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EAN : 9782849504307
222 pages
Syllepse (16/10/2014)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Clara et Henri Benoits : elle, fille d’immigrés hongrois, et lui, gamin des fortifs, se sont rencontrés au début des années 1950 dans l’usine Renault de Billancourt. Plongés dans cette Babel ouvrière, ils témoignent de l’irruption des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie, et de l’activité de ceux qui y ont organisé le FLN, leurs camarades dans l’usine. L’Algérie a été au cœur de leur engagement militant
En soutien au peuple algérien
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Deux parcours mêlant singularités assumées et engagements partagés
Trop rares sont les publications de « mémoires » de militant-e-s, d'ouvrier-e-s. Pourtant elles offrent d'incomparables sources de compréhension de certains évènements, elles permettent de palper des dimensions que les recherches « érudites » contournent aisément, elles colorent de présences multiformes des histoires trop souvent abstraites, sans acteurs /actrices

De la préface de Mohamed Harbi, je souligne une citation (« Déclaration collective Rupture inaugurale, publié en 1947 par les surréalistes parisiens regroupés sous le nom de Cause ») mis en exergue : « le rêve et la révolution sont faits pour pactiser, non pour s'exclure. Rêver la révolution n'est pas y renoncer, mais la faire doublement et sans réserves mentales ». le préfacier insiste sur le véritable anticolonialisme et sur l'idée d'autogestion.

De l'introduction de Jean-Claude Vessilier, j'extrais une phrase mise en titre de cette note.



L'ouvrage est divisé en sept parties, complétées de neuf documents et d'une iconographie :
1ere partie. Il y avait une vie avant Renault
2ème partie. Clara, une vie à l'usine (1949-1985)
3ème partie. Henri chez Renault
4ème partie. Avec les Algériens pendant la guerre
5ème partie. 1968 : l'explosion
6ème partie. Billancourt : la dernière période
7ème partie. La lutte continue

Tantôt l'une, tantôt l'un prend la parole, donne à voir des objets/sujets de mémoire. de cet ensemble, je ne choisis que certains éléments, tout en signalant qu'il est difficile de délier le syndicalisme, le politique, le soutien aux algérien-ne-s, la participation aux luttes dans leur diversité et entrecroisement.

Les auteur-e-s rendent bien compte du fonctionnement des organisations majoritaires du mouvement ouvrier, fortement imprégné (au moins) par le stalinisme et/ou le nationalisme.

Renault, la « forteresse ouvrière », la place des salariés algériens, des immigrés…

Hier, la libération et le silence sur le massacre colonial de Sétif et Guelma, la division syndicale, le PCF au gouvernement et l'hymne à la production…

La guerre coloniale au Vietnam bien oubliée de nos jours, mais bien présente et valorisée sur certains monuments aux morts… La Yougoslavie « de » Tito et son rejet haineux par les partis staliniens (ils assumaient ouvertement cette dénomination). Henri fut de ces brigades internationales, « brigade Spartacus » qui allèrent soutenir les efforts des yougoslaves.

Les luttes syndicales dans une industrie en transformation, « la revendication d'une grille unique, de l'OS à l'ingénieur », les externalisations, les accords d'entreprise, l'antinomie entre sécurité et cadences…

La lutte pour l'indépendance de l'Algérie, « La guerre d'Algérie a commencée le 8 mai 1945 », Sétif et Guelma, les « ambiguïtés » du PCF, les choix de la « 4ème internationale » (le soutien à la lutte des Algérien-ne-s en Algérie), la revendication d'indépendance et non la simple « paix en Algérie », le vote des pouvoirs spéciaux par le PCF, le soutien au FLN, le PSU, témoins du 17 octobre 1961 (voir extrait N°1, publié avec l'aimable autorisation des Editions Syllepse sur le blog "entre les lignes entre les mots"), l'indépendance de l'Algérie. Je souligne les actions de celles et ceux qui refusèrent le nationalisme français colonisateur et choisirent de soutenir le peuple algérien dans son combat contre le colonialisme, l'armée française et ses tortionnaires, les partis ouvriers oublieux de l'internationalisme. Car il ne fallait pas seulement revendiquer la paix, mais bien l'autodétermination et l'indépendance pour les Algérien-ne-s.

Algérie, 1962, l'Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA), les débats sur l'autogestion, « Mais le plus important est le redémarrage d'entreprises utiles « socialement » et ne nécessitant pas le recours à un personnel qualifié défaillant (ingénieurs, entres autres), mais pouvant fonctionner avec le personnel présent, tels que services publics, boulangeries industrielles ou fabriques de jus de fruit, toutes activités indispensables à la vie quotidienne ».

1968, l'explosion sociale…Billancourt occupé, « L'occupation était presque exclusivement le fait de militants et de proches sympathisants passant un ou deux jours, retournant le soir chez eux et s'informant de l'évolution de la situation », l'isolement « aucune jonction avec les étudiants n'eut lieu, le barrage de la CGT fut efficace ! », le refus des accords de Grenelle…

Autogestion, large démocratie, assemblées générales…

Les luttes des OS, des travailleurs immigrés, le « besoin d'exprimer des revendications spécifiques, de les faire reconnaître et inclure dans les programmes syndicaux », la lutte des femmes (Voir l'extrait N° 2 publié avec l'aimable autorisation des Editions Syllepse sur le blog "entre les lignes entre les mots")

Les mémoires d'une femme et d'un homme qui n'ont pas renoncé à l'auto-émancipation des dominé-e-s, « rien ne remplace la lutte des opprimés eux-mêmes », loin des histoires mythiques ou mystificatrices, des ego survalorisés, des réécritures simplificatrices du passé…


Lien : https://entreleslignesentrel..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Mais le plus important est le redémarrage d’entreprises utiles « socialement » et ne nécessitant pas le recours à un personnel qualifié défaillant (ingénieurs, entres autres), mais pouvant fonctionner avec le personnel présent, tels que services publics, boulangeries industrielles ou fabriques de jus de fruit, toutes activités indispensables à la vie quotidienne
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L’occupation était presque exclusivement le fait de militants et de proches sympathisants passant un ou deux jours, retournant le soir chez eux et s’informant de l’évolution de la situation
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rien ne remplace la lutte des opprimés eux-mêmes
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La guerre d’Algérie a commencée le 8 mai 1945
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