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Jacques Finné (Autre)
EAN : 9782702407288
248 pages
Le Masque (30/11/-1)
3.67/5   6 notes
Résumé :
Selon l'aveu même de l'auteur, ces histoires d'horreur et d'épouvante seraient écrites afin de donner au lecteur de délicieuses nausées et de lui faire passer de désagréables moments. Et de fait on frémit bel et bien en les découvrant, tant elles sont efficaces et menées de main de maître, sans bavure aucune. Fantômes, vampires, malédictions diaboliques, rêves prémonitoires,terreurs animales...
Ce sont là quelques-uns des grands thèmes d'Edward Frederic Benso... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
“Il y a le peureux qui regarde sous son lit, et le peureux qui n'ose même pas regarder sous son lit.”
(J. Renard, Journal)

Calendrier oblige... les citrouilles fichent la trouille, la phrase de Renard est à prendre au premier degré, et le moment me semble idéal pour évoquer les esprits des auteurs morts et enterrés depuis longtemps.
Initialement, je voulais écrire un billet sur les histoires fantastiques "vraiment terrifiantes" d'Edward Benson, mais après avoir regardé les infos du soir, tout en pensant au lecteur blasé d'aujourd'hui, qui, certes, sait encore avoir peur, mais il lui faut pour cela un tout autre environnement, je devrais plutôt parler des histoires "relativement terrifiantes" d'Edward Benson.

Si vous tombez par hasard sur la traduction française (dans la collection le Masque Fantastique) chez un bouquiniste, et si vous êtes amateur du genre, n'hésitez pas à dépenser quelques centimes.
Edward Frederic Benson (1867-1940) n'est pas sans intérêt.
La passionnante préface de l'édition anglaise nous apprend que ses deux frères, Robert et Arthur, étaient des écrivains tout aussi prolifiques qu'Edward, dans la même veine fantastique, terrifiante ou dystopique. On peut se demander ce qu'en pensait leur père, Edward White Benson, l'archevêque de Canterbury et coqueluche de la reine Victoria. Les relations de la fratrie avec leur père n'étaient sans doute pas faciles tous les jours... et vice-versa.
Le prolifique Edward a à son actif plus de cent ouvrages, y compris un traité sur le golf, sur le patinage artistique (qu'il pratiquait-lui même avec un certain succès), sur l'Allemagne... et il est connu avant tout comme "l'auteur d'une biographie de Charlotte Brontë" (vu par les yeux pragmatiques de l'éditeur anglo-saxon). Mais ce serait dommage de faire l'impasse sur ses histoires aux motifs surnaturels.

Comment sont-elles ?
La réponse est évidente : parfois on doit s'armer d'un certain courage, pour affronter un indiscutable kitsch littéraire. Parfois c'est tout le contraire, et c'est là où l'affaire devient intéressante.
Parmi les réussites relatives, on peut compter "The Bus-Conductor", repris dans le mémorable film britannique "Dead of Night". La possibilité d'ouvrir une fenêtre qui permet de regarder d'un monde à l'autre peut parfois sauver une vie. Ni plus, ni moins.
Tout comme "The Man Who Went Too Far", histoire saluée par le grand Lovecraft en personne (probablement à cause de la flûte de Pan qui résonne sur ses pages), mais qui n'est, au fond, qu'une énième variation sur "Le Portrait de Dorian Gray".
Par contre, l'histoire suivante intitulée "Negotium Perambulans", qui parle des forces maléfiques à l'oeuvre dans une maison bâtie avec des pierres d'une ancienne église, est un véritable délice plein de fraîcheur, malgré ses cent ans d'âge. Il ne reste qu'à le lire, mes chers : c'est à cela que doit ressembler la véritable (et en même temps esthétiquement acceptable) horreur.
Les autres textes très solides sont "The Other bed" (une chambre d'auberge à deux lits, dont un est occupé par un hôte spectral, ou par quelque chose de pire encore) et l'éponyme "The Room in the Tower", légèrement naphtaliné, mais décidément impressionnant conte vampirique.
En ce qui concerne "Mrs Amworth", alias "l'une des meilleures histoires de vampires de tous les temps", force est de constater qu'il mérite sa réputation à juste titre. Mme Amworth cache un sombre secret, mais M. Urcombe n'est pas dupe, et il ne laissera pas les choses comme ça !
Si je fais l'impasse sur le véritablement dégoûtant "Caterpillars" (nouvelle espèce de chenille, baptisé Cancer Inglisensis, un terme qui se révélera étonnamment juste), j'arrive à l'histoire menée avec brio dans le style "ghost story" classique, "A Tale of an Empty House". Deux amis randonneurs vont se protéger de la pluie dans une vieille maison abandonnée...
Mais si vous préférez les messes noires, lisez plutôt "The Sanctuary" : avis aux amateurs de Huysmans et de son "Là-bas".

Une chose m'est venue à l'esprit en lisant ce recueil. On voit à quel point la nature joue encore un rôle important dans les histoires de Benson (et de tous les auteurs de fiction fantastique de l'époque : Machen, Blackwood, Dunsany, Lovecraft...). Les descriptions de paysages sont omniprésentes, elles font partie des histoires ; sans elles, les récits ne seraient qu'une carcasse décharnée. Bien sûr, plus de cent ans se sont écoulés, la civilisation s'est déplacée vers le milieu urbain, et la littérature avec elle. Mais à quel moment avons nous perdu cette perception bensonienne du monde ?
That's all, folks... 4/5, et bonne soirée citrouillarde !
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The Room in the Tower & Other Stories
Traduction : Jacques Finné

C'est dans la collection "Le Masque Fantastique" qu'ont été regroupées et publiées, dans les années 70, ces dix nouvelles de Edward F. Benson.

Le volume s'ouvre en beauté sur l'inoubliable - je ne plaisante pas et surtout, ne la lisez pas avant de vous endormir, c'est un conseil avisé, croyez-moi ! - "Chambre dans la Tour", variation astucieuse sur le cauchemar et le vampirisme qui, de l'avis général, demeure le chef-d'oeuvre de son auteur.

Le thème en est simplissime - en apparence : invité par un ami dans sa maison de campagne, un homme se voit attribuer une chambre dans une tour. Or, cette chambre, il l'a déjà vue maintes fois dans un cauchemar récurrent ...

Autre nouvelle, de très grande qualité, et périodiquement reprise elle aussi dans la littérature spécialisée : "Le Visage" où se mêle la encore le cauchemar et une forme de vampirisme. C'est la seule nouvelle d'ailleurs de Benson d'ailleurs où le personnage féminin soit considéré comme une victime potentielle - le plus souvent, c'est la femme qui agresse.

Au coeur du "Visage" donc, un autre cauchemar récurrent, fait celui-là par Heather, l'héroïne. Un jour, à un vernissage, elle découvre sur une toile le visage de l'homme qui hante ce rêve ...

Sensiblement plus long et voué aux cultes démoniaques, "Le Sanctuaire", dont on devine qu'il a dû réjouir Lovecraft - lequel mourut un an avant Benson - et bien entendu "Negotium Perambulans." (On peut penser que "Le Sanctuaire", qui met en scène un religieux corrompu, constitue une attaque directe contre le catholicisme.)

A citer encore, l'inquiétant "Mrs Amsworth" qui puise là encore aux sources du vampirisme.

Les autres nouvelles m'ont moins touchée. Il n'en reste pas moins vrai que ce petit recueil est digne des meilleurs bibliothèques. A bon entendeur ! ;o)
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