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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Découverte de cet auteur grâce au challenge Solidaire, originaire de ma région et dont ce roman porte le numéro 1 du livre de poche (amusant à regarder), c'est-à-dire qu'il a été le premier publié dans cette collection.
A part ça, j'ai moyennement accroché à cette histoire qui se passe dans un château en Allemagne auprès d'une famille de grands-ducs, ainsi qu'au style un peu vieillot et emprunté.
Le récit prend place en pleine première guerre mondiale, où, pendant une nuit d'attente, le lieutenant Vignerte évoque les événements tragiques qu'il a vécu quelques années auparavant lorsqu'il a été précepteur du beau-fils de la grande-duchesse Aurore-Anna-Eleonore dont il va très vite s'éprendre.
J'avoue que c'est un milieu - la noblesse allemande - qui ne m'intéresse pas spécialement et j'ai trouvé la narration plaisante mais pas très originale; le livre a plutôt mal vieilli, selon moi, même si certains y trouveront du charme.
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Pour le cinquantième anniversaire de la disparition de Pierre Benoit (sans accent circonflexe sur le i, 1886 – 1962, Membre de l'Académie Française), on réédite cet auteur de bestsellers de l'entre-deux guerres, pourtant bien oublié aujourd'hui. Une biographie aussi célèbre cet auteur. J'avais vaguement entendu parler des positions politiques de cet écrivain prolifique (40 romans) chargé de prix littéraires, qui ne cachait pas ses opinions droitières mais n'avait jamais eu de compromissions avec le régime de Vichy. Il avait d'ailleurs reçu, après la seconde guerre mondiale, le soutien d'un garant alors intouchable : Louis Aragon.

J'ai choisi de commencer par le commencement, ce premier roman publié en 1918, qui fut un immense succès. Tiré à plus d'un million d'exemplaires, il bénéficia du formidable coup de pouce que représenta en 1957 son édition en Livre de Poche par la maison Gallimard : Koenigsmark est en effet le numéro 1 de cette prestigieuse collection …et fut quatre fois porté à l'écran entre 1923 et 1968.

Koenigsmark est le récit à la première personne du Lieutenant Raoul Vignerte, fait à dans la nuit du 31 octobre 1914, au fond de la tranchée du Blanc-Sablon de triste réputation, en pleine attaque allemande, des derniers mois qu'il passa comme précepteur de l'héritier de la principauté de Lautenbourg-Detmold, juste avant le déclenchement du conflit.

L'héroïne principale s'appelle Aurore, et c'est la Grande Duchesse, dont Raoul, naturellement, est tombé éperdument amoureux. Elle est belle, fantasque, fille d'un lointain prince Tumène (c'est dans le Caucase), a été mariée par convenances, vit dans une chambre encombrée de peaux de bêtes et de coupes de cristal contenant des amas de pierres précieuses et dans le parfum étouffant de roses et de tubéreuses. Elle est en permanence suitée de sa dame de compagnie, la mince Mélusine de Graffenfried, et souvent d'un lieutenant ombrageux, de Hagen, qui ne voit pas d'un bon oeil l'arrivée du jeune agrégé d'Allemand chargé de l'instruction du jeune héritier, par ailleurs passablement insipide...

Il y a dans ce roman un lourd secret, des hussards chamarrés avec colbak et aigrette, des chasses au gibier d'eau dans les brumes de la lande, un palais aux couloirs sombres, des crimes et des châtiments dramatiques, mais absolument pas de sexe, à peine un baiser sur le front …. Après avoir vu tant de films « de genre » tournés entre les deux guerres et après, on conçoit tout à fait l'engouement suscité par ce type de littérature dans une période où rêver était capital pour surmonter les douleurs et les deuils.

L'écriture est agréable, très claire. Sans doute, pour ce premier roman, un peu trop émaillée de références historiques (invérifiables) qui font plus penser à Tintin au Congo qu'aux aventures d'Indiana Jones, ou encore aux histoires de Juliette Benzoni. Je ne sais pas si je vais lire un autre opus de l'auteur, sauf pour vérifier que les prénoms de ses héroïnes commencent tous par un A.
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Benoit Pierre (1886-1962) - "Koenigsmark", dans sa réelle édition historique en tant que premier volume publié dans la collection "Livre de Poche" par la LGF, donc premier livre de poche publié en France en 1953, année de ma naissance (pour nous, la génération venue à la lecture par le biais du livre de poche, il est toujours étonnant d'apprendre que cela n'existe que depuis les années 1950) !!!

Une rencontre étonnante, dans une brocante, avec surgissement immédiat d'une foule de souvenirs. Ce livre faisait partie des romans qui peuplaient la maisonnée, ma mère l'ayant probablement acheté à sa sortie : enfant, sa couverture m'intriguait, mais je me doutais qu'il "n'était pas encore pour moi". de la manière dont il nous fut présenté dans certains cours d'histoire du livre, j'étais convaincu que ce roman avait été justement écrit pour inaugurer ce nouveau type de publication de la prose littéraire. Pas du tout ! Il avait été publié dès 1918, et avait déjà connu, paraît-il, un immense succès populaire entre les deux guerres.

En ce qui concerne le roman, je fus étonné de découvrir que le récit rapporté est enchâssé dans des scènes de la guerre de tranchées de la fin 1914 : deux jeunes intellectuels s'y retrouvent, et, sous la mitraille, Raoul Vignerte raconte au narrateur les évènements étranges qu'il vient de vivre à la cour de Lautenbourg. Deuxième surprise, il s'agit de l'un des rarissimes romans français du 20ème siècle prenant essentiellement pour cadre un contexte allemand (certes, en le dévalorisant, mais tout de même). Autre surprise enfin, ce roman dit d'aventure est finalement bien écrit, bien mené, et le suspens dure jusqu'à la fin.

Ce qui m'amène à me documenter un peu sur ce Pierre Benoit, dont je lus dans mon jeune temps la célèbre "Atlantide". Né en 1886, mort en 1962, ayant connu son premier grand succès en librairie dès 1918 justement avec ce roman "Koenigsmark", ayant par la suite publié d'autres succès littéraires dont certains furent portés au cinéma, je ne puis que m'étonner de constater une fois de plus que ce nom ne fut jamais, ô grand jamais prononcé dans les cours de littérature dispensés par mes vénérables professeurs, et encore moins par ceux qui dispensèrent leur bouillie post-soixante-huitarde à mes enfants.
Il suffit de creuser un peu la biographie de ce Pierre Benoit pour comprendre les deux raisons fondamentales de ce traitement par le mépris. Premier péché (véniel), il écrit des romans catalogués "romans d'aventure", qui connaissent de surcroît un grand succès populaire tout simplement parce qu'ils sont bien menés, bien construits, bien écrits : c'est impardonnable aux yeux de nos enseignants de lettres qui se prennent tou(-te)s pour des profs de philo et ne traitent donc que de la littérature "d'idées", en la rendant de surcroît bien chiante même lorsqu'elle ne l'est pas. Il est à leurs yeux impensable de former des jeunes esprits à la lecture de textes récréatifs, Pierre Benoit ne sera donc pas plus abordé en cours que ne le sont Alexandre Dumas, Jules Verne ou Arsène Lupin, sauf dans les banlieues, où l'on descend carrément dans la sous-culture "pour s'adapter au niveau des élèves". Mais l'énorme, l'impardonnable, le capital péché de Pierre Benoit est encore à venir : il est étiqueté dans les écrivains dits "de droite". Là, ce n'est plus acceptable pour nos enseignants gavés de récits dits "de gauche" même lorsqu'ils ne le sont pas : à la trappe le vilain.

C'est ainsi qu'en lisant Marcel Proust, en se documentant sur sa vie (ou en découvrant Colette), le lycéen (puis l'étudiant) français tout frais émoulu du lycée (ou de l'université) de la décennie post-soixante-huitarde découvre des noms qui lui sont totalement inconnus : Léon Daudet, Montesquiou, Mauras, Barrès. Il règne en France, dans ces années-là, un embargo total sur ces noms-là : il est de bon ton d'arborer une mine gênée voire dégoutée pour évoquer Drieu La Rochelle, Brasillach et peut-être même Céline, de causer avec des pincettes de l'immense Paul Claudel (un affreux catholique) ou de Péguy et Valéry (catalogués «réacs»), mais nous fûmes gavés jusqu'à plus soif d'un Sartre ou d'un Genêt, sans oublier Saint Eluard (Camus passait pour un écrivain mineur !!!). Quant aux écrivains des XVII et XVIIIe siècles, seuls sont présentés ceux que nos enseignants peuvent – au mépris ubuesque de toute concordance historique, et sans craindre l'anachronisme – nous présenter comme des précurseurs de la sacro-sainte Révolution Française. Les petits esprits français sont ainsi ancrés dans des ignorances abyssales.

Nos "grands" intellectuels de plateau de télévision s'exposent ainsi à de graves ridicules : dernièrement, l'un d'eux vient de découvrir pour la énième fois que leur idole Sigmund Freud n'était pas, mais alors vraiment pas un homme de gôôôche. Horreur ! Autre algarade : voilà-t-il pas que le ministère envisageait d'inscrire au programme des lycées un volume des "mémoires de guerre" du Général de Gaulle. Immédiatement, un ramassis de crétins doctrinaires s'éleva pour dénoncer une tentative d'embrigadement des jeunes esprits par ce qu'ils appellent "la droite" ! Que voilà une indignation bien vertueuse de la part de ces gens qui gavent ces mêmes jeunes esprits de textes tous plus "révolutionnaires" l'un que l'autre, qui se servent de leur chaire pour endoctriner des générations entières, qui ne connaissent quasiment rien en dehors de leurs standards estampillés par leurs gourous ! Ces pôvres d'esprit qui ont besoin de cataloguer un texte (et tout le reste) en "droite" et "gauche", tant elles et ils ont peur d'avoir à arbitrer entre un texte mauvais ou bon... C'est ainsi que des pans entiers de la production littéraire sont dissimulés aux jeunes esprits.

Pour en revenir à «Koenigsmark» de Pierre Benoît, ça se lit rudement bien, encore aujourd'hui, même si c'est bien loin de constituer une oeuvre majeure : la littérature peut aussi servir de distraction. Il me reste à parcourir les brocantes pour retrouver «L'Atlandide» dans son édition du Livre de Poche des années cinquante…

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C'est avec Pierre Benoit et la rédition de Koenigsmark (écrit en 1918) que fut lancée en 1953 la 1ère édition du Livre de Poche. Un format et un prix qui ont probablement amené de nombreux nouveaux lecteurs.
Et il y a là qui plane le souvenir de livres des bibliothèques familiales, malheureusement pour la plupart disparus au fil du temps.
Cette réédition a donc le goût délicieux et nostalgique du passé avec sa couverture vintage identique à l'originale.
Rien que pour cela j'étais ravi de lire Pierre Benoit.
Certes il s'agit d' un auteur un peu daté mais qui ne m'était pas inconnu via les adaptations cinématographiques de l'Atlantide par Pabst et de la chatelaine du Liban par Pottier, films qui ont, eux aussi, fort vieillis.
Cela étant l'histoire est vraisemblable et se lit sans déplaisir, parfois c'est vrai en décrochant un peu.
Les personnages ont du caractère, les psychologies sont bien rendues. On comprend que le cinéma se soit emparé du roman à plusieurs reprises (je n'en ai pourtant vu aucune adaptation).
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C'est le premier roman de Pierre Benoit, un coup de maître, car ce fut un énorme succès populaire, plutôt durable, même si ce n'est pas un chef d'oeuvre. Publié en 1918, il fut sélectionné pour le Goncourt et battu seulement au dernier tour. Par la suite il sera porté à l'écran quatre fois entre 1923 et 1968, et en 1953 pour l'édition du premier livre en Livre de Poche en France, ce sera Koenigsmark qui sera choisi.
Il faut dire qu'il y a tous les ingrédients d'un succès populaire : un lourd secret, des militaires en tenue de parade, des parties de chasse dans des paysages brumeux, un palais aux couloirs mystérieux, une princesse orientale, … au point d'ailleurs qu'il est difficile de classer cet ouvrage : roman d'aventures, roman historique, thriller, roman de guerre, roman d'amour ? D'amour, il est beaucoup question, mais sans sexe, et plutôt à l'eau de rose.
Mais il a aussi des ingrédients qui marchent à toutes les époques et vieillissent moins. D'abord, l'intrigue amoureuse (au motif cliché du très jeune homme amoureux d'une femme mariée) est au service d'une autre intrigue, politico-policière. le personnage du jeune provincial pauvre qui monte à Paris ne manque pas son effet. le récit, raconté dans les tranchées pendant la guerre, permet de rassembler l'univers contemporain (les tranchées, l'ambiance des cabinets ministériels,…) et un monde quasi féodal, hors du temps (la principauté du Lautenbourg). L'intrigue principale est plutôt bien menée et j'ai apprécié qu'il n'y ait pas de happy end.
La lecture est facile, je suis restée captivée bien que ce soit le genre d'histoire dont on se dit qu'on l'a déjà lu ailleurs. Ce roman a pas mal vieilli, mais reste une très belle réussite pour un premier roman.
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