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Critique de Melisende


Nathan propose régulièrement de nouveaux romans pour les adolescents et jeunes adultes. Je ne suis pas toujours convaincue par leur qualité mais je me prête au jeu bien volontiers. La Pire mission de ma vie ne me tentait pas plus que ça et je ne pensais pas sortir les épreuves non corrigées de ma pile avant un petit moment… jusqu'à ce que je découvre l'avis très enthousiaste de Cali. Je lui fais confiance car même si nous n'avons pas toujours les mêmes goûts, nos ressentis vont globalement dans le même sens et je sais qu'elle cherche elle aussi un minimum de qualité derrière le divertissement.
Tout n'a pas été parfait mais je ressors globalement enthousiaste de ma lecture. Encore une fois, et c'est un peu le défaut majeur de la YA (Young Adult), c'est agréable à lire et fluide mais c'est aussi trop insipide pour rester longtemps en mémoire. Un bon moment sur le coup… mais 380 pages bien vite oubliées dans les méandres de mon cerveau.

A l'instar des autres romans du genre, le lecteur suit les aventures d'une adolescente de 16 ans. C'est l'âge où tout est possible, où tout est vécu avec passion et où l'on commence à se tourner vers sa vie d'adulte…
Margaret - Maggie - n'a quant à elle, pas connu une enfance et une adolescence habituelles : elle crochetait déjà des coffres-forts alors qu'elle portait encore des couches-culottes et à 16 ans, alors que les autres adolescentes pensent à leur tenue de bal et à leur cavalier, Maggie doit remplir une nouvelle mission de la plus haute importance. Trop responsabilisée, la demoiselle va devoir apprendre à être une ado lambda… à commencer par le look et le comportement.
Alors oui, une espionne professionnelle de 16 ans qui, pour rassembler des informations primordiales détenues par un journaliste influent, doit se rapprocher du fils de celui-ci… c'est pas hyper crédible. C'est même carrément gros la plupart du temps. Mais bizarrement, ça ne m'a pas gêné plus que ça. Je me suis laissée prendre au jeu et j'ai aimé suivre le nouveau quotidien de la jeune héroïne. Maggie est un personnage agréable à côtoyer ; elle est brillante, amusante et a de la répartie. J'ai aimé assister à son entrée dans le monde « normal » et j'ai aimé la voir lâcher prise petit à petit.

La Pire mission de ma vie est clairement plus tournée vers la romance naissante et l'apprentissage de l'adolescence par Maggie que vers l'aspect espionnage international.
On se doute évidemment que son attachement factice pour Jesse - le fils du journaliste - va se transformer en quelque chose de beaucoup plus sincère et, qu'évidemment, elle va devoir choisir entre sa mission d'espionne (et donc la sécurité de ses parents et de l'organisation dont ils dépendent) et ses sentiments naissants pour le beau gosse du coin. Oui, l'intrigue est très convenue et les surprises ne sont pas vraiment au rendez-vous. N'ouvrez pas ce roman en espérant trouver un scénario inattendu. Malgré tout, j'ai trouvé que l'auteure menait bien sa barque, on arrive au bout sans difficultés et sans temps morts.

Ce qui m'a étrangement le plus plu, c'est la personnalité des personnages secondaires ou plutôt, l'exubérance de l'une des figures : Roux, la nouvelle meilleure amie. Je dis « étrangement » parce qu'habituellement, les personnages exubérants, grandes gueules et typiquement adolescents, ça me gonfle. Mais là, pas du tout. La jeune fille est bourrée de défauts, elle parle trop (et souvent pour ne rien dire), elle casse les pieds à tout le monde, elle gâche la plupart des moments lorsqu'elle est dans le coin… et pourtant, je l'ai trouvée touchante. C'est LA touche de fraicheur de cette histoire.
De son côté, Jesse le fils de l'ennemi, m'a semblé un peu trop lisse pour ne pas dire fade. C'est un gentil gamin qui n'a pas forcément une vie facile malgré tout l'argent amassé par son père. Mouais. Il manque un peu de relief à mon goût.
Les autres figures évoluant autour de Maggie m'ont paru complètement à l'ouest. A commencer par ses deux parents. Deux espions hyper brillants dans leur domaine mais aussi hyper paumés dès qu'ils se retrouvent dans la « vraie » vie. Et leur ami Angelo, lui aussi membre de l'organisation secrète, m'a fait l'effet d'un type complètement hors du temps ; du genre à apparaître de nulle part aux commandes d'un hélicoptère, portant un costume Armani. Quand je vous disais que niveau crédibilité, c'était moyen moyen. Mais ça reste amusant et surtout, divertissant, c'est le principal.

Le divertissement passe aussi par le style de Robin Benway (enfin, si on peut parler de style quand on se tourne vers les romans du genre ?). Première personne du singulier et donc point de vue interne (pour créer une plus grande empathie au près des lectrices adolescentes) et utilisation du passé composé et de l'imparfait. On est loin des belles tournures au passé simple des récits plus classiques mais on évite l'horrible présent souvent mal employé. Et ça passe bien.
Comme d'habitude, on regrette un manque de descriptions, l'auteure se contentant du strict minimum mais contrairement à ce que j'ai pu lire par le passé, j'ai trouvé les dialogues vraiment utiles voire pertinents. Ils créent une vraie dynamique grâce aux réparties percutantes des personnages.

La Pire mission de ma vie n'est donc pas le roman du siècle mais Robin Benway nous propose là quelque chose de tout à fait honorable. L'intrigue est certes attendue mais les personnages la font vivre assez bien pour mener le lecteur jusqu'au bout avec un certain plaisir. Idéal pour les jeunes lecteurs et pour les moins jeunes qui ont envie d'une pause fraicheur entre deux textes plus denses.
Lien : http://bazardelalitterature...
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