Un vrai trésor à découvrir… que je me résigne, pour l'instant, à rendre à ma médiathèque !
Album à l'italienne, que je me suis empressée d'emprunter….Que de jeunes artistes de talent en cette période…où les accès à la culture , à l'art sont devenus si difficiles. Parmi mes multiples préférences, Zacharie Bodson, diplômé en histoire de l'art, familier de la peinture classique, qu'il aime réinterpréter pour le « public de la rue »… nous offre des tableaux célèbres revisités par son humour et son sens de la dérision ! Après le premier mois de confinement, Zacharie Bodson fait une proposition à ceux qui le suivent sur les réseaux sociaux : créer un portrait d'eux d'après photo. Les candidatures affluent. L'artiste lillois témoigne : « Après avoir tiré au sort des volontaires, je leur ai demandé de m'envoyer une photo d'eux illustrant leurs sentiments pendant cette période confuse. de l'ennui, de la colère, de la tristesse, les émotions que chacun et chacune de nous vit ou vivra durant ce confinement » Suivra ainsi une série d'une dizaine de portraits.
Mais il serait trop long , et fastidieux de les énumérer tous ; je ne transcris le nom que de ceux , m'ayant le plus directement frappée !
-Gaspard Lieb
-Philippe Hérard
-Art is trash
-Big Ben [“Aujourd'hui, il pleut”, Lyon ]
- LPVDA [Les Pinceaux Verts d'Antoine ]
- Badiucao,
-Madame,
-Hijack [""Rendons sa couleur verte à la planète" ] etc.
Album interpellant par les différentes thématiques soulevés et peints par les artistes . Parmi celles –ci :
- La mort et le deuil
-Tous masqués
- L'Amour à distance
- Enfermés dehors
-Entre quatre murs
- Jeux et défis en tous genres
-Soignants en lutte
-De la rue à l'hôpital
-La critique des pouvoirs
-La nature en fête
-Des lendemains qui chantent ?
Etc,
Ouvrage époustouflant et sûrement unique dans l'histoire de l'art. Près de 600 oeuvres provenant de 50 pays différents, réalisées par 400 artistes… Et cerise sur le gâteau : l'intégralité des droits d'auteurs est reversée à L'Institut Pasteur pour la recherche sur les coronavirus….
Une vraie pépite que ce beau livre qui allie solidarité, réflexions percutantes sur notre société en crise et l'imagination toute en effervescence des street artistes… aux quatre coins du monde , pour AGIR tout en embellissant nos rues...!
Ce condensé de street art lié à la pandémie et au confinement est une bonne idée. Et oui nous qui connaissons ce phénomène mondial qui change nos vies, eh bien des artistes, souvent anonymes ont retranscris nos émotions et nos contrariétés sur de nombreux murs.
En tant qu'artiste, nous avons un certain pouvoir. Notre travail influence les émotions des gens et nous avons de multiples plateformes pour nous exprimer, comme les galeries, les festivals, les réseaux sociaux... Si l'on ne met pas les problèmes les plus urgents en lumière, je pense que c'est une perte de temps, c'est trop égoïste...Quand certains artistes disent qu'ils font de "l'art pour l'art", je pense que c'est de la connerie. C'est simplement nier la responsabilité même d'être un artiste.
Badiucao, The Guardian, 20 février 2020
Enfermés dehors
Rester chez soi, un conseil bon à prendre, à condition d'avoir un chez soi. Quelques oeuvres fortes rendent visibles les oubliés du confinement.
Aucun misérabilisme dans les photos de sans -abri de Backtothestreet, un photographe de rue qui colle ses tirages sur les murs de Paris. (p. 162)
La critique des pouvoirs
La crise a tendu à nos sociétés un miroir impitoyable. elle a révélé les inégalités tout en les creusant encore plus. elle a montré la difficulté des gouvernements à faire face, sinon par des réponses autoritaires, incohérentes, improvisées....Lorsqu'elle est survenue dans des pays déjà en proie à des troubles sociaux, les révoltes ont été mises sous cloche, ce qui ne signifie pas qu'elles se soient apaisées. (p. 252)
Aujourd'hui, notre travail est encore plus reconnu. Ce sont même les localités qui viennent nous voir pour nous demander de venir réaliser sur leurs murs des graffitis pour lutter contre le coronavirus ! En cette période, allier graffiti et coronavirus permet aussi aux artistes de continuer à produire leur art dans une période compliquée où personne ne pense plus à la culture.
Ati Diallo, propos recueillis par Aude Leveau, Marc Elhone dans Le Graffiti pour sauver des vies, éditions Dapper, 2020.
(p. 103)
Nous sommes nombreux à ne plus vouloir d'un monde dont l'épidémie révèle les inégalités criantes, nombreux à vouloir au contraire un monde où les besoins essentiels, se nourrir sainement, se soigner, se loger, s'éduquer, se cultiver, soient garantis à tous, un monde dont les solidarités actuelles montrent, justement, la possibilité.
Annie Ernaux, Lettre adressée au Président de la République française, lue sur France Inter par Auguste Trapenard, 30 mars 2020
Comment s'appellent les deux personnages principaux ?