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EAN : 9781781256718
368 pages
Profile books (14/06/2018)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :
Dans "Red Card" ou "Carton rouge", le journaliste d'investigation du "Washington Post" et gagnant du Prix Pulitzer, Ken Bensinger, explore la corruption et les magouilles financières à l'intérieur de la FIFA, la Fédération Internationale de Football Association.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
××××× "CARTON ROUGE" ×××××

Comme amateur de ce grand événement sportif mondial (une fois me sentir patriote tous les 4 ans n'est guère chauvin), je ne tiens certainement pas à décourager de nombreux autres amateurs de football, surtout en cette période de la coupe du monde à Moscou, où les équipes d'Angleterre, de la Belgique, la Croatie, le Danemark, l'Espagne, la France, la Suède et la Suisse défendent toujours les couleurs de leur pays.

D'ailleurs l'ouvrage de Ken Bensinger "Red Card" ou "Carton Rouge", qui vient de sortir (ce 14 juin), ne s'attaque nullement à des sportifs, mais à des magouilles financières peu sportives et hautement regrettables à l'intérieur de la FIFA, la Fédération Internationale de Football Association.

J'avais comme tout le monde, je présume, lu pas mal d'articles alarmants à ce propos, surtout au cours des dernières années, mais on reste sur sa faim. En d'autres termes, l'on continue à se poser les questions fondamentales : comment est-ce possible que ce cela ait pu aller si incroyablement loin, pendant si longtemps et que de telles sommes astronomiques soient détournées à des fins d'enrichissement personnel par une poignée de "businessmen" qui sont à l'opposé du "fair play", qualité pourtant vitale pour le sport.

J'avais également lu des livres de fiction du regretté Philip Kerr, qui vient de mourir à Édimbourg en Écosse, le 23 mars dernier, à l'âge de seulement 62 ans, dans lesquels il y a justement question de ces combines et magouilles dans ce sport extrêmement populaire en Europe et dans le monde. Je pense notamment à "La feinte de l'attaquant ", que j'ai chroniqué ici 3 mois avant son décès, le 24 décembre 2017, ignorant totalement qu'il souffrait d'un cancer qui lui a été fatal. La disparition du père spirituel de Bernie Gunther, son héros, est une perte pour tous les aficionados de bons thrillers intelligents, où l'humour et l'ironie ne faisaient jamais défaut.

Le grand avantage de cet ouvrage de Ken Bensinger est qu'il nous permette de rassembler ces "bits and pieces" ou morceaux disparates, dans un ensemble cohérent, basé sur des années de recherches solides. L'auteur n'est pas par hasard le journaliste d'investigation qui vient d'être nommé pour le prestigieux Prix Pulitzer du reportage national. Pendant plus de 20 ans, il a travaillé pour des journaux sérieux comme le Wall Street Journal, le Los Angeles Times et collabore à BuzzFeed News. Il est originaire de Seattle, mais vit actuellement avec son épouse, Patricia Yossen, d'origine argentine, artiste peintre et sculptrice, et leurs 2 enfants, à Los Angeles.

Ce livre est important dans la mesure où le football et la lutte contre la corruption le sont. Il part du bon vieux temps où les sous dans ce sport n'occupaient qu'une place modeste : le prix d'un abonnement ou ticket d'entrée pour les fans et pour les clubs les rentrées des pancartes publicitaires des négoces principalement locaux. Et le tournant décisif ne fut pas pris il y a une éternité, loin de là. L'ancien président de la FIFA, le Brésilien João Havelange le situe vers 1974 l'orsqu'il assuma sa fonction et que la FIFA avait 30 dollars sur son compte bancaire. Quand bien même que cette affirmation (à la page 40) soit légèrement exagérée, fait est que le début des grands revenus de cette association sportive se situe effectivement vers cette époque avec les droits de plus en plus élevés pour la transmission des matches à la télé, le merchandising et contrats avec les grosses multinationales et l'arrivée du Suisse "Sepp" Blatter, qui en devint secrétaire général en 1981, pour la présider de 1998 jusqu'à 2015. C-à-d que "le petit Napoléon Bonaparte du football" a marqué sa grosse empreinte sur ce sport pendant quasiment un quart de siècle ! Afin d'éviter tout malentendu, je signale que cette expression ne vient pas de l'auteur. Si je fais cette comparaison c'est parce que sa taille est tout le contraire de sa mégalomanie, sa soif de pouvoir et du fric.

Ce cher Sepp n'est bien sûr pas le seul en cause d'une corruption et de malversations à une échelle qui laisse rêveur. Ken Bensinger n'a pas peur de les nommer, tel l'Américain Chuck Blazer, que Poutine a surnommé Karl Marx à cause de ses cheveux, sa barbe et embonpoint. Ce New-yorkais, mort l'année dernière, était le numéro un de la Fédération de football de L'Amérique du Nord, L'Amérique centrale et les caraïbes (CONCACAF) fonction qu'il cumulait avec celle de membre du comité exécutif de la FIFA. Son nom a été nommé pour les dessous-de-table passés pour l'attribution d'organisation des coupes du monde à Moscou cette année et au Qatar en 2022 ! Cette attribution est une grande source de gains scandaleux pour certains "Fifards", si je peux m'exprimer ainsi. Des fonctionnaires russes sont allés jusqu'à promettre des tableaux de grande valeur se trouvant à l'Hermitage pour assurer le vote final en faveur de Moscou 2018. Que Vladimir Poutine a de grands intérêts à Sotchi, où des matches ont lieu, est de notoriété publique depuis les JO d'hiver qui s'y sont déroulés en 2014.

De l'autre côté de la barrière se trouve un certain "special agent" du ministère des finances des États-Unis (IRS ou Internal Revenue Service), Steven Berryman, qui a épluché pendant des années les déclarations fiscales de certains mafieux du football pour le compte de Mike Gaeta du FBI et le ministre de la justice, Loretta Lynch. Ceci a conduit à des procès en 2015 contre Sepp Blatter et consorts, malheureusement aussi (au sein de la commission "d'éthique" de la FIFA) contre l'ex-footballeur français méritant, Michel Platini, dont j'ai pensé cependant un moment qu'il allait succéder à Sepp, à la tête de la FIFA.
L'ironie du sort veut que les "problèmes " pour la FIFA soient partis d'un pays où notre football ("soccer" en Anglais) vient, en matière de popularité, loin derrière ce que nous appelons le football américain.

Pour écrire son ouvrage honnête et révélateur, qui fera certainement date dans l'histoire du football mondial, Ken Bensinger a pu bénéficier de l'aide d'une longue liste de personnalités à l'intérieur et à l'extérieur de ce monde bien à part, ce qui n'enlève rien à ses mérites et au grand sérieux de ces investigations.

Cet ouvrage, qui est sûrement à l'heure actuelle en voie de traduction en Français, sera aussi, j'en suis persuadé, dans les pays francophones un best-seller. En attendant, espérons que les Bleus, les Diables Rouges ou une des équipes nationales mentionnées plus haut, remportent la coupe du monde du football à Moscou.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
" Mais l'objectivité n'est pas la neutralité. L'effort de compréhension n'a de sens que s'il risque d'éclairer une prise de parti. Je prendrai donc parti pour finir." - Albert Camus

Source : Le Monde du 3 juillet 2018 à propos du match Japon-Belgique à Moscou.
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