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EAN : SIE205598_645
Le Livre de Poche (30/11/-1)
3.48/5   21 notes
Résumé :
« À Balata, faubourg méridional de Constantinople et l'un des plus misérables ghettos européens, naquit vers 1896 une fillette du nom d'Agar Mosès ».

Ainsi débute ce roman où Benoit nous conte de manière touchante les tribulations de son héroïne, Agar Mosès, petite Juive qui débute bien pauvrement dans l'existence comme couturière. En portant une robe chez une actrice de music-hall (Lina de Marville), elle rencontre Mme Nathalie Lazaresco qui a décelé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une fois de plus , j'ai été conquise par la plume majestueuse de Pierre Benoît ! le puits de Jacob nous fait penser d'ores et déjà à la bible où Jacob est l'un des patriarches de la foi dans l'ancien testament, on s'attendrait, en se lançant dans la lecture de ce roman, à un sujet purement religieux, philosophique ou simplement hermétique... Hé bien non, il n'en est pas question, ici, c'est une histoire d'engagement et d'action. En effet, bien que l'auteur nous ramène à la genèse de l'histoire des constructions de colonies juives en Palestine, le puits de Jacob nous raconte l'histoire de Agar, une jeune fille juive, orpheline qui, confuse dans sa destinée, est partagée entre la recherche d'une gloire mondaine et l'engagement à ramener au bercail le peuple juif occidental. Si la première tâche est de se déguiser en une danseuse insouciante sous le nom de Jessica, et de ce pas devenir une courtisane qui mise sur les personnalités de la haute société, la deuxième tâche est de faire d''elle une épouse qui accompagne son mari dans ses ambitions de réunir enfin le peuple juif. Allant d'une tâche a l'autre, dans une confusion alarmante, l'auteur ressort les fragilité de la jeunesse face à un engagement dont la fermeté a besoin du temps pour se construire....
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Livre lu il y a quelques années déjà, si ce ne fût pas un coup de coeur, je l'ai quand même apprécié. Pierre Benoit un peu oublié à notre époque était un écrivain de bonne qualité, quand même membre De l'Académie Française... Un auteur à découvrir ou à redécouvrir.
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Après « La Châtelaine du Liban », qui se passait en Syrie et … au Liban, Pierre Benoit ne s'éloigne pas trop pour placer l'intrigue de son roman suivant, « le Puits de Jacob ». Si le début de l'histoire se passe à Constantinople, avec de rapides incursions à Salonique, Beyrouth ou Alexandrie, la majeure partie du récit se passe en Palestine, plus précisément dans la région de Naplouse (aujourd'hui en Cisjordanie, sous contrôle palestinien). « le Puits de Jacob » est le nom d'une colonie de colons juifs.
Il y a deux histoires dans cette histoire : la destinée individuelle d'Agar Mosès, petite fille juive née dans un quartier pauvre de Constantinople, et celle d'un des premiers établissements de colons juifs en Palestine, dans ce qui sera bien plus tard partagé entre Israël et l'Etat Palestinien.
Agar naît en 1896 à Balata, quartier défavorisé de Constantinople. Dernière de sept enfants, elle perd son père très tôt et vit dans une très grande misère, brillante élève elle est quand même objet d'opprobre, à la fois en tant que pauvresse et juive. Devenue couturière un hasard la met en présence d'une actrice de music-hall et d'une grande dame qui décèlent en elle des dons de danseuse. Elle mène une carrière erratique dans divers ports du Proche-Orient avant d'échouer à Caiffa (aujourd'hui Haïfa), en Palestine. Là elle fait la connaissance d'Isaac Cochbas, qui lui fait connaître « le puits de Jacob » une colonie juive située près de Naplouse, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jérusalem. Pour la jeune juive c'est une révélation. Sa vie aventureuse l'en détachera, mais une force invincible la ramènera toujours vers la terre de ses ancêtres.
En 1925, il n'était pas évident d'aborder un tel thème en littérature : l'affaire Dreyfus n'était pas si loin que ça (Dreyfus lui-même ne mourra qu'en 1935), l'antisémitisme était toujours bien présent. Pierre Benoit lui-même, sans être antisémite, avait des réticences contre le sionisme, jusqu'à un voyage en Palestine, où saisi d'émotion il a « senti la fierté que pouvait inspirer à une âme juive la masse de souvenirs glorieux qui se lèvent à chaque pas qu'on fait sur cette âpre et vieille terre ». Ces souvenirs, ce sont ceux de la Bible, et plus précisément de la Torah, qu'Isaac Cochbas va insuffler dans l'âme d'Agar. de ce jour, Pierre Benoit est convaincu que le sionisme « vivait d'une vie qui lui était propre ».
L'excellente préface de Roger Ikor résume bien le propos : Pierre Benoit, de par ses ouvrages précédents, avait acquis une réputation de « conteur », terme quelque peu péjoratif qui l'assimilait à « l'aède grec, au conteur arabe, ou à Ma mère l'Oye ». En s'attaquant à ce sujet pour le moins délicat, il prouve qu'il peut aborder un sujet qui a du fond, et ce, de façon objective, « sans transports d'enthousiasme, ni bienveillance paternaliste », il dépeint ces premiers kibboutzim, non pas comme des militants d'une idéologie, mais des juifs sincères pratiquant leur foi. Venant d'un auteur (Pierre Benoit) qui était réputé pour être proche de l'Action française, ce roman surprend agréablement et fait de l'auteur « un homme qui, en tous cas, était honnête devant les choses et humain devant les hommes ».
Comme à l'habitude le récit est mené de main de maître. Pierre Benoit vous prend par la main à la première ligne et ne vous lâche qu'à la dernière. Un très beau roman, à lire sans préjugés (surtout en le replaçant dans le contexte de l'époque et en ne faisant pas d'amalgame avec la situation politique actuelle), pour moi un des plus beaux romans de Pierre Benoit.
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Histoire d'Agar, une petite fille juive, très pauvre. Elle travaille bien à l'école et s'intéresse à sa religion. Devenue orpheline, afin de pouvoir gagner sa vie, elle devient couturière. C'est ainsi qu'elle rencontre une jeune dame aisée , juive elle-aussi et qui la prend sous sa protection. Agar gagne enfin correctement sa vie en dansant dans les bars et en se prostituant. Jusqu'au jour où elle rencontre Isaac Cochbas. Celui-ci lui fait découvrir la Palestine. Elle décide de tout quitter, de le suivre et de s'installer au puits de Jacob où les juifs se rassemblent et tentent d'y vivre en communauté. Isaac Cochbas a réussi à réveiller en elle les souvenirs des personnages qu'elle a pu découvrir dans la Torah en étant petite fille. Cochbas est amoureux fou d'Agar. Mais celle-ci succombera-t-elle à son amour ? Et réussiront-ils ensembles à faire vivre les habitants du puits de Jacob ?
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Vous vous donnez bien du mal, dit-elle.
- Je voudrais avoir à m'en donner beaucoup plus encore, fit-il. Songez que nous sommes, au bas mot, vingt millions de juifs dans le monde, et que, sur ces vingt millions, trente mille à peine ont pris jusqu'à présent le chemin de la Palestine. Mais nous ne faisons que débuter, n'est-ce pas? Le ruisseau va devenir rivière, puis fleuve majestueux qui emportera tout. Soyez tranquille, vous verrez.
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Ils descendirent de l'automobile, Agar se déganta, prit au talus une poignée de terre, qu'elle laissa pensivement couler dans sa main.
Dans une sorte d'extase, Isaac Cochbas la regardait faire.
"A quoi songez-vous ?" murmura-t-il.
Elle n'eut pas besoin de lui répondre pour qu'il comprît qu'elle songeait aux pauvres juifs dispersés par le monde, au sachet rempli de cette terre qu'on met dans le cercueil des plus favorisés, afin qu'à Paris, comme à Moscou, à Prague comme à New-York, leur tête, jusqu'au jour du grand réveil, puisse reposer sur le sol sacré.

Page 59
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Du pont du paquebot qui l'emportait, Agar regardait Constantinople s'effacer dans la brume matinale. Cette ville où elle était née, où elle avait vécu jusqu'à ce jour, il fallait donc que ce fût seulement en la quittant qu'elle la trouvât belle. Au lieu du cloaque où elle traînait, un an plus tôt, ses souliers troués, elle voyait maintenant une merveilleuse cité de tulle et d'or s'échafauder à l'horizon, y vaciller, déjà sur le point de disparaître.
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Allongée maintenant dans son étroit lit de fer, ce lit où elle allait pouvoir enfin dormir seule, Agar songeait au mystère de la destinée humaine qui, selon un rythme implacable, ramène dans la vie des êtres les mêmes événements. Elle se rappelait le jour où elle avait refusé de se déshabiller, dans la chambre de Lina de Marville... Pour elle s'était ouverte ce jour-là une ère qui venait aujourd'hui de se clore.
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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