AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782841868506
220 pages
Michalon Editions (01/06/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
« Je pense qu'une société qui ne considère pas la protection des enfants comme une priorité absolue est perdue. Qu'elle passe à côté de l'essentiel. Qu'elle est décadente et a pris le chemin du déclin. »

Laurence Beneux ne mâche pas ses mots lorsqu'il s'agit de faire connaître la vérité. Experte sur les sujets traitant de la pédocriminalité, elle a fait de la protection des enfants comme celle des femmes le combat de sa vie.
Elle livre ici le ... >Voir plus
Que lire après Droits des femmes et des enfantsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Renverser la honte et la culpabilité

« Cette année, environ 220 000 femmes auront été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint, et environ 140 seront mortes sous les coups »

« En France, les statistiques officielles annoncent qu'une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint et deux enfants par jour meurent à la suite de maltraitances »

« Les rares estimations qui ont été faites, par l'Unicef notamment, prédisent que 1 fille sur 8 et 1 garçon sur 10 seront victimes d'agressions sexuelles avant l'âge de 18 ans, tandis qu'une étude canadienne (probablement plus proche de la réalité à mon avis) fait état d'1 fille sur 5 et d'1 garçon sur 7 avant l'âge de 15 ans ! Sur une classe d'une trentaine d'élèves, cela signifie qu'en moyenne, 4 ou 5 gosses vont y passer ! Cela mérite peut-être qu'on se penche sur la question ? »

Trois citations et un regard lucide sur des violences systémiques.

Pour ce qui de la situation dans l'Etat français, Laurence Beneux détaille les aveuglements de l'appareil judiciaire (plaintes classées sans suite, non-respect du contrôle judiciaire, verdict gommant le statut de victime, requalification de crimes en délits…)

Elle analyse la difficulté de s'extraire par la fuite des emprises violentes, la faillite des institutions devant assurer la protection.

L'autrice rappelle que l'Etat français viole l'article 12 de la Convention Internationale relative aux Droits de l'Enfant (1989) :

« 1. Les Etats parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant, les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.

2. A cette fin, on donnera notamment à l'enfant la possibilité d'être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l'intéressant, soit directement, soit par l'intermédiaire d'un représentant ou d'une organisation approprié, de façon compatible avec les règles de procédure de la législation nationale. »

Laurence Beneux fournit de nombreux exemples concrets, revient aussi sur les exemples de Jacqueline Sauvage, de l'« affaire Outreau » ou du « CD-Rom de Zandvoort ». Elle souligne que « les victimes doivent se débrouiller ». Elle parle avec une juste ironie des « conseils » du site gouvernemental « stop-violences-femmes » et aborde, entre autres, les victimes sans droit d'avoir un débat public qu'est le procès, d'un cas d'« illégale connivence entre défense et procureur », le non respect des droits des enfants et des femmes, les viols au sein de la famille et des traitements judiciaires, la prédominance du « droit A l'enfant » sur le « droit DE l'enfant », la qualification de « crime passionnel », la violence de l'institution se retournant contre les victime, les soit-disant experts, les injonctions du droit de visite, les droits de garde retirés à des femmes dénonçant les violences et les attributions à des pères soupçonnés d'abus sexuels, le fumeux « syndrome d'aliénation parentale » et les campagnes masculinistes, l'ascendant moral et physique des adultes, les femmes punies parce que les enfants ne veulent pas voir leur père…

Le combat réactionnaire, souvent appuyé sur des dogmes religieux, contre les droits des femmes prend parfois des accents ouvertement pour la violence exercée contre elles, dépénalisation partielle des violences au sein de la famille par le parlement russe sous la pression de l'Eglise orthodoxe, décret de Donald Trump interdisant le financement des organisations non-gouvernementales défendant le droit à l'avortement… sans oublier la non-dénonciation par les églises des actes de pédophilie de prêtres.

Il s'agit bien de garantir aux hommes « le contrôle de la femme et de son corps, et, par là, de la descendance ». Et l'autrice rappelle que toutes les avancées des droits des femmes, la plupart très récentes, ont été arrachées par des luttes.

Des femmes et des enfant dont l'autrice souligne le courage de la prise de parole (brisant le silence), de dénoncer un être proche souvent considéré comme bienveillant (« un homme exemplaire.. ! »). Laurence Beneux détaille les procédés qui font que la parole des enfants n'est pas prise au sérieux, discute des délais de prescription « Victime à perpétuité, mais prescription pour le criminel », des arcanes du militantisme pédophile, des amnésies traumatiques, des dépôts de plainte comme élément de reconstruction de soi, de l'école, de pédopornographie, de « snuff movies », de cet omniprésent « faire du mal aux enfants en prétextant que c'est pour leur bien ».

Il semble bien qu'il n'y ai pas (ou peu) de droits de l'enfant au soit-disant pays des droits de l'Homme (traduction masculiniste des droits des êtres humains) !

Laurence Beneux expose quelques solutions, parle de choix de société, du tabou des violences sexuelles, de personnes violentes et de la société qui les laisse faire. « On peut revendiquer que les adultes ont d'abord des devoirs vis-à-vis des enfants, et que le droit de l'enfant est prioritaire sur un droit à l'enfant ».

Certaines formules me semblent discutables, il y a une forme d'essentialisation des « mères » (un rôle social assigné très majoritairement assigné aux femmes), les violences sont peu inscrites dans le fonctionnement des rapports sociaux, l'institution familiale elle-même est peu intérrogée…

Cela relève en partie d'autres débats à mener. Quoi qu'il en soit, un livre pour briser « l'intolérable indifférence »

Lien : https://entreleslignesentrel..
Commenter  J’apprécie          60

Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
article 12 de La Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant (1989) :

« 1. Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant, les opinions de l’enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et à son degré de maturité.

2. A cette fin, on donnera notamment à l’enfant la possibilité d’être entendu dans toute procédure judiciaire ou administrative l’intéressant, soit directement, soit par l’intermédiaire d’un représentant ou d’une organisation approprié, de façon compatible avec les règles de procédure de la législation nationale. »
Commenter  J’apprécie          00
Les rares estimations qui ont été faites, par l’Unicef notamment, prédisent que 1 fille sur 8 et 1 garçon sur 10 seront victimes d’agressions sexuelles avant l’âge de 18 ans, tandis qu’une étude canadienne (probablement plus proche de la réalité à mon avis) fait état d’1 fille sur 5 et d’1 garçon sur 7 avant l’âge de 15 ans ! Sur une classe d’une trentaine d’élèves, cela signifie qu’en moyenne, 4 ou 5 gosses vont y passer ! Cela mérite peut-être qu’on se penche sur la question ?
Commenter  J’apprécie          00
On peut revendiquer que les adultes ont d’abord des devoirs vis-à-vis des enfants, et que le droit de l’enfant est prioritaire sur un droit à l’enfant
Commenter  J’apprécie          20
En France, les statistiques officielles annoncent qu’une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint et deux enfants par jour meurent à la suite de maltraitances
Commenter  J’apprécie          00
Cette année, environ 220 000 femmes auront été victimes de violences physiques et/ou sexuelles de la part de leur conjoint, et environ 140 seront mortes sous les coups
Commenter  J’apprécie          00

Lire un extrait
autres livres classés : droit des enfantsVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (5) Voir plus



Quiz Voir plus

Les emmerdeuses de la littérature

Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

Houellebecq
Flaubert
Edmond de Goncourt
Maupassant
Eric Zemmour

10 questions
557 lecteurs ont répondu
Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

{* *}