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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Rachid BENZINE est un islamologue français qui, depuis longtemps déjà, défend une posture digne et intéressante à mes yeux. Selon lui, le CORAN, pour être respecté dans son esprit a besoin d'un travail d'exégèse. Remettre sa forme dans un contexte historique pour en comprendre le fond, la portée, l'invitation de Foi faite aux musulmans. Cette position est courageuse face au radicalisme islamique de certains et elle n'a pas valu que des applaudissements à R. BENZINE, loin de là !
Pour rappel, n'oublions pas, avant toute critique de cette volonté d'exégèse apparaissant tardive aux yeux de certains, que l'Islam est né au sixième siècle, soit 600 ans après le christianisme et qu'il a été nécessaire d'attendre des siècles et des siècles pour que l'idée même d'une étude exégétique des textes bibliques soit admise par les religieux chrétiens se réclamant de la révélation du Livre.
Ceci étant dit, le contenu du livre « Nour, pourquoi n'ai-je rien vu venir ? », signé Rachid BENZINE, prend tout son sens et revêt une importance capitale dans le dialogue nécessaire à mettre en place entre les tenants d'un islamisme passé à la critique historique et les djihadistes de Daesch.
Rachid BENZINE a imaginé l'échange de lettres entre un père pratiquant l'Islam, lui-même islamologue féru d'analyses, de questionnements et de travaux historiques et sa fille, jeune adulte partie rejoindre Daesch pour s'y marier et soutenir la cause de l'état islamique. Ce qui est intéressant, c'est que le dialogue père-fille, en conflit permanent sur les valeurs, est un dialogue réfléchi, argumenté, violent parfois mais qui reste possible parce que l'amour de l'un pour l'autre et vice-versa reste plus fort que ce qui les sépare. S'en suit une remise en question des certitudes, des attitudes à adopter, des choix de vie à poser. Choc des idées, des générations, des croyances et de la manière de les vivre !
Le texte est d'une force incommensurable, d'une densité à couper le souffle … ou plutôt à le rendre, ce souffle, à la vie, à l'espoir, à l'avenir. Ce texte, écrit à la suite des attentats de Paris, pose un vrai jalon dans la compréhension du phénomène terroriste et dans la nécessaire confrontation des idées n'acceptant pas de lâcher les principes de vie qui rendent possible et la vie en commun, et l'altérité !
Sous l'impulsion de Rachid BENZINE lui-même, ce livre est devenu une pièce de théâtre (Lettres à Nour), mise en scène par l'auteur lui-même, dans une sobriété qui laisse entièrement la place à la prise de distance, à la réflexion et aux échanges que suscitent les débats entre les acteurs, le public (débat le plus souvent vécu en présence d'un islamologue capable d'éclairer les spectateurs sur les notions de base qui ont présidé à l'écriture de ce livre-spectacle).
« Lettres à Nour », une expérience à vivre, que ce soit en lecture ou en partage théâtral. Une occasion à ne pas manquer si elle vous est donnée…
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J'ai eu la chance d'assister à la représentation de la pièce tirée du roman de Rachid Benzine et interprétée par l'auteur lui-même et une jeune comédienne belge étonnante (dont je ne parviens pas à retrouver le nom). C'était un moment très poignant, ce texte est vraiment très fort et peut aider à comprendre à la fois la radicalisation de certains jeunes musulmans (ici une jeune fille) et la difficulté des proches (ici un père, intellectuel musulman) à s'y opposer. Superbe texte.
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Coup de coeur à l'époque pour la pièce de théâtre (Charlie Dupont et Tania Garbarski se donnaient la réplique) et re-coup de coeur pour le livre!

Il s'agit donc d'un court roman épistolaire entre un père et sa fille.

Nour est partie, à l'insu de son père, pour l'Irak et s'y est mariée avec l'un des lieutenants de Daesch.

La première lettre est donc cette annonce faite au père, la fille étant convaincue par son combat même si elle n'ignore pas que son père ne partagera pas son point de vue.

La seconde lettre est donc la réponse du père, professeur en philosophie à l'université, qui exprime ses doutes et ses craintes face à la vie et la cause choisies par sa fille. Il tente de lui ouvrir les yeux sur le mirage promis, les arguments trompeurs de Daesch, etc.

S'en suivront de longues, mais espacées dans le temps, lettres de l'un et l'autre, empreintes d'amour et sujettes à une multitude de questionnements et de réflexions: au sujet de la religion, des extrémistes, de la malheureuse construction de murs plutôt que des ponts (Monsieur Trump pourrait peut-être s'en inspirer) et sur l'avenir que chacun peut envisager sans l'autre.

Le texte est extrêmement bien écrit, intelligent et bouleverse le lecteur dans les derniers chapitres.

Un vrai coup de coeur!

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Un dialogue (de sourd) entre un père et sa fille qui est partie "faire le djihad". On suit l'évolution de la pensée de la jeune fille qui s'enfonce inéluctablement dans la violence, enrôlée dans une secte puissante où la réalité est transformée, déformée pour servir les "idéaux". C'est court mais percutant.
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Voila un livre que tout le monde devrait lire.
Quelle qualité dans ces échanges épistolaire entre un père et sa fille partie rejoindre la guerre sainte. D'abord la surprise, puis l'incompréhension, mais toujours l'amour et l'échange entre eux.
Chacun défend son point de vue avec acharnement et conviction, un vrai débat intellectuel autour de deux regards, de deux perceptions du monde.
L'expérience sera difficile, longue et douloureuse, mais l'auteur sait faire triompher l'amour, sinon la raison.
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C'est une correspondance terriblement triste. Une fille, brillante étudiante en philosophie, aimée par son père, éduquée dans un esprit de tolérance, de respect d'autrui et de liberté, rejoint en Syrie un mari rencontré sur Internet, et épouse la cause du djihad. C'est par courrier qu'elle transmettra ces nouvelles à son père père, intellectuel musulman, historien qui questionne le Coran, qui dira à sa fille que "le contraire de la connaissance, ce n'est pas l'ignorance, mais les certitudes". A travers cet échange épistolaire, Rachid Benzine, nous interpelle en nous parlant de doute, de croyance, de certitudes, de monstruosités, de frontières et de ponts. C'est un texte fort qui invite à la réflexion.
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