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Critique de BazaR


BazaR
19 décembre 2021
Ce tome est encore meilleur.

A bord de l'Argo la Famille LeFou, commandée par le Cap'taine Killeen, se dirige vers le Centre Galactique et aborde enfin sa destination : une planète qu'ils nomment la Nouvelle LeFou. Que s'attendent-ils à y trouver ? Ils sont méfiants. Après tout, c'est l'intelligence artificielle appelée La Mante qui les a dirigés ici. Et les IA traitent les biologiques comme de la nuisance, des cancrelats à peine tolérables ou de la matière première pour leur forme d'art plutôt macabre à nos yeux.
Quoi qu'il en soit, ils n'avaient certainement pas prévu ce qui les attend… et moi non plus.

Ce tome est encore meilleur, ressens-je, surtout à cause de l'aspect spectaculaire, de son Sense of Wonder si je traduis bien ce terme. On y découvre une étonnante « corde cosmique » – un objet essentiellement linéique à forte densité d'énergie, résidu des premiers âges de l'Univers effectivement conjecturé pas les scientifiques – qui sert carrément de couteau à planètes. Il y a aussi une forme d'intelligence biologique qui tient de la ruche et des cyborgs (les Podes), et une autre forme de vie du genre végétal interstellaire (les Semeurs de Ciel). Bref, une fois le texte traduit en images on en prend plein les mirettes. Et ça j'adore !
Deux points de vue alternent : celui de Killeen – qui tente de maintenir un minimum d'optimisme dans la Famille alors que, de tous les protagonistes, les Humains sont clairement les plus faibles, même augmentés de diverses technologies. Et celui de Quath : un pode qui nous permet d'accéder de l'intérieur à cette autre civilisation biologique. L'auteur a soigné les détails, utilisant d'autres signes que le cadratin ou le guillemet pour indiquer des dialogues qui ne passent pas par le son, et insistant sur les déjections gazeuses ou liquides indiquant chez les podes un état émotionnel particulier. Pour les Podes, l'humain est un Néant, un rien du tout nuisible. La façon dont ils les traitent est parfois à gerber. Mais les humains autochtones de la Nouvelle LeFou ne sont pas bien mieux, complètement fanatisés par leur croyance en Dieu.

Je regrette tout de même toujours cet état d'esprit conflictuel permanent que Gregory Benford met toujours dans les relations entre les êtres. Il y a toujours tension hiérarchique, toujours une méthode de commandement militaire où l'on maintient la distance et l'on se fait plus dur que l'on souhaiterait l'être. L'auteur étend ce comportement aux Podes, comme si le compétitif l'emportait systématiquement sur le collaboratif dans toute vie organisée. Rares sont les moments où le lecteur peut sentir les personnages se détendre et souffler un peu avec eux.

Encore deux tomes pour nous rapprocher du Centre Galactique, dominé paraît-il par les IA. Je m'attends à des merveilles encore plus surprenantes.
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