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Critique de Scaldie


Le Fort Intérieur et la sorcière de l'île Moufle est un roman atypique et difficile à chroniquer. Écrit par Stella Benson, une autrice britannique méconnue par chez nous, née à la fin du 19e siècle, le Fort Intérieur a été publié en 1919. Troisième roman de l'autrice, il prend place dans le Londres de la Première Guerre Mondiale, où se côtoient magie et bombardement allemand. Nous y suivons les péripéties de Sarah Brown, jeune anglaise ordinaire, qui fera la rencontre d'une sorcière espiègle et libre penseuse, tenant une boutique et une pension dénommée le Fort Intérieur, sur la charmante île Moufle, non loin de la commune de Faërie et de la grande ville de Londres.

C'est un siècle après sa première publication que nous découvrons le roman de Stella Benson, grâce aux éditions Callidor et leur collection « L'âge d'Or de la Fantasy », qui ont pour ambition de nous faire découvrir des auteurs de fantasy largement oubliés et sous-estimés. Ce qui étonne avant toute chose, c'est l'incroyable modernité du récit. S'inscrivant dans le genre du surnaturel, où la magie s'invite dans un monde bien réel, le Fort Intérieur possède un ton léger, discrètement humoristique, un brin caustique (cette ironie mordante si chère à l'humour british) notamment grâce aux interventions de la sorcière, pleines de spontanéité et de naïveté.

Toutefois, malgré son ton léger et la fluidité de son texte, le Fort Intérieur est un roman difficile à aborder, déconcertant à bien des égards. Sa structure narrative toute particulière, très décousue dans les premiers chapitres qui ressemblent à une succession de scènettes, m'a particulièrement déroutée au début. Toutefois, le récit finit par s'installer et les évènements finissent par se raccrocher les uns aux autres, rendant la lecture plus aisée. En outre, contrairement à ce que suggère le quatrième de couverture, nous ne suivons pas seulement les aventures du personnage de Sarah Brown (surtout au début) : en effet, la structure narrative n'est pas linéaire et même si Sarah Brown est présente dans toutes les scènes, une pléthore d'autres personnages lui volent la vedette et se succèdent comme protagonistes au gré des scènes constituant le récit. C'est pourtant bel et bien cette chère Sarah qui intéresse l'autrice tout au long du roman, ainsi que l'espiègle sorcière, mais elle n'apparaît parfois qu'en périphérie du récit.

Pour conclure cette critique, il me paraît important de souligner l'excellente facture du livre-objet. C'est un réel plaisir d'avoir une si belle édition entre les mains. le soin apporté à la mise en page et à la qualité du papier sont vraiment appréciables. En outre, le roman possède une magnifique couverture, réalisée par Anouck Faure, qui retranscrit parfaitement l'ambiance du roman. Chaque chapitre possède également une ou deux illustrations, des petits bijoux qui subliment l'objet-livre. L'ouvrage possède également deux post-faces très intéressantes : la première se centre sur l'analyse du roman et la deuxième sur la biographie de l'autrice.

En bref, un roman atypique, surprenant et attachant, présenté dans une sublime écrin. Une belle découverte !
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