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Citations sur Dans les yeux du ciel (94)

Je viens de prendre un immeuble de cent étages sur la tête. Mon enfant a vieilli de dix ans en cinq minutes. J’ai quitté une petite fille ce matin, je retrouve une adolescente. Une adolescente affranchie sur mon métier, celui de la mère de sa mère. Qui découvre les hommes. Qui fume. Qui sèche les cours et va risquer sa vie dans des manifs contre le pouvoir. Tout ce que j’ai construit vole en éclats. Je paie au prix fort mon silence.
– On fait rien de mal, maman. Et de toi, j’en ai parlé à personne. Je te jure. Je sais ce que les autres penseraient…
J’ai les yeux humides, la gorge sèche. Selma prend ma main et se serre contre moi. Je voudrais lui arracher la langue. J'ai juste la force de lui dire «Je t’aime». Mais j’ai aussi besoin de savoir. p. 130
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Quant à la soif de liberté, elle ne rassasie pas la soif tout court. Les idéaux de fraternité s’arrêtent là où le ventre commence à se faire entendre. 
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De la naissance à la mort, nous n'avons d'autre vocation que de servir nos maîtres de droit divin : père, frères, oncles, époux. Califes et muftis maintiennent l'étau serré. Si peu de femmes se rebellent. Gamines puis épouses maltraitées, la plupart d'entre elles se vengent sur leurs filles. Leurs fils sont éduqués comme des princes. Ils ont autorité sur leurs soeurs, même ainées. Ce sont elles qui veillent au maintien de l'ordre établi. Elles les premières à jeter la pierre à la femme adultère et à la prostituée. Ce sont elles les gardiennes du temple.
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(…) Les morts et les blessés s’accumulent. Comme les divinités anthropophages, la liberté réclame des sacrifices. Et le peuple n’est pas avare de martyrs. Pas de chômage lorsqu’il faut des héros. L’offrande de soi aux idéaux collectifs, quels qu’il soient, est le mécanisme qui fonctionne à plein régime. Les plus chanceux auront leur patronyme sur une plaque de rue défraîchie. Certains, un nom dans une liste interminable sur un monument. Presque tous seront oubliés. (p. 80)
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Quand il s'agit de son bon plaisir, la prostitution c'est halal...Osmane sait que je l'ai reconnu. De mon côté, je suis consciente que si je parle un jour, lui ou l'un des siens me tuera. L'hypocrisie est de toutes les religions, de toutes les obédiences, de toutes les idéologies. Le silence, son complice. Ce barbu crasseux d'Osmane frappe encore plus fort que Monsieur le gouverneur. Une violence pure. Il n'a pour moi que des mots blessants, infamants. Sans relief. Son champ lexical est un lopin de terre aride.
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Même dans mon métier, "travailleuse indépendante", ça sonne mieux que "pute de garnison". On a les fiertés qu'on peut...
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"Le "printemps arabe" est un néologisme vide de sens. Les Arabes ne connaissent que l'été et l'hiver. Pas la nuance. Si l'on peut déplorer la brutalité de l'actuel régime, on sait aussi combien ces pouvoirs autoritaires sont un rempart contre le fondamentalisme.
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Comme les divinités anthropophages, la liberté réclame ses sacrifices. Et le peuple n'est pas avare de martyrs. Pas de chômage lorsqu'il faut des héros. L'offrande de soi aux idéaux collectifs, quels qu'ils soient, est un mécanisme qui fonctionne à plein régime. Les plus chanceux auront leur patronyme sur une plaque de rue défraîchie. Certains, un nom dans une liste interminable sur un monument. Presque tous seront oubliés. Même s'ils auront contribué à écrire des pages qui feront la fierté des vivants.
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Le "printemps arabe" est un néologisme vide de sens. Les Arabes ne connaissent que l'été et l'hiver. Pas la nuance. Si l'on peut déplorer la brutalité de l'actuel régime, on sait aussi combien ces pouvoirs autoritaires sont un rempart contre le fondamentalisme.
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Comment pourrais-je te dire, le cœur léger et sincère : « Merci, mon Dieu, pour la vie cauchemardesque que tu m'as réservée » ? Je n'y arrive pas. Pas encore. Du fond de ma condition, j'ai beaucoup réfléchi. Tu es au sommet de la pyramide, « tout là-haut ». Moi, je suis « en bas ». Certains sont même plus bas que moi. D'autres sont mieux positionnés. C'est toi qui les as mis là. Ou bien se sont-ils fait leur place eux-mêmes sans que tu y trouves à redire ? Je crois que cette pyramide est une impasse. Car si tu n'étais pas « là-haut », y aurait-il un « en bas » ? Cet ordre des choses, divin ou non, il faut le détruire. Je n'y trouve pas ma place. Je ne désire pas faire partie de ta Cour. Je suis peut-être une putain mais pas une courtisane. Ni de Dieu, ni des hommes. Je suis libre, comme tu m'as faite. Une femme enfermée dans une prison dominée par des mâles. De la naissance à la mort, nous n'avons pas d'autre vocation que de servir nos maîtres de droit divin : père, frères, oncles, époux. Califes et muftis maintiennent l'étau serré. Si peu de femmes se rebellent.
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