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EAN : 9782268099217
240 pages
Les Editions du Rocher (28/02/2018)
3.38/5   8 notes
Résumé :
Walter Benjamin est sur le point d'embarquer quand un kamikaze se fait exploser à quelques mètres de lui. Violemment projeté en arrière, il découvre hébété qu'il a perdu une jambe. Nous sommes le 22 mars 2016, il est 7 h 58 à l'aéroport de Bruxelles. Autour de lui, des corps brûlés, un homme décapité... Une scène apocalyptique. Amené à l'hôpital dans un état critique - il a perdu énormément de sang -, les médecins parviendront tout de même à le sauver. Débute alors ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Au préalable, je remercie les éditions du Rocher de m'avoir permis, en échange d'une critique, de découvrir ce témoignage bien avant sa parution officielle.
Je saisis l'occasion pour exprimer ma gratitude à Babelio pour la tenue de ce concours des plus sympathiques.
Ainsi que le disait, si justement, Victor Hugo : « Lire c'est voyager : voyager, c'est lire ».
Bibliophile depuis toujours, je lis pour étancher ma soif de connaissances mais aussi pour m'évader.
Que j'aurais aimé ne pas avoir à entreprendre ce voyage à travers « J'ai vu la mort en face : Une vie après l'attentat » de Walter Benjamin, pareillement à ceux que j'ai fait avec Antoine Leiris et « Vous n'aurez pas ma haine » ou « Nos 14 novembre » de Aurélie Silvestre.
Il y a des livres qui n'auraient jamais dû exister et ceux-là en font partie. Il y a des drames dévastateurs qui font sortir de l'anonymat des personnes qui s'en seraient bien passées. Nos auteurs sont trois d'entre-elles.
Pourquoi avoir, alors, sélectionné avec d'autres oeuvres mises en jeu lors de la masse critique, cette lecture qui ne s'annonçait pas comme un périple des plus joyeux ?
Tout simplement, pour rendre hommage à Monsieur Benjamin en particulier et à toutes les victimes de ces barbaries en général. Je n'étais pas habitée par du voyeurisme mais plutôt par un profond respect à son égard.
Une dizaine de jours plus tard, elle m'attendait dans la boite aux lettres…
Je dois admettre, que venant de la poser définitivement, j'en ressors avec un sentiment mitigé. J'ai passé un bon moment certes. C'est court (deux cent trente-trois pages), rapide et facile à lire. Mais pour le reste, je suis plus circonspecte.
Par cette chronique, je vais tenter de vous exposer les raisons qui font que j'en suis arrivée à cette conclusion.
Il est 7 heures 58 minutes le 22 mars 2016, quand deux kamikazes déclenchent leurs charges explosives dans le hall des départs de l'aéroport international de Bruxelles situé à Zaventem dans la province du Brabant flamand. Bilan des explosions : seize morts et au moins quatre-vingt-douze blessés. Walter Benjamin est l'un d'entre eux. A partir de cet instant, sa vie bascule. Elle ne sera plus jamais la même…
En ce mardi matin, ce belge, âgé de quarante-neuf ans, de confession juive, attend de monter dans l'avion qui doit le conduire auprès de sa fille en Israël. Soudainement, un terroriste se fait exploser à trois mètres de lui. Vivant mais gravement atteint, il devra être amputé de la jambe droite.
Nous rentrons de manière fulgurante dans ce récit puisque, dès l'entame, nous plongeons au coeur du drame. L'auteur raconte avec force détails la première puis la seconde déflagration. Il décrit avec justesse, réalisme, sans rien cacher le moment où il a vu la mort en face. Nous sommes, ainsi, confrontés à l'horreur, l'insoutenable, l'abîme.
Qu'elles ont-été ces secondes durant lesquelles son existence a chaviré ? qu'a-t-il vu ? A quoi a-t-il été confronté ? Lui a-t-on porté assistance ? Comment et dans quel laps de temps a-t-il été évacué ?
La suite de l'ouvrage, échelonnée sur une assez longue période, est consacrée à sa reconstruction physique et psychologique.
Comment s'est-elle passée ? Y a-t-il eu de l'accablement, du renoncement ou au contraire une volonté d'aller de l'avant, de vivre tout simplement ? de quoi sera fait l'avenir ? Prenez votre courage à deux mains pour vous lancer, vous saurez !
Du jour J au 22 mars 2017, le narrateur nous embarque dans le quotidien qui est, malheureusement, le sien désormais. C'est en quelque sorte un journal de bord de sa vie durant un an. Douze mois de combats, de douleurs, de peines, de colères, d'espoirs, de doutes, d'envies, de rencontres, de projets.
Jour après jours, semaines après semaines, nous suivons la difficile bataille qu'il doit livrer pour espérer recouvrer le maximum de ses capacités physiques. Nous l'accompagnons dans le dur apprentissage du handicap et de ses contraintes. Il dépeint parfaitement les périodes opératoires, les séances harassantes de rééducation. Croyez-moi, par expérience personnelle, je sais de quoi je parle. Nous partageons ses victoires, ses échecs, ses attentes, son amertume.
Cet écrit est également un condensé d'humilité, de tolérance, d'absence de haine. Notre rescapé dénonce le déni des autorités belges face aux attentats, il parle d'abandon et du manque de considération des membres de son gouvernement durant cette tragédie mais, en parallèle, il appel à une non stigmatisation de la communauté musulmane, milite pour un rapprochement en rencontrant des jeunes issus de Molenbeek et propose des solutions pour une meilleure intégration, un mieux-vivre ensemble.
Les fanatiques de Zaventem avaient des bombes comme armes : lui, n'en a aucune. Il ne possède que sa plume pour nous expliquer pourquoi la vie vaut malgré tout de continuer.
La retranscription sur papier de cette ignominie est le moyen qu'il a trouvé pour s'exprimer, évacuer, ne pas tomber dans la dépression.
Certains passages évoquent ses relations amoureuses. Vu le contexte, c'est, selon moi, assez troublant.
Style et canevas simples. J'ai aimé mais en même temps il m'a manqué de la profondeur, un peu de chaleur, de l'émotion. Je n'ai pas été oppressée ni tourmentée comme ce a quoi je m'attendais. Il me reste un sentiment d'inachevé. Cet avis reste subjectif. Il n'est en aucun cas le seul à prendre en compte.
Pour conclure, je vous confirme que cet opus est effectivement intéressant à découvrir, poignant, mais il ne m'a pas émue, bouleversée comme a pu le faire celui de Monsieur Leiris. J'avais alors été plus sensible à son histoire, à sa façon de la mettre en scène. Sa prose m'était apparue plus élaborée, plus finie.
Vous avez, toutefois, ma plus grande considération Walter Benjamin ! J'ai admiré votre courage, votre abnégation et votre capacité de résilience. Je ne peux imaginer ce que ça peut-être de se retrouver dans cette situation. Tous mes voeux vous accompagnent.
A entreprendre ? Pour une fois, je vous laisse seul juge. Je ne peux me prononcer. Je précise seulement que ce livre-témoignage est destiné à celles ou ceux qui aiment les histoires vraies.





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Il y a des livres qui vous retournent les émotions, qui laissent une empreinte sur votre vie et qu'une fois la dernière page tournée, vous ne pouvez oublier. Ce livre « J'ai vu la mort en face » en fait partie pour moi. J'ai été autant touchée par l'histoire de Walter Benjamin - mais aussi et surtout - par son écriture. Plusieurs fois, j'ai été fortement émue par ce qu'il a traversé (l'attentat à proprement parlé) mais également par le parcours du combat qui s'en est suivi : l'hospitalisation, le dur et long combat vers la guérison, l'apprentissage de nouvelles habitudes, la reprise d'une vie « normale »,…. J'ai connu plusieurs épisodes où les yeux me piquaient, tant je n'ai pu rester insensible à ce vécu.

Depuis les attentats de Charlie Hebdo, nous avons modifié notre vision de l'Homme et découvert que la menace terroriste était sur le pas de notre porte. Alors qu'avant ce funeste mois de janvier 2015, nous regardions les images sur nos télévisions en tant que spectateurs, la menace terroriste est venue frapper chez nous (même si des années plus tôt nous avions connus les attentats de Madrid et de Londres).

J'ai été agréablement surprise par le soutien qu'il a reçu de certaines personnes comme le Roi et la Reine mais aussi par Hassan, une des premières personnes venues à son secours peu après les explosions dans le hall des départs de l'aéroport de Bruxelles devenu ensuite un ami, par Oussama et des adolescents issus de Molenbeek. Par contre, le manque d'empathie dont a fait preuve le monde politique est tout simplement honteux.

Par un discours empreint de tolérance et de non-violence, Walter Benjamin décrit dans ce court livre mais intense, son réveil à l'hôpital, la revalidation, ses premières sorties de l'hôpital de longs mois après le 22 mars, son retour chez lui,… On ne peut rester insensible à la lecture de ce livre, tant le courage de son auteur est tout simplement inouï. C'est le genre d'individu que j'aimerais rencontrer, tant son courage et sa non-résilience en font de lui, une belle personne.

Chaque fois que je me rends à l'aéroport de Bruxelles, je ne peux qu'avoir une pensée pour les victimes et leurs familles après cet acte abject. Plus de deux ans après, leurs combats sont loin d'être terminés. Même si les projecteurs se sont éteints autour d'eux, ils devront vivre avec les terribles souvenirs et souffrances tant physiques que morales, de ce jour qui restera marqué dans le coeur de tous les belges, abandonnés par les assurances et le monde politique notamment.
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Tout d'abord, merci aux Editions du Rocher de m'avoir fait découvrir çe document lors de la masse-critique Babelio de février 2018.

Walter Benjamin n'a pas écrit sa biographie. C'est un journal de bord qu'il nous fait découvrir. Les toutes premières pages décrivent la vie d'un homme ordinaire, heureux de vivre. Puis... Il s'est trouvé au mauvais moment au mauvais endroit! Et sa vie a basculé.

Dès lors c'est son combat au jour le jour qu'il va coucher sur la page blanche. Son combat contre l'adversité, pour sa fille, sa soeur et surtout pour ses amis. Il nous fait partager ses angoisses, ses interrogations, ses rencontres, ses joies et ses peines.

Même si, de mon point de vue, il partage un peu trop sur les réseaux sociaux et internet, il a été important pour lui de pouvoir donner son avis sur le monde politique et la facon de traiter l'après-attentat.

Marqué dans sa chair, il ne pourra pas oublier cette période sombre. Sa jambe en moins la lui rappellera chaque jour au réveil. Mais, Walter Benjamin a su se relever, au propre comme au figuré, après cette épreuve et c'est une victoire qu'il a remportée avec courage
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Reçu dans le cadre de masse critique sur Babelio, ce livre ne serait jamais tombé entre mes mains sans cela. Dans ce témoignage, Benjamin Walter raconte comment sa vie a basculé lors du terrible attentat du 22 mars 2016 en Belgique. Puis, son hospitalisation, sa rééducation, l'acceptation du handicap, la colère, la nouvelle vie.
L'auteur retranscrit les faits avec une sincérité forcément vraie, sans trop de pathos ou de style maniéré inutile. Il est intéressant de découvrir les étapes de la rééducation et le progrès de la médecine pour améliorer la vie des personnages amputées.
Après, pour ce qui concerne les pensées et analyses de l'auteur… mon avis est plus partagé. Les clichés sur les femmes, la relation à dieu, quelques tournures maladroites qui donnent envie de créer un débat… Tout cela forme un étrange ensemble. Bref, mieux vaut le lire que lui parler en vrai. Et la dernière phrase me convient bien. C'est dommage car tout cela nuit au témoignage, du reste intéressant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Je referme la page et je regarde par la fenêtre de ma chambre d'hôpital. Sous mes yeux, toujours et encore, ma ville, Bruxelles, celle que j'aime tant et qui pourtant m'a fait du mal. Le ciel est gris...j'ai envie de rencontrer ce gamin, de l'écouter, d'entendre ce qu'il a à me dire. Qui sont-ils, ces gamins de Molenbeek que l'on dépeint? Il est vrai que, dans certaines stations de métro, on croise des gueules qui n'inspirent pas confiance.
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