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EAN : 9782021344202
320 pages
Seuil (05/03/2020)
3.57/5   21 notes
Résumé :
A 4 ans, Billie James a assisté à la mort de son père, célèbre poète, mais elle n'en garde aucun souvenir. Trente ans après en être partie, elle revient dans la cabane décrépite de son enfance, dans le delta du Mississippi. Alors que les voisins se comportent étrangement et que des rumeurs circulent autour du décès de son père, Billie exhume de lourds secrets sur sa famille. Premier roman.
Que lire après Rien dans la nuit que des fantômesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Billie hérite de la maison de sa grand-mère dans le sud des USA, en plein Mississipi, un sol qu'elle n'avait pas foulé depuis plus de trente ans et la mort de son père, célèbre poète noir, dans cette même maison.

Mais tandis qu'elle découvre quelques secrets sur cette disparition paternelle, elle doit commencer à démêler un enchevêtrement de préjugés et de violence qui gangrène sa ville natale et qui explose une fois dépassé le vernis des conventions.

Rien dans la nuit que des fantômes- très beau titre, pour une fois plus beau que le titre original- est à la fois un thriller et un riche conte du delta du Mississippi, une histoire de droits civiques et de relations interraciales à travers les générations et également une saga familiale qui charrie son lot de secrets de famille.

Un premier roman assez magistral qui a pour toile de fond un Mississippi incroyablement atmosphérique, poisseuse et lumineuse dans un seul et même élan. Et cette Billie James est ces héroines qu'on n'oublie pas !
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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A l'heure où j'écris ces lignes, des manifestations se multiplient aux États-Unis, en réaction à la mort d'un homme noir tué par les forces de police. Sans le vouloir, cette histoire entre en parfaite résonance avec l'actualité.

Alors que l'héroïne métisse revient dans sa région d'origine, elle est confrontée au comportement étrange des gens du pays. Elle comprend que la mort de son père, trente ans auparavant, qui semblait accidentelle, cache de nombreux mystères.

Au-delà de cette quête de vérité, Chanelle Benz veut montrer le rapport toujours compliqué entre les différentes communautés dans certaines régions américaines. Grâce aux investigations de Billie, le récit alterne entre l'histoire ancienne du père et le quotidien actuel. On balaye ainsi sur des décennies l'évolution des relations interraciales. On constate que malgré la fin de la ségrégation, l'image des noirs n'a pas changé aux yeux de certains.

Ce roman fait donc partie des indispensables si on veut comprendre l'Histoire et si on veut éviter de refaire les mêmes erreurs. le fonds est très important. Mais c'est au niveau de la forme que la mécanique coince. Les personnages n'ont pas assez de volume pour incarner le combat qu'ils représentent. A l'instar des dialogues, je les ai trouvés un peu plats et je n'ai ressenti ni leurs convictions et ni leur sincérité. le scénario étant lui aussi prévisible, je n'ai pas vraiment été pris par le destin des protagonistes. Chanelle Benz nous raconte une histoire dramatique mais elle en oublie en route les sentiments qui l'accompagnent. Son aventure dont j'attendais beaucoup a donc été une petite déception pour moi.

Alors oui, ce thème méritait d'être mis en lumière, oui, ce livre avait de bonnes intentions mais personnellement, je n'ai jamais été en phase avec lui. Dénué de profondeur, il m'est passé sous les yeux. Rendez-vous manqué, à vous de juger !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Être en territoire ennemi et à la maison en même temps. Cela pourrait résumer le paradoxe si prégnant que Chanelle Benz dépeint dans ce roman.

Dans le moite delta du Mississippi, en 2003, Billie James revient suite à un héritage. Une trentaine d'années après la mort de son père.
Il était noir. Un poète. Sa notoriété était croissante. Il avait quitté le delta natal pour New-York. Mais il est revenu. Et il y est mort.
Que s'est-il passé cette nuit-là ? C'est la question qui traverse le roman.

De nombreux dialogues sont l'occasion de peindre le tableau de ce Sud qui peine à se sortir de la gangue de son passé mythifié. Des réflexions extrêmement intéressantes, notamment sur le retour de la guerre des soldats noirs à la fin des années 40. N'ayant pas directement participé aux combats (la plupart du temps), ils n'en reviennent pas avec le bagage qu'auront ceux qui serviront au Vietnam. Au Mississippi, comme ailleurs, l'on s'inquiétera de leur propension potentielle à réclamer plus de droits et la tension montera en flèche, devant l'arrogance présumée de ces jeunes hommes métamorphosés par la découverte d'autres continents. Les lynchages exploseront.
Bien d'autres phrases, références, citations disséminées tout au long de l'ouvrage donnent au roman une solide fondation historique.
Le fait de faire du père un poète permet également d'aborder la question de l'art et plus particulièrement de l'écriture, par le biais d'un des personnages secondaires.
La mère, elle aussi décédée, était pour sa part une universitaire. Une médiéviste. Ce qui donne lieu à de savoureux impromptus, sur la peste notamment.

Que valait la vie d'un Noir ? Que vaut la vie d'un Noir ?
Ce sont des questions que posent le roman.
Du sociétal à l'intime, Chanelle Benz développe aussi le portrait d'une famille déchirée par le silence. le silence des morts et celui des secrets.

J'ai beaucoup aimé les dialogues et la narration qui, comme "en vrai" passent parfois du coq à l'âne, ou font avancer deux sujets en parallèle, alternativement. Cela demande un petit ajustement au niveau de la lecture, mais une fois cela fait, c'est un vrai plaisir.
De la même manière, il faut parfois quelques lignes pour se situer au démarrage d'un chapitre. Mais rien de très exigeant.

Il y a de nombreuses formules qui font mouche, d'images admirablement bien trouvées pour exprimer des sensations précises et immédiatement perceptibles.
Je lirai avec grand intérêt son recueil de nouvelles.

Derrière son magnifique titre se cache un non moins magnifique roman sur la mémoire, le racisme et la lutte. Et donc sur l'oubli, l'entraide et la justice. Je le recommande vivement. Chanelle Benz frappe fort.

Lu parce qu'attiré par le titre et la couverture, puis par les premiers mots de la quatrième de couverture. Je ne recommande d'ailleurs pas particulièrement sa lecture, parce qu'elle annonce l'arrivée d'un personnage qui n'apparaît qu'au tiers du roman.
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Lire Rien dans le nuit que des fantômes alors que les conflits interraciaux se multiplient en France et aux USA, donne un sacré réalisme supplémentaire à ce roman. Billie, notre héroïne, revient dans son village natal pour enquêter sur la mort de son père. Suicide, accident, meurtre? Les avis pleuvent, mais aucun ne correspond. Dans ce village pauvre, au chômage élevé, les rapports entre noirs & blancs étaient compliqués. Et le sont toujours. le sujet est très fort, mais à multiplier les points de vue des différents protagonistes, on s'y perd. Des ellipses temporelles ne sont pas expliquées, laissant le lecteur dans une expectative désagréable. Les rapports sociaux & familiaux sont bien écrits, la vie américaine sonne vraie, mais il manque des cohérences dans le fil de l'histoire. L'héroïne est partagée entre peur & force dans cette maison de l'enfance mais elle n'arrive pas à nous retenir avec elle dans son dédale de sentiments.
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Trente ans après la mort de son père, un poète noir en pleine ascension, Billie James revient à Greendale dans la maison que lui a léguée sa grand-mère.

Un voisin lui dit que le jour de la mort de son père, elle avait disparue et que des recherches avaient été lancées, mais elle ne se souvient de rien, elle n'avait que quatre ans à l'époque. Les adjoints du shérif, tous des blancs, avaient déclarés à un mort accidentelle, mais elle est bien décidée à connaître les circonstances de l'accident.


On ne peut pas parler de véritables enquêtes mais plutôt de conversations avec des personnes ayant connues son père mais dans ces échanges elle ressent rapidement, à l'évocation de sa mort, un comportement qui ne cadre pas avec une mort accidentelle. Alors qu'elle s'approche de découvrir les faits, elle est sauvagement agressée.


Mais plus qu'un thriller c'est un roman d'atmosphère que nous livre l'auteure dans ce Sud profond où plane encore les ombres du passé, de la ségrégation et du Ku Klux Klan, une époque où la vie des noirs ne valait rien.


Les amateurs de policiers ou de thriller seront fortement déçu, même si c'est très bien écrit, car l'enquête n'est qu'un prétexte pour nous livrer un roman noir qui nous fait ressortir le décalage avec une certaine époque pas encore pleinement révolue.
Lien : http://imaginaire-chronique...
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critiques presse (1)
Actualitte
27 juillet 2020
Chanelle Benz, autrice britannique et antiguaise d’origine, nous plonge dans un thriller au rythme lent et à la chaleur étouffante, à l’image d’un Sud comme engourdi et réticent à évoquer le passé.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"Le lendemain matin, Billie s'habille debout sur sa valise car le foutu sol est gelé. Sans compter que le chauffe eau ne marche pas et qu'elle ne peut pas se réchauffer sous un douche brûlante. Elle remplit d'eau froide le minuscule lavabo de la salle de bains et se lave aux endroits critiques telle une bonne dans son arrière cuisine"
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Lorsqu'elle faisait des cauchemars, petite, elle allait dans la chambre de sa mère, s'agenouillait au pied du lit et murmurait : "Je pense des mauvaises pensées."
Sa mère se tournait vers elle sans ouvrir les yeux et répondait : "Penses-en de bonnes."
Et c'est ainsi que sa mère interrompait la fin du monde.
(26)
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Comme tant de vétérans noirs de la Seconde Guerre mondiale, il est revenu au pays avec l'espoir qu'on le traiterait désormais avec dignité, pas comme un citoyen de deuxième classe. Au lieu de quoi il a été accueilli par, dirais-je, le déferlement de violence et de terreur que nous connaissons. Ce que je veux dire, c'est que bon nombre d'hommes blancs, particulièrement dans le Sud, craignaient que ces vétérans noirs aient oublié la place qui était la leur. La conséquence, c'est une flambée soudaine des lynchages. (127)
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Mon expérience, après toutes ces années à étudier les crimes à caractère raciste, c'est que même si c'est une personne en particulier qui appuie sur la détente, en un sens, il s'agit presque toujours d'un acte collectif. (137)
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Sur la route du bar, ils passent devant le panneau d'affichage d'une église : KLAXONNEZ SI VOUS AIMEZ JÉSUS / ENVOYEZ UN TEXTO SI VOUS VOULEZ LE RENCONTRER. (107)
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