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EAN : 9782253010937
Le Livre de Poche (15/11/1986)
2.93/5   14 notes
Résumé :
Le général Manrique Ruiz est furieux. On ne lui avait pas menti : les chefs de la garnison de Las Palmas, ses compagnons d'armes, ont déserté leur poste pour vivre à Tra Los Montes, mi-hôtel mi-casino, dirigé par Dofia Angelica, et cela au moment où les incidents qui se multiplient à la frontière laissent prévoir une reprise des hostilités entre la petite république d'Arequipa et ses puissants voisins.
La colère de Ruiz est à la mesure de sa déception. Il env... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Vous vous souvenez, bien sûr, du San Theodoros, ce petit état d'Amérique du Sud (dans les aventures de Tintin, faut-il le rappeler) qui fait l'objet de la grande rivalité entre le général Alcazar et le général Tapioca. Cet état fait pour la première fois son apparition (ce ne sera pas la dernière) dans l'album « L'Oreille cassée », paru en 1937. Eh bien figurez-vous que la même année, un autre état fictif est né dans la même région, l'état d'Aréquipa. C'est dans le nouveau roman de Pierre Benoit, qui a pour titre « Les Compagnons d'Ulysse ». Pure coïncidence ? Ou bien l'un a-t-il copié sur l'autre (ou l'inverse) ? Peu importe, après tout. Il y a toujours eu une sorte de légende sur ces républiques sud-américaines, ardemment révolutionnaires (de Bolivar, « el Libertador », à Che Guevara « Commandante Che Guevara) ou bien en proie à une féroce répression aux accents fascistes appuyés.
Arequipa est un de ces états aux apparences folkloriques, issus d'une indépendance gagnée par les armes, et maintenue tant bien que mal, par un commandement plus ou moins militaire, plus ou moins démocratique, et menacé continuellement par les voisins immédiats, quand ce n'est pas par les grandes puissances.
Le général Manrique Ruiz, surnommé El Salvador depuis qu'il a conduit le pays vers l'indépendance, est le chef de la Nation, qu'il dirige avec sagesse et autorité (mais sans excès). Mais en plus des ennemis déjà signalés, il en est un autre, plus sournois, plus pernicieux, qui est en train de miner l'armée dont il est le généralissime : les soldats trouvent plus d'agrément au cabaret de Doña Angélica que dans leur propre garnison ! le chant des sirènes. Ce ne serait que moindre mal s'il n'y avait pas un risque imminent de guerre avec les états voisins qui lorgnent avec gourmandise sur Aréquipa. Comment El Salvador va-t-il redresser la situation ? Vous le saurez en lisant ce bon petit roman d'aventure, pas le meilleur ni le pire, mais suffisamment attrayant pour vous faire passer un bon moment. Vous faire sourire, aussi, parce que les républiques bananières d'Amérique du Sud, même si elles ne sont pas aussi caricaturales que chez Hergé, relèvent un peu du même ordre. Ce que recherche Pierre Benoit, ici comme dans la plupart de ses ouvrages, c'est l'exotisme et le dépaysement. Ici c'est encore le cas avec une espèce de Don José (El Salvador) et une Carmen latino-américaine (Angelica) plus vrais que nature.
Et plus encore que Carmen, c'est le mythe d'Ulysse qui a inspiré l'auteur : Manrique a tout fait pour résister à l'appel de la sirène. Si ses compagnons ont succombé, il tient le coup, arrive à tirer la garnison de sa léthargie, et retrouve même du courage pour affronter l'ennemi. Tant et si bien que ce sont les sirènes qui finissent par succomber.
Un joli petit roman sympa pour occuper vos journées (ou vos nuits, votre vie privée ne me regarde pas), vous ne le regretterez pas. Pierre Benoit a le don de vous harponner dès les premières lignes, de créer une ambiance, il vous flanque dans les bras une fille adorable dont le prénom commence par A et dont on ferait mieux de se méfier, mais bon, et voilà comment on arrive à la fin du bouquin avec l'impression d'avoir chevauché au milieu des cactus, avec une ceinture de balles en bandoulière, un grand sombrero sur le crâne, et una señorita ay ay ay, yé ne vous dis que ça señor..
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Mauvaise pioche avec Pierre Benoit et "Les compagnons d'Ulysse", titre que je ne compris qu'après coup. Ce livre a pour cadre un pays imaginaire d'Amérique du sud coincé entre deux puissants belliqueux voisins. L'action se passe principalement dans une propriété servant d'hôtel, dirigée par une femme dont tout le monde est amoureux principalement les officiers et sous-officiers d'un célèbre régiment. Cela m'a fait penser à un décor d'opérette en carton-pâte, factice de même que l'intrigue.
Je me suis ennuyé de bout en bout, n'ayant jamais réussi à entrer dans ce roman heureusement assez court. Les scènes de guerre auraient pu m'intéresser un peu plus mais elles sont quasi inexistantes. de plus, je me suis perdu dans tous les personnages des militaires.
Rencontre raté donc avec cet écrivain, l'écriture m'a semblé assez daté mais ce n'est que mon humble avis.
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Les Compagnons d'Ulysse est un roman de Pierre Benoit. Ce roman ne se situe pas dans l'Antiquité grecque mais au tournant du XIXe-XXe siècles dans une république sud-américaine, la petite république d'Arequipa (ne cherchez pas sur un mappemonde, cet Etat est sorti casqué, armé et foisonnant d'exotisme baroque sud-américain de la tête de l'écrivain).

C'est le général Manrique Ruiz, "El Salvador", sorte de Bolivar (El Libertador) local, héros de l'indépendance, qui tient le rôle d'Ulysse. Et il n'est pas content -c'est le moins qu'on puisse dire- le général libérateur ! Après s'être décarcassé à libérer le pays, avoir voyagé en Europe pour apprendre comment améliorer son pays, le voilà obligé d'inspecter une garnison où sont censés se tenir les meilleurs lanciers l'ayant accompagné dans la lutte de libération. Or les lanciers ont déserté la garnison pour se laisser vivre dans une sorte d'hôtel, casino, débit de boissons, dancing, maison de passe, ne rayez aucune mention.
Les compagnons de lutte d'Ulysse, pardon, du Général Manrique Ruiz, ont cédé au charme et à l'appel des sirènes vivant dans cet hôtel, casino, etc, et notamment à la belle Angelica, qui dirige l'établissement. C'est elle l'héroïne et c'est facile à comprendre car toutes les héroïnes de Pierre Benoit ont un prénom qui commence en "A".
Le Général essaye de redresser la situation en s'attachant à un poteau du navire. Pardon, ça c'est dans l'Odyssée. Donc le général Manrique Ruiz essaye de redonner un semblant de discipline à ses subordonnés, mais il tombe aussi sous le charme d'Angelica, sirène sud-américaine ensorcelante.

Une guerre se prépare contre les puissants Etats voisins. Heureusement le général parvient à secouer ses soldats de leur torpeur. Il était temps. Néanmoins "El Salvador" et ses soldats demeurent tous comme ensorcelés par le souvenir d'Angelica

Magnifiques descriptions d'une république imaginaire, toute baroque, de sa géographie rêvée, de sa flore luxuriante, de ses églises carillonnantes. Très belle transposition du mythe d'Ulysse, de ses compagnons, de Circé, la magicienne dans une Amérique latine foisonnante, enjôleuse, désirable et aussi tragique.

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Cette épopée latino américaine, comme nombre d'oeuvres de Pierre Benoit, laisse le lecteur imaginer le sort final du héros. Mais Angelica reste à jamais inscrite dans la mémoire de ceux qui l'ont connue ...

Ce court roman, méconnu, est l'un de ceux que je préfère dans l'oeuvre abondante de Pierre Benoit.
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Pas le meilleur roman de l'auteur, à mon humble avis, il n'y a pratiquement pas d'histoire, seulement une ambiance, et très différent de ses autres livres qui vous accrochent dès le début. La satire latino-américaine est amusante, le cadre et les décors excellemment décrit - ce qui n'étonne guère pour un auteur de cette classe - mais on s'y perd un peu dans tous les personnages, surtout les militaires, les don ceci et don cela, dont on ne comprend guère les différences. L'idée d'Ulysse et ses compagnons est brillante, le mât et les sirènes (ou la sirène), mais surtout suggérée.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
- C'est d'un cigare qu'il s'agit, un cigare dont je voudrais que vous me fissiez l'aumône. J'ai eu la stupidité de laisser s'épuiser ma provision.
- J'ai lâché le tabac, mon pauvre ami....
... Or sa chance voulut tout juste qu'en cette minute le salut lui vint sous les apparences aimablement rebondies de l'ecclésiastique aux échecs. Celui-ci retira d'une des vastes poches de sa soutane un presque aussi vaste porte-cigares. L'ayant ouvert, il le tendit à Marescot, et lui dit dans un français fort correct :
"Je sais ce que c'est que de manquer de tabac. Faites-moi donc, monsieur, le très grand honneur d'accepter quelques uns de ces maduros. Vous verrez qu'ils ne sont réellement pas désagréables."
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- Tu l'aimais donc tant que cela, murmura-t-il, ton petit Ramire ?
Elle haussa les épaules.
- Voilà qui me prouve que vous n'aurez décidément rien compris à cette histoire, dit-elle.
Elle précisa sa pensée.
- L'aimer ? Non, je ne l'aimais pas. Mais vous, je vous hais.
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C'étaient les mêmes heures, probablement, d'il y a sept ans qu'ils revivaient... Des balles tranchant et faisant choir d'un seul coup de gigantesques chapelets de lianes ; du sang sur les dolmans noir et or ; des pièces de canon culbutées dans de hideux marais verdis ; la fiévreuse lumière lunaire vagabondant sur des centaines de kilomètres de forêts ; et ces cimes des Cordillères, pleines d'une neige où l'on eût voulu se blottir, d'un vent qu'on eût tant désiré atteindre, pour pouvoir enfin respirer.
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Videos de Pierre Benoit (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre Benoit
Pierre Benoit, un auteur majeur à redecouvrir .Voir l'émission : http://www.web-tv-culture.com/pierre-benoit-un-auteur-majeur-a-redecouvrir-375.htmlDe 1918 à 1962, il fut un auteur incontournable et a vendu des millions de livres dans le monde entier. Mais qui se souvient de Pierre Benoît ?50 ans après sa mort, dans sa maison des Landes, redécouvrez l?auteur de «L?Atlantide » et « Koenigsmark ».
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