Sa Majesté est de retour pour une troisième enquête.
Alors qu'elle prend quelques jours de repos dans sa résidence de Sandringham pour les fêtes de fin d'année, Elizabeth II va une fois de plus aider la police à résoudre un crime, mais de façon discrète, on orientant les recherches officielles grâce à de subtiles informations.
Tout commence par une main découverte sur la plage, et il sera aussi question d'un trafic de drogue.
J'ai beaucoup aimé suivre le quotidien de la Reine, alors qu'elle est âgée, fatiguée par un gros rhume, qu'elle a quelques soucis concernant des membres de la famille royale et qu'elle va aussi plonger dans ses souvenirs du passé, car la main va se révéler être celle d'une connaissance de sa Majesté.
Ce tome nous permet de découvrir une femme qui a les mêmes soucis familiaux que tout en chacun, malgré des occupations exceptionnelles dues à sa fonction royale.
On va notamment l'accompagner pendant les sorties de ses chiens et ses visites des écuries, car la reine adore les chevaux depuis longtemps et j'ai bien aimé découvrir un peu plus cette facette de la Reine.
J'ai bien aimé également découvrir les passions de son époux et de son fils Charles, concernant la nature, la gestion d'un domaine agricole et leurs préoccupations au sujet du réensauvagement, thème qui les intéressent fortement tous les deux.
Je remercie NetGalley et les éditions des Presses de la Cité pour cet envoi vraiment plaisant.
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Après avoir séjourné à Buckingham, je suis partie pour le Norfolk, où la reine Elisabeth résidait tous les ans de Décembre à Février.
Sandringham....Une grande bâtisse en briques dans l'est de l'Angleterre. Elle a été construite pour le prince de Galles à l'époque de la reine Victoria dans un style pseudo 18ème siècle, mais la reine y a passé presque tous ses Noël depuis qu'elle est petite fille.
Alors cette année, elle y sera encore bien qu'elle ne soit pas bien. Rhume, grippe, on ne sait pas, mais elle est fatiguée.
De plus, une jeune fille vient de découvrir une main dans les vasières qui bordent la côte...
Rosie, la secrétaire adjointe qui est aux affaires pendant les vacances de Sir Simon sait que la reine déteste qu'on lui cache quoi que ce soit. Alors elle montre la photo de la main à sa Majesté et le reine sait ! Elle reconnait la chevalière, celle de la famille Saint Cyr et la main, celle d'Edward (Ned) qui s'était blessé adolescent.
Ned est un voisin que famille royale a toujours connu. Jeune et pratiquement de l'âge du prince Charles, il était souvent au château.
Adulte sa vie s'est compliquée et on l'a moins vu. Trois mariages ratés (il est actuellement fiancé ) et des projets mirifiques dont aucun n'a jamais abouti.
Pour le moment, il "réensauvage" sa propriété, ce qui l'a fâché avec tous ses voisins.
Enfin, il a disparu...Est-il mort ? Où ? Vivant, sans sa main ? Où ?
C'est Noël et toutes ces histoires ne passionnent pas la reine...
Mais la presse s'en mêle, bien sûr...
Alors il va bien falloir s'en occuper. C'est à dire que la reine va réfléchie et Rosie enquêter...Et bien sûr elles vont comprendre ce qui s'est passé avant la police... Il faut dire qu'elle distribue les prix des enfants des écoles, ou qu'elle assiste aux réunions du club des femmes local, la reine connait tout le monde, elle est avantagée...
Si on a l'impression de mourir idiot en lisant ce genre de livre voila quelques pistes de réflexion :
- transmission des titres et du patrimoine dans l'aristocratie anglaise : une nécessaire évolution...
- le Brexit et les agriculteurs : différentes prises de position...( le domaine royal comprend plus de 8000 hectares de champs et de forêts...)
- Chasse, pêche et traditions...Où en sera-t-on quand le petit prince Georges héritera du domaine ?
Voila....En lisant ce volume aussi, je me suis bien amusée...
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J'ai eu récemment l'occasion d'écrire sur ce site que la réussite d'un cosy mystery tenait à une histoire d'équilibre et de vraisemblance. Et ici, étonnamment, eu égard au caractère exceptionnel de l'enquêtrice amatrice, à chaque nouvel opus, cela marche : on croit à Elizabeth II, menant en toute discrètion, foulard noué autour de la tête et corgis sur les talons , ses petites enquêtes. Cela tient-il au fait, que comme le pape, elle suscite la confiance et par conséquent les confidences, comme le lui dit une de ses proches ? Peut-être.
Après Buckingham et Windsor, l'histoire se passe cette fois-ci à Sandringham, lieu, où la reine, affligée d'un rhume carabiné, passe ses vacances de Noël 2016. Nous sommes donc dans le Norfolk, lieu bucolique par excellence, où d'habitude, les conflits sont déclenchés par des divergences de conception de gestion de domaines agricoles, et pourtant, ces vacances vont être perturbées, non par les vélléités d'indépendance de Harry et de Meghan, ( dont l'auteur « oublie » prudemment l'existence, il ne s'agirait pas de verser dans le sensationnalisme) mais par la découverte de la main d'un hobereau local, que connait évidemment la reine. L'enquête suit son petit bonhomme de chemin, au gré des thés propices au confidences, des ballades dans la campagne, des visites aux écuries, des missions octroyées à la fidèle secrétaire Rosie qui n'hésitera pas expérimenter les baignades en eau froide ( Norfolk, mer du Nord, décembre....) pour être à la hauteur des attentes de sa patronne. Philip, préretraité de 98 ans passe régulièrement une tête, ronchon et tendre à la fois....
bref, tout cela est d'un grand confort, on a le sentiment, en lisant, d'enfiler ses charentaises préférées. Un très bon moment de lecture. SP.
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Elle s'émerveilla un moment de la façon dont les humains, elle y compris, s'évertuent à tenter de bâtir l'avenir alors que celui-ci est en réalité entre les mains des dieux. Mais Sa Majesté n'était pas excessivement versée dans l'introspection : "Oh ! C'est de ce côté qu'est la folie" aurait dit le roi Lear. Elle accepta le verre de whisky que Philip lui proposait et décida de profiter tranquillement des quelques heures qui lui restaient avant de retourner à la capitale et à son autre vie.
Après le petit déjeuner, chaudement enveloppée dans un manteau en tweed et chaussée de bottes fourrées de peau de mouton, la reine effectua un rapide tour des points névralgiques du domaine pour adresser ses meilleurs vœux à tous les employés qui œuvraient ici sans relâche. Du moins était-ce la raison officielle. En réalité, elle mourait d’envie de voir les animaux, de passer par les étables, les écuries, et même par le pigeonnier à Wolferton. Elle ne se sentait jamais tout à fait là tant qu’elle n’avait pas senti le fumier et la paille ou posé la main sur l’encolure chaude et soyeuse d’un cheval.
Montrez moi un homme dont les cultures ont été transformées en champ de mines par des castors hyperactifs, et je vous montrerai un assassin en puissance.
En tant que monarque, on avait l'habitude de garder les secrets. Les gens vous les révélaient car ils savaient que cela n'irait pas plus loin. Qu'avait dit Moïra, déjà ? " Vous ...et le pape". Ses amis, ses connaissances et même ses employés partageaient souvent avec elle les choses les plus extraordinaires. Comme s'ils prenaient son espace privé pour un confessionnal.