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Isabelle Delord-Philippe (Traducteur)
EAN : 9782842713188
244 pages
La Musardine (04/04/2007)
3.43/5   41 notes
Résumé :
Dans ce récit autobiographique fort troublant, Toni Bentley, ancienne danseuse étoile, nous conte les joies du "holy fuck", la sodomie qui enseigne l'absolu abandon. Au-delà de son aspect profondément érotique, cette longue offrande, cette confession d'une incroyable liberté épouse la forme d'une somptueuse lettre d'amour et de gratitude, adressée à A-Man, l'homme par excellence qui, 298 fois en deux ans, révéla l'extase mystique à l'auteur. En la pénétrant "religie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
A lire absolument.

Toni bentley, ancienne danseuse étoile nous livre dans ce récit autobiographique, ses révélations érotiques autour de la sodomie, pratique qui l'a révélée, en tant que femme et rapproché de Dieu.

Wahou, avec un tel pitch on est en droit de se demander qu'elle est cet ovni littéraire ?
Des expériences et une narration puissamment érotiques. Un style impeccable, des réflexions quasi philosophiques, non pas quasi, totalement philosophiques autour de la sodomie, il fallait oser. (est-ce que cela a déjà été fait ? Possible, mais ce roman est mon premier du genre – Sade est relégué au rang des vieux trucs moisis et dégoûtants). La sodomie, c'est beau, c'est bon c'est bio.
Le texte n'est jamais gratuitement vulgaire. Et les rares passages ou l'érotisme sulfureux du texte passe à la pornographie débridée cela passe crème. Les joies d'un bon lubrifiant en somme.

En bref, mesdames et messieurs, précipitez-vous sur ce bouquin.
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Ç'aurait pu être un vulgaire bouquin pornographique sur "comment entrer par la porte de sortie", que l'auteur appelle quelquefois "la porte d'en bas"; il n'en est rien.
C'est d'abord un véritable exercice littéraire d'excellente facture, et dans le genre, un de mes coups de coeur.
Toni Bentley, ex-danseuse étoile du New York City Ballet, a appartenu pendant dix ans à la troupe de George Balanchine.
À ce titre, c'est une athlète qui connaît parfaitement son corps et entretient avec ce dernier une relation que connaissent bien les athlètes de haut niveau.
Parallèlement à sa carrière de danseuse, elle a écrit et publié dès l'âge de vingt-trois ans, et c'est là encore un domaine où sa plume est aussi aérienne que son tutu.
-Ma reddition- est une quête spirituelle, une introspection (pas de jeu de mots facile) d'une femme très cérébrale, sur sa sexualité, laquelle est respectueuse de son corps, de son identité de femme, de son partenaire, et du lecteur.
En résumé, un livre surprenant de par ses qualités littéraires, l'intelligence avec lequel le thème est abordé… troublant par moments, plus puissant qu'excitant.
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Récit autobiographique et éloge de la sodomie par une pratiquante invétérée. Ce récit fait partie de de mes grands coups de coeur du genre érotique.
Cela va bien au-delà de la description des sensations physiques, du plaisir ressenti, il s'agit d'une quête existentielle, de la découverte d'une révélation par la soumission pour une femme avant tout cérébrale, d'une réflexion sur la posture sexuelle féminine à l'égard de l'homme.
Dans la lignée des réflexions d'Emmanuelle Arsan sur la sexualité, ce texte riche en réflexions et très bien écrit est à prendre en considération. Intéressant, il ne laisse de toute façon pas indifférent.
Lisez plutôt l'extrait... Et si certains Babeliophiles veulent d'autres extraits dignes d'être lus, j'en ai à votre disposition.
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A partir d'un sujet plutôt scabreux et a priori assez nettement pornographique, le livre étonne par la sincérité et l'engagement littéraire de son auteure. Il n'est pas question d'un plat récit, mais d'une analyse fouillée et travaillée d'un parcours certainement et largement autobiographique. La traduction française est remarquable.
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Qu'on aime ou pas les en......des, ce livre est bien écrit. Toni Bentley revisite son corps et des parties de son esprit et de ses émotions avec la grâce d'une danseuse étoile. "Une chambre, un lit, deux corps, de la musique, aucune intrusion. Voilà la vie que je désirais explorer et que j'explorais. Une fois par semaine pendant plus d'un an", p.48, ou encore "On ne peut pas aimer qu'avec des mots", p. 49. Un livre sorti d'une réalité experientielle d'une femme qui connait la vie (divorcée etc. etc ) et qui se déguste, au fil des jours pluvieux ou chargés de désirs....profonds et charnels toujours connectés aux exigences d'un esprit fouilleur et d'une âme sensible, flexible et résistante (telle sa rondelle)..
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critiques presse (1)
Lexpress
10 juillet 2013
On suit cette femme à la recherche un peu maladroite de son plaisir, pour qui le sexe est une quête personnelle mais reste déçue par ses amants, inexorablement. La narration est entrecoupée de réflexions qui viennent apporter du recul et de la profondeur au récit.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
La vérité se cache au fond du cul. Un vit dans un cul fonctionne comme la flèche sur un test de détecteur de mensonges. Le cul ne sait pas mentir, il en est incapable : il a mal, physiquement mal, si on ment. La chatte, au contraire, peut mentir à la simple entrée en scène d’un chibre, elle ne s’en prive jamais. Les chattes sont faites pour tromper les hommes, avec leur tendre rosée accueillante et leurs propriétaires enragées.

Par le cul, la pénétration est plus profonde, plus intime ; elle suit le fil du rasoir. La voie qui traverse mes entrailles pour me conduire tout droit à Dieu est libre, elle a été dégagée.

" …une incursion chez le Démon puis retour au Seigneur… " Norman Mailer

Ceci est l’arrière-fond d’une histoire d’amour. Une histoire de second trou, pour être tout à fait exacte. L’amour depuis l’intérieur de mon derrière. Colette affirme qu’on ne peut écrire sur l’amour tant qu’on est sous son troublant empire, comme si seul l’amour perdu avait des résonances. Ce grand amour m’a donné une vue sur cour, décrite avec l’œil de mon derrière. Voici un livre où le recto est bref, et le verso est tout. Mon cerveau a été ébranlé avec mes entrailles.

Avoir un vit dans son cul donne vraiment son centre à une femme. De passive, la réceptivité devient active. Il ne reste plus qu’à agir. Son vit transperce mon yang – mon désir de savoir, de contrôler, de comprendre et d’analyser – et fait remonter à la surface mon yin – mon ouverture, ma vulnérabilité. Je ne peux pas y arriver toute seule, par volonté. Je dois être forcée. En me baisant, il me renvoie à ma féminité. Quand on est une femme libérée, c’est le seul moyen d’y revenir et de garder sa dignité. A quatre pattes, le cul dressé, je n’ai d’autre choix que de succomber et de m’affoler. Voilà comment je puis avoir une expérience que mon intellect ne me permettrait jamais. Voilà simplement comment ma libération s’est manifestée. Mais, pour n’importe quelle femme rationnelle, l’émancipation par la porte basse ne devrait jamais être un choix. Cela peut seulement arriver comme un cadeau. Une surprise. Une grosse surprise.

Cette histoire raconte comment je suis venue à connaître – et parfois à comprendre – des termes se rapportant à la quête spirituelle. Sur leur sens et sur leur pouvoir, la sodomie m’en appris davantage que n’importe quel autre enregistrement.

Le sexe anal est pour moi un événement littéraire. Les mots se sont d’abord mis à couler pendant même qu’il était enfoui au fond de mon cul. Son stylographe sur mon papier. Son marqueur sur mon buvard. Sa fusée sur ma lune. C’est amusant où l’on trouve l’inspiration.

L’enculade est le grand acte anti-romantique – à moins que, bien sûr, comme moi, votre idée de la romance ne commence à genoux, la tête enfouie dans un oreiller. La poésie, les fleurs, et les promesses « jusqu’à ce que la mort nous sépare » n’ont guère place dans l’arrière-pays. La pénétration anale implique le tranchant de la vérité, et non les doux replis de la sentimentalité propre à l’amour romantique. Mais l’enculerie est plus intime que la copulation. Vous risquez de montrer votre merde, au propre comme au figuré. Vous accueillez un homme dans vos entrailles – votre espace le plus profond, l’espace que vous avez appris, toute votre vie, à ignorer, à cacher, à taire – et votre conscience s’éveille.

L’humiliation est le plus grand de mes démons mais, quand mon œil de bronze est enfoncé, je découvre que mes craintes sont infondées. C’est grâce à cette reddition sensuelle, ce chemin interdit, que je me suis trouvée, que j’ai trouvée ma voix, mon esprit, mon courage… Et mes bêlements de vieille bique ! Ces pages sont la vérité sur la beauté de la soumission. Le pouvoir de la soumission. Pour moi, voyez-vous, j’ai découvert par hasard la grande farce cosmique, l’ironie suprême de Dieu.
Entrez par la sortie. Le Paradis vous y attend.
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Les définitions varient : à Rhode Island, par exemple, où la loi a été abrogée en 1998, la sodomie était un crime, un « crime contre nature, abominable et odieux », valant à son auteur de sept à vint ans de prison – à moins bien sûr, qu’il ne soit marié. Dans ce cas, ce n’était absolument pas grave. Dire qu’il fallait se marier pour devenir légalement « abominable et odieux » ! Je salue ce genre de logique légale.
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Côte à côte, quel ennui ! Un jour, j’ai essayé cette position pendant quelques minutes ; ce fut franchement déroutant. L’égalité nie le progrès, empêche l’action. Quand l’un est dessus et l’autre dessous, on peut monter au septième ciel et redescendre, alors que sur le côté, nul ne peut s’entendre sur qui va payer, qui sera baisé et qui en fera les frais.
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Si vous laissez un homme vous enculer – et seul l’amant vraiment délicat devrait avoir ce privilège -, vous apprendrez à avoir confiance non seulement en lui mais en vous-même, absolument sans contrôle. Et au-delà du contrôle il y a Dieu.
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"La volupté, ai-je appris en me faisant sodomiser, est l’expérience de l’éternité dans l’instant présent. La sodomie est l’ultime acte sexuel de confiance. Je veux dire qu’on peut vraiment avoir mal – si l’on résiste. Mais si l’on surmonte cette peur, en la traversant, littéralement, ah la joie qui nous attend de l’autre côté des conventions. La paix qui vient après la douleur. La clé, c’est de dépasser la douleur. Une fois absorbée, celle-ci est neutralisée et permet une métamorphose.
Le plaisir seul est simple indulgence passagère, une distraction subtile, une anesthésie sur le chemin de quelque chose de plus élevé, de plus profond, plus intime. L’éternité se trouve au-delà, bien au-delà du plaisir. Et de la douleur. Le pourtour de mon cul est l’horizon de l’événement sexuel, la frontière de cet au-delà auquel il n’y a pas d’échappatoire. Pas pour moi, en tout cas.
Je suis athée, par atavisme. J’ai fini par connaître Dieu par l’expérience, en me faisant foutre en cul – encore, encore, et encore. J’apprends lentement, mais je suis une hédoniste, une goulue. Je suis sérieuse. Très sérieuse. Et j’ai été encore plus surprise que vous par cet éveil étrangement brutal à une extase mystique.
Voilà la grosse surprise de Dieu, Son humour subtil et Sa puissante présence, manifestée dans mon cul – on ne peut nier que c’est une sacrée manière d’attirer l’attention d’une sceptique !"
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