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Critique de ErnestineRadioconducteur


Vivre confinée,
dans un logement devenu si propre et ordonné qu'il semble plus asseptisé que celui d'un sitcom.

Aller courir avec une laisse d'un kilomètre.

Se signer des attestations et sortir masquée.

Désinfecter ses achats de première nécessité.

Ressortir la machine à coudre et confectionner des masques de protection en tissus.

Préparer du thé à la menthe, le savourer.

S'asseoir sur une marche d'escalier et regarder l'averse, écouter la pluie sentir l'odeur de terre mouillée, se dire que c'est cliché, s'en moquer éperdument.

S'asseoir au soleil sur un banc du jardin des parties communes où l'on ne peut être contrôlée.

Réparer l'aspirateur.

Réparer le mixer en faisant une brasure à l'étain comme en cours d'EMT

Penser à toi.

Regarder les derniers chiffres du covid.

Ecouter les acclamations pour les soignants.

Se demander si tu penses à moi.

Laisser les volets ouverts et ôter les voilages de la fenêtre, avant de se coucher en espérant voir une étoile filante.

S'endormir bredouille.

Se réveiller en pensant à toi, ouvrir les yeux, en voir une et faire un voeu.

Prier, méditer, être en paix.

Etre.

Redécouvrir Green Bus des Négresses vertes et Paolo Conte.

Ecouter Damien Saez et pleurer... "Tu voulais L Univers et moi j'avais que moi"

Regarder en boucle, fascinée, des morceaux de la Fender session de Tom Morello.

Ecrire un poème.

Se souvenir qu'on est mortel.

Lire toutes les citations relevées dans ses lectures.

Boire un earl grey et peu à peu t'oublier.

Lire sur le banc, les cygnes de la cinquième avenue et se dire que c'est invraisemblable.

Invraisemblable qu'il soit un best seller primé par goodreads et Oprah.

Invraisemblabe que l'auteur écrive sur un univers dont elle ne connait même pas les codes.

Invraisemblable qu'elle ait aussi peu d'imagination et d'intelligence sociale en général.

On a l'ossature. Babe Paley "socialite" new yorkaise icônique est amie de nombreuses années avec l'écrivain Truman Capote juqu'à ce qu'il la trahisse en divulguant des détails scabreux de sa vie et celle de son cercle d'amies, les fameux "cygnes" dans une mauvaise nouvelle publiée dans le journal l'Esquire (la côte basque) et qu'il fasse l'objet d'une éviction sociale.

Mélanie Benjamin se propose de recharner le squelette avec une fiction dans laquelle les personnages n'ont aucune autre épaisseur que celle de clichés et préjugés absolument creux qu'elle va délayer et brasser du vent et tourner en rond pour n'arriver absolument nulle part.

Ils s'adorent, ils s'amusent bien, ils sont intimes, ils sont des mal-aimés depuis l'enfance. Il l'admire. Elle le trouve amusant et distrayant. Il est une commère. Les cygnes sont des harpies et ne peuvent pas être accessoirement d'autres choses???

Chaque fois que vous rencontrez des personnes d'horizons économiques sociaux et culturels extrêmement variés, vous avez beau garder l'esprit ouvert et le coeur pur, vous vous apercevez immanquablement que vous aviez des préjugés et ils se sont heurtés à la réalité et bien Mélanie Benjamin n'est jamais allée au-delà de ses préjugés.

Babe serait une créature éthérée embarrassée et rougissante face à Truman Capote... esseulée, et qui ne connait pas l'intimité avec son mari.

Moi, je regarde ses photos et même si elle était très réservée par distinction je dirais que c'est sans aucun malaise. C'est une femme pleine d'assurance qui domine naturellement son milieu et qui n'attendait sans doute pas une idylle et un mari fidèle, ce qui ne l'empêche pas d'avoir de la tendresse pour celui qui lui apporte de la sécurité.

Deuxième exemple, elle s'attarde sur le luxe mais pour eux c'est leur habitat naturel, ce n'est pas un sujet déterminant. C'est comme si un Ethiopien dans sa case écrivait sur votre vie et à chaque page tenait à rappeler que vous avez l'eau courante et l'électricité parce que lui ne l'a pas mais bon...

C'était ma dernière lecture avant longtemps ou ma dernière lecture tout court. Mauvaise pioche!



















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