Pour qui s'intéresse à ce qui se passe en Arabie, et plus généralement au Moyen-Orient, un rappel utile de ce qui survint au XXème siècle dans cette partie du monde n'est pas inintéressant.
Et quoi de mieux qu'une biographie ?
Malgré toutes les réserves que l'on peut faire à propos de Jacques Benoist-Méchin (son passé de "Collaborateur" et ses pastiches de travaux effectués par d'autres, ce qui fut le cas pour son portrait de Lawrence d'Arabie, dont beaucoup de passages sont des reprises du portrait que fit de de ce héros Jean Béraud Villars), il faut reconnaître à cet auteur un grand talent pour nous intéresser à des lieux et des destinées qui ne nous passionneraient pas forcément autant que cela, de prime abord, mais il le fait avec une plume si précise, si alerte et une capacité à cerner l'individu auquel il s'intéresse avec un si rare talent, au moins autant dans le rappel biographique que dans l'analyse politique et psychologique, que l'on prend son livre comme on lirait un roman.
C'est que Benoist-Méchin a livré ici au public un livre qui porte sur des phénomènes majeurs du XXème siècle : il ne s'agit donc pas seulement de parler du seul Ibn Séoud, unificateur, après la Première Guerre mondiale, de l'Arabie avec en son centre le noyau du Nedjd, une Arabie devenue Arabie Saoudite, conquérant du Hedjaz, instaurateur d'un courant du Sunnisme assez "fondamentaliste", le Wahhabisme, devenu soudain triomphant et incontournable dans cette zone désertique grâce à la découverte fort opportune de gisements de pétrole dans le sous-sol de la péninsule.
Nous y voici : le pétrole fait l'objet de longs développements dans ce livre, et cela nous vaut un historique des compagnies occidentales qui ont effectué les forages et encaissé les profits, et une bonne explication du pourquoi de l'entente qui se fit entre les États-Unis d'Amérique et l'Arabie saoudite, et ce depuis la mémorable entrevue entre Ibn Séoud et le président Franklin Delano Roosevelt, à bord du Quincy, pour un accord au moins aussi important que ceux qui furent signés à Yalta.
Une bonne partie de l'histoire de nos relations avec le Moyen-Orient et de notre dépendance énergétique pendant des décennies se lit à travers ce livre consacré à Ibn Séoud.
Benoist-Méchin avait fait là du bon travail.
François Sarindar, auteur de : Lawrence d'Arabie. Thomas Edward, cet inconnu (2010)
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Lecture très dense et très intéressante, qui au départ me rebutait, la couverture n'est pas très attirante, et l'épaisseur du livre me faisait penser que ma lecture serait longue et fastidieuse. Même si j'ai eu un moment de solitude dans la dernière partie, quand l'auteur nous explique les manipulations de l'Angleterre et des USA pour exercer un monopole sur le territoire si riche de son pétrole, le reste du livre m'a vraiment intéressée.
Les chapitres très courts donnent beaucoup de rythme au récit et la personnalité d'IBN SEOUD est tout à fait remarquable, reste à savoir ce que ses héritiers ont fait du royaume qu'il leur a créé.
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Passionant ouvrage pour tous les passionnés d'histoire que ce livre consacre au roi Ibn Seoud qui a regne sur l'Arabie Saoudite pour en faire un des pats les plus puissants au monde.Cette biographie est richement documentee et passionnante et nous eclaire sur la vie au débutdu vingtième siecle,là ou se deroule cette histoire.
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Biographie alerte du Kemal saoudien.
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A lire. permet de mieux comprendre la géo-politique contemporaine.
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... les premières manifestations tangibles de l'unité arabe ne doivent être cherchées ni dans un Etat, ni dans une forme de gouvernement, mais dans une institution de caractère poétique.
Dès le IIIe siècle de notre ère, à intervalles réguliers, les tribus prirent l'habitude de conclure une trêve générale et de se rendre à Ocazh, petite ville située entre Taïf et Nakhla, pour entendre les poètes déclamer leurs œuvres, et confronter les "chahirs" des différentes tribus. Ces réunions, qui tenaient dans la vie des Arabes une place comparable à celle des Jeux Olympiques chez les Grecs, duraient plusieurs jours. C'étaient de véritables tournois d'éloquences, où la palme revenait "à celui qui avait chanté l'exploit du plus brave, dans la langue la plus pure."
927 - [Le Livre de poche n° 890, p. 20-21]
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