons choc : « Au loin scintillait la tour Chrysler dont le sommet semblait un petit volcan ayant subi des coulées de lave successives ». Des formules inattendues : «  Ne te mets pas la rate au court-bouillon »., «  l'art de saisir les jarres de la vie par l'anse qui ne blesse pas la main ».
Il cultive aussi une propension pour les énumérations ( par exemple, la liste de la nourriture qu'une romancière française (2), facilement reconnaissable, avait concoctée pour fêter son anniversaire.Partage des mystères de la langue française. Ou toutes les fonctions d'un smartphone!Les activités d'une journée d'Augusta). Clément Benech aime faire des clins d'oeil à ses pairs. Au lecteur averti d'identifier ce riverain de la résidence d'artiste désigné François-Henri D. !

C'est au moment où le piètre enquêteur reconnaît son «  semi-échec », à la veille de son retour à Paris, qu'une vidéo, postée par Dragan lui-même, brise l'omerta, lève le voile sur ce passé « interlope » qui avait semé le doute chez Augusta au point de s'éloigner de lui. On quitte Augusta, confiante en l'avenir et pleine de gratitude envers celui qui l'a aidée à démêler cet embrouillamini et a réussi à juguler sa parano !
Clément Bénech signe un roman outre-Atlantique , contemporain, hyper«  connecté » , empreint d'humour, pointant les dérives , les dangers, les déconvenues des réseaux, les erreurs d'interprétation en s'infiltrant dans les arcanes du Net.

Munissez vous d'une carte de New York si vous voulez suivre toutes les tribulations du narrateur enquêteur, tant il parcourt de miles ! La carte, «  son invention, pour Clément Bénech, était l'un des actes les plus prométhéens de l'histoire humaine ».

(1) Lève-toi et marche de Clément Bénech ( Flammarion)
(2) Auteure de : L'autre que l'on adorait.
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Pour aider son amie Augusta, le narrateur accepte de passer plusieurs mois à New-York pour filer Dragan, l'ex petit ami roumain de la jeune femme. « Figure-toi que j'ai des raisons de croire que c'est un assassin. » (p. 15) Il y a en effet un internaute sous pseudo qui accuse Dragan de ce crime terrible sous tous les articles que ce dernier publie dans les revues d'art pour lesquelles il travaille. Pendant plusieurs mois, dans la ville tentaculaire, le narrateur tente de percer le mystère de Dragan. « Mon rôle était simple. Je devais découvrir s'il avait tué quelqu'un, et le cas échéant qui et comment. » (p. 114) Il remonte diverses histoires amoureuses et personnelles et convoque le spectre du régime de Ceaucescu.

C'est avec un talent infini que le jeune auteur explore la littérature et la réinvente à l'aune des usages de la société contemporaine. Les échanges sur Facebook sont une nouvelle forme de dialogue, très dynamique, qui tient à la fois de l'échange informel et de la réplique théâtrale. Quant aux photographies – portraits ou paysages –, elles remplacent les descriptions et sont la forme moderne du réalisme : pas d'approximation ou de périphrases quand ce qui doit être vu est donné à voir. La rencontre amoureuse – événement ô combien codifié – a eu lieu sur Tinder. Et le coup de foudre, autre incontournable du registre romantique, est en fait un « match » obtenu par deux coups de pouce dans le même sens. le romantisme est-il mort ? Non, il s'est modernisé, numérisé et même digitalisé puisque le premier contact est désormais tactile, et qu'importe s'il se fait par écran interposé. le poncif romanesque des amours contrariées qui finissent bien est ici dépoussiéré, pulvérisé et remis à neuf.

Clément Bénech pratique avec bonheur l'exercice souvent périlleux des récits enchâssés. le récit/futur roman du narrateur contient le récit d'Augusta qui contient celui de Dragan, et l'on passe d'un niveau à l'autre sans rupture ni décrochage brutal. En outre, l'auteur pratique un humour moderne, preuve qu'il a compris son époque et s'en moque avec bienveillance. « Donc toi, quand tu fais mariner un peu un mec sur Tinder, il quitte sa copine pour toi. / Pas toujours. / Tu me rassures. » (p. 57) Mêlant formes iques et formes modernes, l'auteur impulse un souffle neuf bienvenu dans la littérature du 21° siècle. Brillante trouvaille que cette liste de spams et autres fenêtres pop-up qui envahissent l'espace de lecture numérique ! Elle est aussi fascinante qu'agaçante parce qu'elle est terriblement pertinente : ces réclames tonitruantes ne sont-elles pas autant d'intrusions dans nos vies, surtout si elles sont ciblées et semblent tout connaître de nos goûts et dégoûts ? Ces publicités intempestives constituent une nouvelle forme de discours très codifiée et pourtant si facile à décliner dans un exercice calligrammatique ou de à la Raymond Queneau. Il faut sans aucun doute l'enseigner dans les ateliers d'écriture !

Au détour d'une photographie apparaît soudain Ina Mihalache, alias Solange sur YouTube, amie de l'auteur IRL. Et voilà que s'impose plus que jamais une question : ce roman est-il une histoire vraie ? Beaucoup d'indices le laissent supposer, comme la passion commune du narrateur et de l'auteur pour le basket. Et quiconque suit le Tumblr de Clément Bénech sait qu'il a passé plusieurs mois à New-York récemment. Alors, récit autobiographique ou fiction ? Je ne m'attarde jamais longtemps à démêler cette énigme quand elle se présente dans mes lectures. Sans doute parce que depuis ma lecture adolescente des Confessions, j'ai compris que tout récit autobiographique n'est qu'une reconstruction largement infidèle du réel, mais aussi parce que toute fiction se nourrit du réel à défaut de l'imiter parfaitement. S'il fallait vraiment le catégoriser, je dirais qu'Un amour d'espion est un roman d'amour, un roman d'espionnage et un roman social. Et si c'est encore trop flou pour vous, lisez ce livre et vous verrez qu'il est bien plus que cela.

J'avais beaucoup apprécié le premier roman de Clément Bénech, L'été slovène, et je vais sans attendre me procurer Lève-toi et charme, son deuxième opus. Parce qu'il est hors de question de passer à côté de la moindre manifestation de cet auteur bourré de talent !
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L'idée est très originale : quitter la France pour rejoindre une amie à New-York qui débute un nouveau job, afin de mener l'enquête sur un homme qu'elle a rencontré grâce à une application pour smartphone, dont elle ne sait pas grand chose, et qu'elle soupçonne de pouvoir être dangereux.

Le projet littéraire de l'auteur est transparent : construire cette histoire comme un vrai roman, de la littérature française (dans sa construction, son écriture, ses images et quelques fulgurances) tout en inscrivant cette littérature (peut-être jugée vieillotte ?) résolument dans l'air du temps.

C'est assez exaltant au départ, on a envie de le suivre. Et au milieu du bouquin, j'ai fini par trouver ce postulat lassant.

D'abord, parce que la promesse narrative n'est pas tenue : il n'y a pas vraiment d'enquête ! C'est un roman sur ce personnage mystérieux, dont le narrateur-protagoniste nous raconte la vie, les blessures, le travail, en oubliant pendant plus de 150 pages de nous faire vivre ses investigations. Il semble que l'auteur s'en rappelle tout d'un coup et se force à quelques filatures... En reste un sentiment étrange : le portrait de ce roumain énigmatique est tout à fait saisissant, c'est un bon personnage, intriguant, bien brossé, qui nous donne envie d'en savoir davantage. Mais tout se déroule un peu comme si cette idée (centrale et passionnante) avait été mise au service d'un "défi" littéraire qui ne l'est pas.

Du coup, l'introduction d'images, de photos, de captures de smartphone ou les petits schémas du narrateur n'ont plus vraiment d'intérêt.

Au final, je suis très partagé : la plume de Clément Bénech est agréable, il a un vrai regard, mais quelque chose d'artificiel (parfois même d'un peu prétentieux ou parisien) a rendu cette lecture assez désagréable passé la première moitié. A découvrir donc, pour se faire son opinion.
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Dans la continuité de ses premiers romans, Clément Bénech signe avec Un amour d'espion un livre divertissant, bien dans l'air du temps, sentimental mais pas trop, à suspense, mais sans excès, bref un divertissement qui n'a d'autre prétention que d'amuser et de faire réfléchir, un peu, à la nouvelle carte du tendre revisitée par les réseaux sociaux. L'intrigue patine parfois, trouvant sa source dans la mission confiée à un ami par une jeune femme amoureuse d'un critique d'art d'origine roumaine, fort mystérieux sur son passé. La mission consiste à suivre cet individu dans ses pérégrinations new-yorkaises et à essayer d'en savoir plus sur ses faits et gestes au pays de Dracula, du temps de Ceausescu. Conversations sur Facebook, photos Instagram, le récit baguenaude sans se prendre trop au sérieux et l'on trouve parfois le temps un peu long. La fraîcheur et la délicatesse que l'on a découvert dans L'été slovène, du même auteur, ne se sont pas évaporées tout à fait mais un peu plus de profondeur n'aurait pas été inutile.
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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« It's a match! »* : c'est par cette formule lapidaire qu'a débuté l'histoire d'amour entre Augusta, une jeune Française fraîchement débarquée à New-York, et Dragan, un critique d'art roumain d'une quarantaine d'années… Leur point commun ? S'être tous les deux inscrits sur l'application de rencontre Tinder. Ce subtil mélange entre numérique et réel nous est proposé, en cette rentrée littéraire, par le jeune auteur Clément Bénech, dans Un amour d'espion.

Si la couverture colorée et affublée de flamants roses peut paraître séduisante, ce n'est cependant pas elle qui m'a donné envie de lire le roman ; et s'il ne m'avait pas été indiqué en lecture scolaire, je crois très sincèrement que je serais passée à côté.

Le thème des réseaux sociaux, abordé dans le roman, m'a laissé un goût amer de « déjà-vu ». Cependant, il faut le reconnaître, Clément Bénech traite Tinder de manière différente puisqu'il ne sombre ni dans une apologie, ni dans une réprobation complète de l'application. C'est avec un regard à la fois critique et enjoué, qu'il explore plutôt les péripéties qu'un tel outil peut engendrer. L'auteur nous démontre notamment comment les réseaux sociaux affectent les relations amoureuses et en quoi ces derniers sont une nouvelle forme de contrôle. Ainsi, on surprend Dragan en train d'analyser chaque photo postée par Augusta sur Instagram afin de déterminer si cette dernière est en couple ou non, et de retrouver cette fille pour qui il a eu un coup de foudre …

Puis, une fois le duo Dragan-Augusta formé, l'auteur exploite à nouveau l'outil Internet pour dérouler toute une intrigue autour du critique d'art. En effet, la méfiance d'Augusta vis-à-vis de Dragan est déclenchée par un commentaire menaçant, posté hebdomadairement et de manière anonyme sous les chroniques artistiques du quadragénaire. Ce simple commentaire va occasionner une course-poursuite rocambolesque, digne d'un grand roman policier. Mais plus qu'un moment d'action, la traque du roumain Dragan est aussi, pour Clément Bénech, une occasion de nous rappeler en filigrane un pan d'histoire sous Ceausescu.

J'ai particulièrement apprécié la narration et le rythme de l'histoire : le lecteur emboite le pas du narrateur dans son enquête, pour comprendre, au fur et à mesure, qui est vraiment Dragan. C'est également à travers les bribes de souvenirs d'Augusta, à propos de son histoire avec Dragan, que l'on devient de plus en plus familier avec le critique d'art. Cette écriture en « instantanés », rapide et saccadée, est savamment contrebalancée par des passages plus lents et plus descriptifs.

Il me semble également que ce roman contemporain mérite d'être salué pour la méditation parfaitement orchestrée qu'il propose entre direct et indirect. En effet, Dragan est présenté comme un homme de l'indirect, puisqu'à la fois issu d'une nation policée et descendant de son « pope de père » (p. 120). Or ce personnage est volontairement placé dans une société qui exige de l'efficacité et du direct. Plus de filtres, plus de retenues, Tinder et son principe de « on match, on se rencontre et plus si affinités » est l'exemple par excellence du direct.

Par ailleurs, l'aspect visuel du roman a retenu toute mon attention. En effet, en plus du texte, Clément Bénech offre au lecteur des reproductions de profils Tinder, de photos Instagram, de conversations Facebook (avec l'écriture relâchée qui en découle…) ou encore de cartes Google Maps. Ces éléments de réel insérés dans le texte permettent de jouer sur le clivage entre réalité et fiction. Pour accentuer plus encore ce décalage, l'auteur malicieux s'est amusé à glisser dans son oeuvre des petits « clins d'oeil » : des faits de sa vie ou encore des photographies de ses amis (notamment de la Youtubeuse « Solange te parle »).

En somme, je me souviendrai d'Un amour d'espion de Clément Bénech comme d'un roman empreint d'humour (on peut trouver de nombreux passages comiques, notamment lorsque Dragan se bat avec un flacon de shampoing difficile à ouvrir), un roman sans prétention, mais dont la lecture est récréative.

* « ça colle, ça marche ! »
Lien : https://mastereditionstrasbo..
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critiques presse (2)
Lexpress
27 novembre 2017
Clément Bénech signe un roman d'amour contemporain, où les corps se rencontrent avant que les biographies se déplient.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Lexpress
23 octobre 2017
Avec cette troisième fiction, moderne, enlevée, aux allures de vrai-faux roman d'espionnage, Clément Bénech, 26 ans, témoigne à nouveau d'une inspiration singulière.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Dragan avait attendu ce moment avec une impatience qui prêtait à rire, car DuBarry, aussi étonnant que cela pût paraître, avait une poignée de main formidable. C'était une poignée de main formidable.C'était une poignée de main ample, droite et tendre; il vous serrait la main pendant une période comprise entre deux et trois secondes et vous requinquait pour quelques jours. C'était une poignée de main communicative, même si elle ne communiquait rien de précis, comme un regard profond dans un téléfilm. Au début de leur amitié, et alors qu'il avait remarqué la qualité supérieure de cette poignée de main, Dragan avait pensé qu'il se faisait des idées, qu'il projetait sur elle l'admiration qu'il vouait à DuBarry au moment où, jeune critique new-yorkais qu'il était, il cherchait à multiplier les apparitions dans les revues, et il n'avait reçu de réponse favorable à ses demandes d'interview ( envoyées tous azimuts) que de cet artiste encore méconnu, et dont il admirait déjà ce que l'on pourrait appeler faute de mieux le travail.
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L'invention de la carte était pour moi l'un des actes les plus prométhéens de l'histoire humaine, aux côtés de la domestication de l'électricité et des conquêtes spatiales. Et il me semblait que c'était à cette échelle seulement que l'on pouvait connaître l'essence d'une ville, de même que pour connaître une personne, on ne colle pas son nez dans son oreille ni ne la scrute en plissant les yeux depuis le haut d'une tour, n'est-ce pas, on se tient à une distance raisonnable, un mètre, deux mètres.
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Oh, comme il aimait déjà son rire ! Elle semblait le concéder, comme une digue qui s’affaisse, ce qui lui donnait un goût de récompense. Et ses jambes, conclues par des chaussures aux semelles compensées… C’était affreux, il se sentait déjà amoureux, sa conquête n’avait plus rien d’un jeu ou d’un challenge. Il ne savait même pas s’il avait la moindre chance de lui plaire, les chances ne penchaient pas vraiment en sa faveur car elle avait refusé de lui répondre sur Tinder, ce qui n’était pas exactement bon signe. Mais il se savait plus attirant en mouvement que figé sur une photographie.
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Elle semblait parfaitement indifférente à l’antique sacralité du corps humain qu’on lui avait inculquée, à lui ; sans doute une spécificité de la discipline ostéopathique, médecine manuelle issue d’un siècle à mains, pour qui le corps humain n’est qu’un ensemble de poids et de leviers. Et puis Marisha n’était pas comme lui, animal symbolique, à qui tout paraissait toujours disproportionné, entouré d’un halo qui rendait le réel électrique. En ostéopathie, lui avait alors dit Marisha comme si elle avait lu dans ses pensées, on considère le corps humain comme un mécanisme d’horlogerie, où tout est relié à tout, où l’ensemble (corps) est supérieur à la somme de ses parties (tissus et organes).
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Je trouvais un immense réconfort dans le fait de regarder des cartes géographiques, comme si je conjurais par cette activité le sentiment d’éparpillement général qui était le mien depuis que je savais compter jusqu’à dix, et qui ne manquait pas de me causer encore quelques élancements. Que la ville eût des limites bien précises, au-delà desquelles ce n’était plus elle mais une autre ville, un territoire différent, sa carte m’en apportait la preuve tangible, sur laquelle on pouvait s’appuyer. De l’œil, je caressais cette frontière, la passant et la repassant en imagination, grisé comme un enfant qui éteint et rallume une lumière en appuyant sur l’interrupteur.
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Vidéo de Clément Bénech
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