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EAN : 9782918471707
Éditions Passiflore (01/10/2017)
3.89/5   9 notes
Résumé :
"Ça a commencé comme ça. Dans un train. Il rentrait d’un voyage au Rajasthan. Elle l’a appelé au téléphone. Elle a dit qu’il y avait une zone d’ombre entre eux. Il a ri. Ça c’était sûr. Il y avait toujours eu des zones d’ombre entre eux. Il l’entendait mal. Quoi ? Une ombre ? Où ça ? Répète. Quoi ? Où ? Ça a coupé. Puis la liaison est revenue. Le wagon vibrait. L’espace exigu de la cabine téléphonique a soudain été envahi par la zone d’ombre."

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« Les Équilibristes », de Jean Marc Benedetti a été pour moi un grand moment de lecture. L'histoire, le style, la force du propos : tout m'a emportée. le livre commencé, on ne peut plus le lâcher, on est happé par la puissance des émotions qui s'en dégage. Voilà un roman qui met des mots sur l'indicible. Il y a là, certes, une descente aux enfers, mais l'itinéraire douloureux du couple, jusqu'à l'épreuve ultime de la maladie et de la mort, révèle aussi l'incandescence de l'amour humain. Roman original aussi dans sa composition : deux narrations se croisent, l'une raconte l'errance du mari dans une Inde chaotique, l'autre laisse la parole à sa femme restée à la maison. Celle-ci est prise d'une logorrhée d'écriture brillante et folle qu'elle couche sur le papier nuit après nuit, longue lettre-testament, journal adressé à l'homme aimé, flux verbal souvent sans ponctuation adressé à l'Autre. le lecteur a l'impression d'assister en direct à la création de ce texte qui évolue sans cesse sous ses yeux, désordonné et poétique, récriminant et angoissé. Texte où l'héroïne laisse s'écouler une pensée sinueuse, anarchique, dérivante, procédant par approximations, contaminations, citations, cris de haine et cris d'amour envers le mari absent. Une sorte d'Ophélie divagante qui vaticine comme une pythie, qui clame dans la nuit sa peur des serial killers que sont pour elle les souvenirs qui assaillent son esprit, la jalousie qui ronge son coeur, tout autant que les cellules tueuses qui attaquent son corps. Les désastres du monde, le malheur de l'Inde, les traces de la guerre récente de Bosnie, l'incendie qui ravage la maison de l'amie, forment le fond menaçant où s'inscrit la tragédie du couple et de la maladie, l'intense douleur de la séparation prévisible. On touche alors à un infini de la tendresse humaine. Car ce livre qui dit l'insupportable le dit avec une telle force et un tel amour qu'il est aussi un livre de rédemption. Rédemption au sein de l'histoire si tourmentée du couple. Rédemption pour le lecteur aussi, car étrangement, la lecture de ce livre peut nous aider. Ces yeux grand ouverts sur l'invivable, ces mots disant l'intolérable, nous en avons besoin, en effet. Quelqu'un a mis des mots sur « ça ». Jean Marc Benedetti a mis des mots sur « ça ». Et quant au final qu'il ne faut pas dévoiler, il est d'une beauté bouleversante. On plonge dans ce livre comme dans un puits de ténèbres et de lumière à la fois. Quelque chose du Caravage.
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Voici un roman où l'amour côtoie la mort. Un couple à la dérive. Lui est parti en Inde avec son sac à dos. Elle, est restée dans la maison familiale. Ils correspondent, des reproches plus que des mots doux. C'est ce cancer qui la bouffe sans vergogne qui les rassemble à nouveau au delà de la vie.
Une écriture percutante qui ne peut pas laisser les lecteurs insensibles.
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Merci aux Editions Passiflore et à Babelio – via sa Masse Critique – de m'avoir donné l'occasion de découvrir cet ouvrage.

Il est vraiment très difficile d'écrire un billet sur ce livre sans en dévoiler la teneur. Je risque donc de vous sembler bien vague.

Ce roman commence par la quatrième de couverture. Bien vite, nous comprenons donc qu'il existe des zones d'ombre dans ce couple, dont une majeure : la tache qui vient d'apparaître sur la radio de contrôle des poumons de Cécile. Cet appel téléphonique, l'élément déclencheur, et cette tache sont l'occasion pour ce duo de dresser le bilan de leurs vies et, surtout, de leur relation. Ce tableau amoureux est dur et rude mais l'on ressent, néanmoins, les sentiments qui animent les deux protagonistes.

La structure narrative choisie par Jean Marc Benedetti est originale : les chapitres s'enchaînent de trois manières ; le récit de l'homme, le récit de la femme et, enfin, le livre / les pensées de la femme. Les deux premiers sont écrits à la troisième personne alors que le troisième l'est à la première mais sans aucune ponctuation et très peu de structure, tel un flot de paroles ou de pensées qui jaillit. Au départ, cet assemblage m'a semblé bien étrange et, finalement, je le trouve bien maîtrisé et, donc, réussi.

En conclusion, cette histoire est une sombre histoire d'ombres et/ou l'état des lieux d'un couple qui fait face aux vieux, et moins vieux, démons de l'un et au « crabe » de l'autre ; le tout étant magnifiquement bien écrit. Je suis plus que ravie d'avoir lu ce livre – sortie prévue le 2 octobre 2017.

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Ca a commencé comme ça. Un coup dans le coeur. Un coup au coeur. Un coup de coeur. Une première phrase qui vous attrape, des mots qui s'enchainent à la vitesse de l'amour, à la vitesse de la passion, du désespoir, de la haine, de la maladie, de la rencontre revenue, du lien inaltérable, retrouvé.
De Claire-obscure restée là, là où il n'est pas, pour mieux le suivre dans son voyage lointain, au narrateur parti loin pour être au plus près d'elle, pour l'avoir laissée seule, mais pas abandonnée... La distance ne fait rien à l'amour quand l'amour est plus fort que la distance, plus fort que l'absence, plus fort que la mort.
Jean-Marc Benedetti offre au lecteur un roman d'une grande qualité littéraire, et si incontestablement le propos est grave, douloureux, il est au service d'un magnifique chant d'amour.
"Les Equilibristes" est un roman qui restera dans ma bibliothèque intime.

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J'ai choisi de livre en ayant lu que la quatrième de couverture. Au bout de la première page, je savais que je n'allais pas aimer car ce qui n'était pas précisé, c'est que ça parle de maladie. Comme il s'agissait d'un livre issu d'une Masse Critique Babelio, je suis quand même allée plus loin. Si vous cherchez une lecture qui vous donne un peu d'espoir, je vous conseille de passer votre chemin. J'ai l'impression de m'être faite happer dans le gouffre du désespoir, de la tristesse. Entre les problèmes de couple, la maladie et la sexualité mitigée de monsieur, ce livre ne va pas vous donner le goût de vivre.
De plus, j'ai été totalement hermétique au style. En effet, les points de vue du couple sont entrecoupés de chapitres écrit entièrement sans ponctuation. J'ai déjà rencontré ce style dans d'autres livres et j'avoue que je n'ai jamais compris l'intérêt. Mes yeux survolent le texte sans avoir quelque chose à se raccrocher et du coup, je n'arrive plus à suivre.
Je ne suis clairement pas la cible pour ce genre de littérature.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Puis on les a lâchés en roue libre dans le monde. Un médecin a même dit qu’elle pouvait faire tout ce qu’elle voulait. Qu’elle allait traverser un long tunnel. Elle lui a répondu que c’était dommage parce qu’elle était claustrophobe. Toujours cet humour noir, dévastateur et si courageux. Ils étaient perdus, mais ce qui les éloignait les rapprochait considérablement.
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Tu es si loin dans ta journée. Quatre heures d’avance sur moi, toujours en avance. Avec moi toujours à la traîne. Je voudrais tant que tu me prennes dans tes bras pour me consoler, pour me mentir une fois de plus. Tu m’auras rapporté des étoffes, des bijoux peut-être, pour panser, pour me faire oublier. Ça tombera à pic et moi alors à bout de souffle, si je ne me suis pas tuée, trop torturée, j’adorerai tous tes mensonges, je t’encenserai, toi mon beau voyageur, pourvu que ma haine la boucle et que je sache fermer les yeux enfin, pour me laisser aimer, pour oublier toutes des rencontres.
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Ce matin, je n’avais plus mal. Mais ça revient et j’essaie d’oublier la tumeur. J’écris tu meurs. Tu écris : je meurs. Tes cris, mes cris. Écris-moi. Des profondeurs vers toi, je crie « Ô Seigneur ».
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Alors pour un instant, au moins rien qu'une heure, une heure seulement, je m'allongerai près de toi, contre ton corps si lisse et tiède et j'essaierai de boucher mes yeux, mes oreilles, aux images et aux musiques des profondeurs de l'Inde pour m'abandonner dans tes bras, une heure au moins ou une nuit, dans une nuit sans peur, auprès de toi, interminable, auprès de toi, mon tendre amour.
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Et il ne cesse de penser à Claire la mal-nommée, Claire-Obscure, qu’il aime malgré ses noirceurs, ses peurs, son regard figé sur le marbre noir des tombeaux pendant que lui regarde le marbre neigeux.
Et elle ne le sait pas. Elle ne croit pas qu’en ce moment il ne pense qu’à elle.
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Vidéo de Jean-Marc Benedetti
Jean Marc Benedetti vous lit un extrait de son livre Les Équilibristes.
"Ça a commencé comme ça. Dans un train. Il rentrait d'un voyage au Rajasthan. Elle l'a appelé au téléphone. Elle a dit qu'il y avait une zone d'ombre entre eux. Il a ri. Ça c'était sûr. Il y avait toujours eu des zones d'ombre entre eux. Il l'entendait mal. Quoi ? Une ombre ? Où ça ? Répète. Quoi ? Où ? Ça a coupé. Puis la liaison est revenue. le wagon vibrait. L'espace exigu de la cabine téléphonique a soudain été envahi par la zone d'ombre."
C'est l'histoire d'un voyage en Inde, d'un chaos, d'une réconciliation tardive et salvatrice entre un homme et une femme que ce roman dit à deux voix. Aveux déchirants d'amour et de haine. Leur vie est un sport de combat, une mise en danger qui consiste à vivre à deux sur un fil. Ordinaire des jours, passions empêchées. Nul besoin d'aller au cirque pour se sentir équilibriste.
https://www.editions-passiflore.com/litterature/63-les-%C3%A9quilibristes.html
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