Vigilance

Terrible dystopie de Robert Jackson Bennett, se déroulant aux Etats-unis dans un futur proche.
Cette puissance économique mondiale, toujours en concurrence avec la Chine, régresse au point de voir sa jeunesse fuir vers l'Europe, l'Asie ou l'Amérique latine.
Les conséquences sont fâcheuses, la population vieillissante vit plus longtemps et se trouve plus nombreuse que les actifs. Les médias ont pris le contrôle sur la population grâce à des intelligences artificielles ultras sophistiquées, ciblant les désirs de chacun.
Les fusillades ont explosés ces dernières années et voyant que cela engendrait un audimat considérable sur les chaines d'informations en continues, une société a créé une émission télévisée pour le moins ubuesque: Vigilance.
Le principe est simple, un lieu public est choisi par les équipes marketing, qui envoient des tueurs qu'ils auront au préalable équipés pour commettre un massacre de masse.
Le but? Que chaque américain reste vigilant en permanence, pour se préparer à ce genre d'évènements tenus secrets jusqu'au dernier moment.
Les survivants remportent une somme d'argent non négligeable.

Ce roman met en avant la dangerosité d'armer l'ensemble d'une population, les dangers liés aux préjugés et aux nouvelles technologies, très voir trop immersives au sein de nos vies privées.
Les réseaux sociaux et les médias peuvent nous manipuler en nous inondant d'informations susceptibles de valoriser telle ou telle valeur, et de censurer ce qui ne convient pas aux dirigeants, qu'ils soient politiques ou économiques.
La course à l'armement, la compétition permanente entre les Etats, le désir de s'enrichir toujours plus, amènent à des crises majeures, pas si éloignées de notre présent.

Il est encore temps d'en prendre conscience pour que cette dystopie ne soit pas une prophétie.

« Vigilance » est un roman choc par lequel Robert Jackson Bennett entend faire réagir ses compatriotes en les mettant face à leurs contradictions et face à leurs peurs. Il y aborde les aspects les moins flatteurs de la société américaine, la dépouillant de son image d'Epinal - Thanksgiving, pom-pom-girls et cow-boy Marlboro – pour nous montrer son véritable visage, celui de l'hyper-consumérisme et de l'argent tout-puissant.
Sous sa plume apparaît un pays violemment clivé qui a perdu ses repères et commence à douter de sa puissance. Une nation désemparée par sa propre violence et perturbée par un avenir incertain. Une Amérique déclassée qui n'est plus la locomotive du monde et qui se raccroche à ses certitudes et à ses vieux réflexes, l'individualisme et l'auto défense.
Pour illustrer son propos l'auteur a choisi de placer son histoire sous le double patronage de la téléréalité et des tueries de masse. Il imagine un futur pas si lointain où les médias ne se contentent pas de filmer les tristes conséquences de la vente libre des armes à feu. Désormais, pour mieux placer leurs publicités, ils organisent et filment des scènes de carnage sensées démontrer aux spectateurs que les victimes n'ont pas été suffisamment vigilantes. Ils comptent que la peur ainsi générée provoquera des achats compulsifs dans les domaines de la sécurité, de la protection, de la santé…
L'idée n'est pas nouvelle. Robert Sheclkey (Le prix du danger) ou Stephen King (Marche ou crève) ont déjà écrits ce genre de dystopie dans lesquelles il est question d'émissions TV et d'épreuves où les participants risquent leur peau. Sauf qu'ici, la technologie de pointe rend la chose encore plus intrusive et les participants ne sont pas, loin s'en faut, tous volontaires…
Si le livre est très rythmé et se lit en un rien de temps j'ai néanmoins eu un peu de mal à entrer dedans. La faute à un style très « parlé », à tout un charabia informatico-technique difficile à suivre et à quantité de personnages qui se heurtent et se télescopent. Deux d'entre eux (le concepteur de l'émission et une serveuse de resto) finissent heureusement à émerger de la masse et l'attention se fixe alors sur leurs destins croisés.
Si, au vu des thèmes abordés, « Vigilance » s'adresse surtout au lecteur américain, il interpellera aussi tous les autres. Pour ma part, ce qui m'a fait le plus froid dans le dos ce sont les nombreuses apartés nous montrant une planète totalement dégradée et proche de sa fin, un monde sans espoir où l'on continue pourtant à vivre, désirer, consommer. L'homme s'habitue tout, même au pire. Mais en attendant, il est toujours possible de changer de chaîne ou, mieux encore, d'éteindre le téléviseur.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..

Etes-vous prêt ? Prêt et entraîné pour survivre aux tueries de masse que connaissent quasi quotidiennement les Etats-Unis. Donc comment éviter les tueries de masse ? La réponse : créer un programme télé permettant de devenir un tueur de masse.
C'est dans une Amérique pas si loin de notre epoque et au bord de l'asphyxie, de la fuite des jeunes générations à l'étranger et une société vieillissante qu'un tel programme télé est proposé à tous.

Ce récit d'anticipation fait froid dans le dos de part son sujet. C'est violent dans la proposition, brutal mais aussi met en porte à faux notre société gavée de télé-réalité et dépendant aux applications et hyper connectée. Malgré ce sujet glaçant, j'avoue avoir eu du mal à rentrer dans l'intrigue à cause du langage très stéréotypé, masculin et vulgaire. Il faut quand même attendre le milieu du livre pour entrer dans le vif du sujet mais une fois qu'on y est on est immergé dans l'action.

Oulala, c'est compliqué pour moi de donner mon avis, qui ne va pas trop dans le sens de la majorité.
Même si l'idée était bonne, je n'ai pas trop aimé la façon dont s'est exploité. le roman est très court, mais je n'en voyais pas la fin.
Bref, après quelques bons romans ces derniers jours, il fallait bien que ça change. Mais je ne me laisserai pas abattre, je lirai de toute façon un autre livre de cet auteur.

Comme pour son précédent livre publié en France (American Elsewhere), on sent que l'auteur mêle plusieurs influences pop: Ici, si on devait en citer quelques unes, Carpenter et Romero arriveraient manifestement dans le trio de tête.

Mais ils seraient coiffés au poteau par le film "American Nightmare", dont le thème est vraiment très (trop ?) proche de ce court roman.

De plus, le format court pratiqué sur ce roman permet de ne pas s'ennuyer, mais laisse le lecteur un peu frustré sur les raccourcis narratifs utilisés par l'auteur.

Pas désagréable à lire donc, mais l'amateur de genre dystopique risque de rester un peu sur sa faim.

Résumé à ma sauce : Les États-Unis d'Amérique sont en déclin et le danger semble partout. Il faut apprendre au Public à être VIGILANT, et quoi de mieux que des tueries de masse télévisées dans des endroits sélectionnés pour apprendre à l'être (et ingurgiter en même temps de la publicité)?

Mon avis: J'ai trouvé l'idée originale, même s'il y a un petit côté The purge car le sujet semble vraiment d'actualité avec ce que vit les USA en ce moment. Par contre je n'ai pas vraiment été surprise, j'ai découvert rapidement ce qui allait se passer et je ne peux m'empêcher de resentir de la déception quand cela arrive: plus que tout, je veux avoir le cœur qui palpite et la bouche grande ouverte pendant ou à la fin de mes lectures.
Je ne me suis attachée à aucun personnage.

!!!!!!!!!!! SPOIL!!!!!!!
Quel est l'intérêt d'inclure un personnage qui se détache de tout le reste, qui agit... pour au final terminer comme tout le monde, sans aucune reconnaissance même dans ces derniers moments?

Dans un futur proche, les tueries de masse existent toujours. Mais John McDean, producteur de télé, a trouvé une solution, non pour y remédier, mais pour les contrôler.
Régulièrement, mais sans planning établi, il propose aux téléspectateurs une Vigilance : 3 actifs, un arsenal de guerre, un nombre de points défini à l'avance pour s'équiper, un lieu bondé, des gens innocents.
Quels seront ceux suffisamment vigilants pour pouvoir se défendre et survivre ? Qui gagnera le pactole mis en jeu ? Un actif ou un vigilant ? Ou bien, n'y a t'il que des perdants ?
Roman de science-fiction coup de poing, sur une réalité meurtrière trop fréquente, tournée ici comme un spectacle.