AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de gouelan


Imaginez deux boites aux lettres magiques, deux messagères un peu sorcières, plantées dans le temps, l'une dans le passé, l'autre dans le présent. Une lettre écrite élégamment à la plume Sergent-Major, par un écolier, en 1914, dans un village de Picardie, se retrouve dans les mains d'un collégien, en 2014, dans une petite ville de Picardie. Et pourtant, il ne s'agit pas de courrier égaré. Les boites aux lettres vont avaler beaucoup de courriers, sans que les deux garçons, L'Hadrien du passé et l'Adrien du présent, ne soupçonnent, au début de leur correspondance, l'étrangeté de leur relation, malgré le décalage du langage et certaines incompréhensions sur leurs modes de vie.

Les liens se tissent entre ces deux adolescents. Ils y puisent réconfort et conseils. Cent ans les séparent et pourtant les peines se ressemblent, alors que leurs conditions de vie sont tellement différentes. L'enfant paysan vit à l'aube de la première guerre mondiale, avec ses rêves d'études, sa misère, et l'enfant d'un pays en paix, vit dans le confort, dégoûté de l'école, en perte de repères.

Comment faire comprendre à Hadrien qu'il court un grand danger, lui qui vit sur le Chemin des Dames où se déroulera une bataille sanglante ? Comment aider Adrien à prendre confiance en lui, à ne pas baisser les bras ? Les enjeux ne sont pas les mêmes évidemment, mais pour chacun d'eux les tourments pèsent lourd.

Une touche de magie pour aborder une page d'Histoire. L'histoire d'une guerre mais aussi l'histoire d'un monde qui a évolué. Un monde qui tourne tellement vite qu'il ne prend guère la plume pour écrire des cartes de vœux et encore moins prendre des nouvelles.
Deux garçons, deux vies qui se croisent à cent ans d'intervalle. Le temps passe mais n'a pas d'emprises sur les rêves d'enfants, sur leurs questionnements, quelque soit le cadre. Comme un fil qui court sans jamais s'interrompre, et qui, si on veut croire un instant à la magie, sans vouloir toujours tout expliquer, fait une boucle et sauve des vies.
Commenter  J’apprécie          1078



Ont apprécié cette critique (61)voir plus




{* *}