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Liliane Sztajn (Traducteur)
EAN : 9782070492954
279 pages
Gallimard (10/04/1992)
3.14/5   29 notes
Résumé :
Depuis qu'il a compris quel écart séparait la loi de la vraie justice, le juriste Max Klein est devenu détective privé. Il est un jour sollicité par Chapman, ancienne vedette de base-ball dont la carrière s'est chevée dans un tragique accident automobile.

Toujours très populaire, en passe de se présenter aux élections sénatoriales, celui-ci a reçu une lettre anonyme l'exhortant à honorer un accord dont il ignore tout, et il demande à Klein d'enquêter... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ancien juriste, devenu détective privé, Max Klein est chargé d'enquêter par une ancienne gloire du baseball. Reconverti dans la politique suite à un accident qui l'a laissé invalide et candidat aux sénatoriales, l'ancienne star de baseball a reçu une lettre anonyme l'invitant à respecter un accord dont il n'a aucune idée. Très rapidement, le politicien va être retrouvé mort…

Voici le pitch de cet unique polar de Paul Auster, publié sous le pseudonyme de Paul Benjamin*. Fausse balle est un polar classique dans lequel Auster fait la preuve de sa maîtrise des codes et règles du genre. À savoir : un détective privé solitaire, une femme (celle du politicien) plutôt vénéneuse, une enquête, des coupables, des intimidations, des passages à tabac,… En plus, le polar permet d'approcher le monde du sport de haut niveau. Paul Auster/Paul Benjamin connaît bien ses classiques, et notamment Chandler dont il s'inspire.

Le titre original du livre, Squeeze play, est un terme de base-ball. Un squeeze play est, pour faire simple, un amorti sacrifice d'un frappeur pour faire avancer un coureur placé en troisième base. La traduction française du titre, Fausse balle, est aussi un terme de baseball : c'est une balle qui, pour faire simple, est frappée hors-jeu. Cette différence de traduction n'est pas gênante : ce n'est que la substitution entre deux termes de baseball mais l'un en français peut avoir un autre sens.

En revanche, il y a une erreur de traduction qui altère fortement le sens du texte - du moins dans la version publiée à la Série Noire ; aucune idée pour la version publiée chez Actes Sud. le politicien, George Chapam, est présenté comme un libéral. Pourtant, ses idées, prises de positions ou actions ne sont pas celles d'un libéral. Un peu comme si Nicolas Sarkozy se sentait l'héritier de Jaurès et de Blum, si François Hollande avait voulu inscrire la déchéance nationale dans la constitution, … Plus sérieusement, Chapman est un « liberal » (en anglais) et pas un « libéral » (en français) : aux Etats-Unis, un « liberal » correspond à une personne de gauche sur le plan social et de gauche/centre gauche sur le plan économique ; et ce qu'en France et en Europe, on désigne par un « libéral » sera qualifié de « libertarien » aux États-Unis. Cette erreur de traduction est assez gênante concernant un des personnes principaux - la victime en l'occurrence - surtout que celui-ci est un politicien.

Pour le théoricien français de la traduction Antoine Berman, « toute "bonne" traduction doit abuser ». Mais, toujours selon lui, « Parler de traduction, […] c'est parler du mensonge et de la vérité, de la trahison et de la fidélité ». Ici, avec cette traduction, on a affaire à une trahison, à une espèce de « fausse balle » donc mais différente de celle du baseball.

* C'est l'écrivain Paul Benjamin du film Smoke dont le scénariste est Paul Auster.
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Des battes et des balles
Achetée un euro, en occasion, à Paris, sur le boulevard Saint-Germain, la « Fausse balle » de Paul Benjamin avait encore belle allure sous son faire-part de deuil. le retour sur investissement ne pouvait correspondre qu'à un gain conséquent. le résultat de l'entreprise s'est avéré plus mitigé car si Paul Benjamin [alias Paul Auster] respecte les codes du hard boiled instaurés par Dashiell Hammett et Raymond Chandler, si l'écriture est d'un bon niveau et la construction réussie, les dialogues quant à eux paraissent en constant décalage avec l'action et la psychologie des personnages. le lecteur souffre constamment des réparties qui tombent continuellement à côté. Il n'y a pas moyen de s'y faire d'autant que le privé Max Klein, principal protagoniste et narrateur les déversent sans relâche. du coup, il mériterait presque les beignes destinées à lui clouer le bec. Hormis ces couacs à répétition, l'histoire classique tient bien la piste. George Chapman, ex-star du baseball briguant une élection sénatoriale a reçu une lettre de menaces et s'adresse au détective privé Max Klein qui hérite d'une enquête pourrie. Très vite, les chausse-trapes apparaissent. Chapman est retrouvé assassiné à son domicile et sa femme est immédiatement soupçonnée. Les mesures d'intimidation et les coups commencent à pleuvoir sur Klein.
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Dès les premières pages, le lecteur sait qu'il entre dans l'univers d'un polar à l'américaine des plus classique: Max Klein est un détective looser divorcée, au passé et au présent pas folichon, une enquête sur une ancienne vedette de base-ball qui n'a pas tout dit, intimidations et passages à tabac de la mafia pour faire renoncer à l'affaire, des chausse-trapes à n'en plus finir, des amours impossibles ou en trompe-l'oeil, des histoires de gros sous,... Nous plongeons avec délice dans un roman noir traditionnel, remarquablement construit et bien traduit. P. Benjamin ne nous déçoit jamais avec ces rebondissements cohérents, des personnages bien campés et une vision sombre mais juste du monde qui nous entoure... Amateurs, précipitez vous.
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Ne vous fiez pas aux apparences. Derrière ce nom se cache l'un des plus grands romanciers américains contemporains, Paul Auster.
Il s'agit de son premier roman. Un roman noir, dans la plus pure tradition classique. Tous les ingrédients du genre y sont réunis : le privé solitaire, incapable de concilier les exigences de son métier et sa famille, la femme vénéneuse, la victime, le ou les coupables et l'enquête. Auster / Benjamin fait usage de ces codes classiques avec brio. le roman est construit sans surprise ou excès, il se détend comme la balle qui sort d'un barillet pour se terminer comme il se doit, sur l'image d'un monde qui revient au calme, après une nuit de "bruit et de fureur".
Un roman agréable, fort bien agencé (trop ?), qui porte à la perfection les leçons du roman noir ou du polar, mais qui n'a pas la puissance austérienne de ses successeurs, bien que l'on puisse, ici et là, retrouver l'autre Paul, dans son art de la citation : "(...) j'en étais à ma deuxième tasse de café et je lisais le livre de Donne, Dévotions, que Judy avait sorti la veille de la bibliothèque. Je ne l'avais pas ouvert depuis plus de dix ans et sa puissance m'ébranla. Un passage en particulier me frappa. "Nous avons un linceul dans le ventre de notre mère qui grandit avec nous depuis la conception, et nous venons au monde dans ce linceul, car nous venons chercher une tombe." "(p. 236)
Ou encore, dans certaines phrases, qui sont comme sa signature : "Je voulais des faits, rien que la réalité froide et dure, et je comprenais à présent le plus important - que la réalité n'existe pas sans l'imagination pour la percevoir." (p. 253) Auster est "obsédé" par la philosophie qui naît de Locke et se prolonge et se détruit en Berkeley.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La différence entre nous était anatomique : il avait le monde à ses pieds et moi, le monde me tenait par les couilles.
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Notre mot sur, écrit par Paul Auster, traduit par Anne-Laure Tissut et publié aux éditions Actes Sud : https://www.librairie-ledivan.com/livre/9782330188757
Tous nos conseils de lecture : https://www.librairie-ledivan.com/
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