AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,39

sur 229 notes
5
51 avis
4
15 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis
Nous trouvons ici deux héros, épiques et ciselés à la perfection. Ils sont déchirés par la vie, un vieux héros blasé et une jeune pousse, mal dans sa peau mais pleine d'espoirs et de volonté
- L'une, Héroïne, actrice et narratrice, c'est elle qui tient le rôle !
- L'autre, quasiment spectateur, impénétrable, que l'on voit raconter par les autres personnages
- Et, encore un beau travail sur le caractère de chacun et sur son évolution au fil de leur histoire
Et puis ces personnages secondaires riches, également tourmentés et maltraités, tels
- le conteur
- le légendier
- le roi
- La princesse
Mais également d'autres bandits, rebelles ou esclavagistes.

Tout cela étant enrobé,
- D'un méli-mélo de manigances, d'intrigues et de rebondissements
- de la question permanente quant à notre le héros, perdu, preux, égoïste (sauver son village, sauver Mara, seul but et à tout prix ?), défenseur du bien resurgissant de sa retraite pour une dernière valse fusse au péril de sa propre tête ?
- D'un système de magie basé sur le CALAME et la croyance qui l'entretien

Tout cela dessinant également des thèmes tels que
- le pouvoir qui ne perçoit plus depuis longtemps ce qu'est la vie du peuple
- La condition de la femme, esclave chez les riches, victime de cet esclavagisme institutionnel
- La domination des riches (rien de neuf ni d'exagéré ici)

Encore une fois nous retrouvons une très belle écriture, un scénario léché construit,
- Autour d'une histoire qui commence par la fin et fait des sauts dans le temps, cette marque de fabrique de l'auteur, mêlant présent et passé en deux histoires qui s'entremêlent et enrichissent la compréhension des personnages
- Très dense, mais fluide, avec globalement plus d'Action, mais suffisamment de Description
- Rythmé, bien que parfois un peu coupé par l'alternance de personnages vivants à d'autres périodes, d'autres vitesses
- Scénario dans lequel plus nous nous immergeons, plus la suite nous tend les bras, plus nous sommes impatients de découvrir la suite
Commenter  J’apprécie          50
Calame est un diptyque à lire, non seulement pour les amateurs de fantasy (qui trouveront une narration originale et passionnante), mais aussi pour les néophytes (qui seront happés par les chapitres courts, le rythme intense et les multiples retournements de situations). Paul Beorn a frappé haut et fort, et je suis impressionnée par le talent de cette toute nouvelle voix de la fantasy française ! Également, grand merci à cet auteur pour avoir su éviter l'écueil de la saga à rallonge (économie de l'attention et du porte-monnaie).

Le synopsis peut sembler un peu banal : dans un royaume gouverné par un tyran tout-puissant qui stigmatise la moitié de sa population, un héros charismatique mène une révolution pour restaurer la justice.
Sauf qu'il échoue : son armée est matée aux portes de la capitale, il meurt dans son face-à-face avec le Roi-Lumière (tiens donc, ne serait-ce pas une référence au Roi Soleil ?), les rebelles encore en vie sont capturées et promises à la potence. Mais pour une raison qu'on ignore, sa première lieutenante, Maura de Kenmare, est sommée d'aider le grand légendier royal à retracer la vie de feu son chef. Un jeu du chat et de la souris commence entre ces deux personnalités – chacun et chacune livrant peu à peu la vérité, mais tentant de garder par-devers ellui ses ambitions . En arrière-plan, on commence à entrevoir tout un jeu de pouvoir et d'influence entre le roi et l'Église – certains veulent tirer les ficelles dans un sens sans trop consulter les autres.

Bref, les intrigues sont multiples et se recoupent. En outre, on bascule entre le présent et le récit de Maura (ainsi que des autres prisonnières) pour trier le bon grain de l'ivraie et faire la lumière sur la véritable histoire de Darran Dahl, le héros légendaire qui pourrait tout aussi bien être un fou sanguinaire. Nombreux.ses sont les narrateurices ! Et pourtant, le récit reste très clair – et c'est pour moi un véritable tour de force : sans indication aucune, on sait très bien où est la chronologie, qui parle, quel est le sujet, etc. Mieux : le fait de multiplier les points de vue permet de multiplier aussi les révélations et les secrets, et c'est finalement un tableau immense et plein de nuances qui s'offre au lecteur.

J'aimerais maintenant m'attaquer à la raison qui m'a poussée à écrire une critique. Dans les autres commentaires rédigés sur Babelio, je n'ai pas souvent vu mention sur la portée féministe, idéologique, politique de cette histoire (hormis dans la critique d'Alfaric), et pourtant les dieux savent qu'elle est importante ! La Westalie est un pays doté d'une très vieille tradition matriarcale et dix ans avant que cette histoire ne commence, un prince, indigné par le traitement réservé aux jeunes hommes, décide de lever une armée pour renverser la « tyrane » et abolir l'oppression. Dix ans plus tard, c'est la même personne qui fait voter la loi affirmant que les femmes n'ont pas d'âme et ne peuvent être traitées comme des êtres humains (un délai un peu court pour initier un tel bouleversement social, mais bon : admettons). le message, à mon sens, est totalement applicable dans notre société : l'oppression, qu'elle ait lieu dans un sens ou dans l'autre, ne peut générer que haine et frustration et recréer encore de l'oppression (remember la fin de la Première Guerre mondiale, qui fut le terreau de la Seconde). C'est vrai pour les hommes, c'est vrai aussi pour les femmes… Ce postulat rejoint une croyance que j'ai déjà : on n'obtient pas une meilleure société en oppressant les oppresseurs.
La seconde remarque que je me faisais en lisant ce diptyque, c'est que le véritable pouvoir est entre les mains du peuple, qui élit ses présidents et obéit à ses patrons. C'est là la véritable leçon à retenir : qu'ils soient rois, PDG ou grands électeurs, ces personnes n'ont de pouvoir que si on le veut bien : si personne n'exécute leurs ordres, ils deviennent des humains comme les autres. Tout le système politique et magique de Calame est admirablement bien tissé et rappelle constamment cette vérité. C'est brillant !

Quelques défauts, malgré tout, dans cette oeuvre par ailleurs admirablement bien construite : je n'ai pas « senti » le long passé matriarcal de la Westalie. On évoque quantité de Saintes Gottarans aux pouvoirs incroyables, mais la construction de la société ressemble beaucoup trop à la nôtre pour avoir un vrai goût de matriarcal. On pourrait rétorquer que le prince Erik/Roi-Lumière a déjà bien ébranlé cet ordre social mais, comme je l'évoquais plus haut, ce n'est pas en une décennie que les choses vont changer (imaginez une dictatrice qui soumet toute l'Europe : le patriarcat aura beau être officiellement révolu dans la sphère publique, je ne pense pas qu'il disparaîtra si facilement de la sphère privée ; pour un tel changement, il faudrait, à mon sens, au moins une génération).
Et j'ai moins aimé les ficelles du second volet, qui m'ont paru plus visibles, plus grossières, et qui amenaient des rebondissements un peu moins crédibles. L'histoire s'emballe : pas le temps de s'appesantir sur les émotions des personnages, on est en flux tendu permanent. C'est un défaut que je remarque souvent avec les sagas aux multiples narrateurs (Les Aventuriers de la mer, pour ne citer que cette merveille-là).

Mais je termine cette chronique sur un immense coup de coeur : les personnages ! Darran Dahl est un homme beaucoup plus nuancé et humain que ne le laisse supposer sa stature digne d'un héros gemmellien, Paul Beorn n'hésite pas à évoquer sa souffrance, ses désordres intérieurs et ses faiblesses. Maura n'est pas en reste, j'ai eu beaucoup d'affection pour cette jeune femme à la fois intelligente, bravache, courageuse et pleine de ressources (ce qui est assez rare pour un personnage féminin écrit par un homme, bravo encore à l'auteur !), qui a un lien touchant et riche avec Darran, mais aussi avec le fameux grand légendier auquel elle s'oppose… En réalité, chacun et chacune a ses peurs, ses fragilités, ses traumas, personne n'a eu une vie facile et c'est cela qui m'a donné de la compassion, tant pour les alliés de la révolution que pour les défenseurs de la monarchie. Un auteur qui arrive à nous faire aimer à la fois les héros et leurs opposants : c'est une bonne référence !
(Mention spéciale à mon chouchou : Alendro ! Un personnage secret, charismatique et intéressant par qui arrivent de subtiles évolutions dans l'histoire. )
Commenter  J’apprécie          10
Paul Beorn propose un voyage épique, rythmé par une alternance entre présent et passé, guidé par les thèmes de la justice et de l'égalité, explorant les frontières entre légende et vérité.

Dès les premières pages, le lecteur fait connaissance de la jeune Maura.
Prisonnière après la défaite des rebelles, accablée par la perte de leur leader Darran Dahl, Maura n'a que peu d'espoir d'échapper à la potence.
Contre toute attente, elle reçoit la visite D'Arterac, le légendier du Royaume. Ce dernier a pour mission délicate de retracer la vie de Darran Dahl : il est mandaté tant par l'Église (officieusement) que par le Roi (officiellement), dont les intérêts dans la retranscription publique de ces évènements divergent...
Maura négocie la suspension de son exécution, ainsi que celle de tous ses compagnons. Tandis qu'elle relate quotidiennement sa version de l'Histoire à D'Arterac, elle met à profit ce sursis pour préparer son évasion.

- Rythme, suspens, aventure et magie

Ce tome 1 de Calame offre un condensé très attrayant d'aventures, de magie, et de suspens - parfaitement maîtrisé - grâce à un savant mélange entre non-dits et révélations.
L'alternance des témoignages du passé et des éléments du présent constitue un choix narratif original, mettant au centre de l'intrigue un personne atypique : le légendier. Il offre, par ailleurs, des outils intéressants pour distiller les informations et créer la surprise – rendant la lecture agréable et fluide.

J'ai apprécié également l'originalité du système de magie , qui là encore nous réserve bien des surprises au cours du récit .

- Des personnages travaillés, pas toujours faciles à cerner, aux relations déchirantes ou ambiguë

J'ai eu peur au début du roman d'une tournure manichéenne, présentant d'un côté les héros rebelles et de l'autre le roi tyran, mettant Maura ou Darran Dahl sur un piédestal peu crédible. Je me suis trompée !

Les personnages sont travaillés et gagnent en puissance au fur et à mesure des révélations. Certains sont enveloppés d'une certaine ambiguïté , qui n'enlève rien à leur charisme.

L'auteur joue également avec les relations fortes entre les personnages et leurs déchirements.
Il n'épargne pas systématiquement le lecteur, créant drames et semant tragédies .
Pour autant, le roman reste lumineux par les revirements inverses

- Des réflexions de fond

Sur le fond d'aventure et de fantasy, l'auteur s'attaque à des thèmes forts : liberté, droit des femmes, égalité... Mais aussi : lien entre pouvoir et religion, manipulation des masses, ou encore intégrité et quête de vérité…

En conclusion, les pages se tournent très facilement, le lecteur se trouvant vite porté par les rebondissements, le rythme soutenu et les thèmes engagés. C'est un roman riches d'émotions, de valeurs, et de péripéties. Qu'une hâte : lire la suite.
Commenter  J’apprécie          10
Ces deux tomes sont très biens. Ils content, au plein sens du terme et avec maitrise, une belle histoire qui s'appuie sur de nombreux personnages à la diversité bienvenue. Il y a de l'épique, de l'imagination et de la magie, éléments tous nécessaires au récit mais employés ici sans surdosage. Une vraie réussite, qui intègre mon top 10 en fantasy francophone.
Commenter  J’apprécie          20
Suite aux bons échos sur la toile de cette duologie et toujours curieuse de découvrir de nouvelles plumes, je suis partie confiante à la découverte de l'univers et des personnages de Paul Beorn. Si ce fut un bon moment de lecture, il m'a cependant manqué quelque chose pour en faire une histoire mémorable et c'est ballot quand le procédé repose justement sur la construction d'une mémoire collective.

Paul Beorn nous propose ici une fantasy assez classique avec des thématiques un peu déjà rebattues mais fort bien esquissées. Il nous invite à aller à la découverte d'une rébellion qui a eu lieu mais qui a mal fini puisque ses membres sont sous les verrous et c'est à travers le récit de l'un d'eux que l'on va découvrir avec intérêt ce qui les a mené ici. Un procédé qui a l'art et la manière de me plaire car il participe à la construction des récits héroïques et historiques d'autrefois et pose le thème de l'écriture de l'Histoire par les vainqueurs, un thème qui m'est cher.

Pour se faire, nous faisons la connaissance de Maura, une jeune fille qui a participé à la rébellion et qui était très proche de son meneur, un certain Darran Dahl, qui aurait disparu sans livrer tous ses mystères, ce que le conteur D'Arterac cherche à percer pour le compte à la fois de la royauté et de l'église, une double allégeance dangereuse. Avec Maura, j'ai aimé partir des tous débuts de l'histoire, de la jeunesse de son mentor jusqu'à ce qui les a amené ici. C'était riche et bien écrit car dynamique et touchant à la fois, l'auteur ayant bien sûr doté ses personnages de certaines failles et noirceurs. Un grand classique mais efficacement utilisé ici. Il nous fait partir d'un petit village comme les autres en plein coeur de la contrée du Roi Lumière. On y découvre les codes, les relations entre les habitants, la place de misanthrope de Darran Dahl, celle de rebus de Maura, etc. Puis un élément déclencheur inattendu vient les faire basculer et on découvre non pas une grande épopée menant à la rébellion mais malheureusement un fait anodin qui va attiser la colère de ses pauvres bougres et de fil en aiguille les conduire malgré eux à quelque chose qui les dépasse.

J'ai apprécié l'âpreté du monde où on évolue. Dans cet univers d'inspiration moyenâgeuse, les femmes sont des "biens meubles", propriétés de leur père, mari, maître. Les gens qui sortent un peu du lot sont vite pointés du doigt, parfois positivement quand on croit qu'ils ont une forme de magie guerrière ou non, parfois négativement quand ce sont des femmes, on les traite alors de sorcières et cela fini mal parfois. J'ai aimé que ce soit sale, rude, pauvre. J'ai aimé qu'on ait des campagnards qui n'hésite pas mettre de côté ceux qui les dérangent, c'est classique mais cela a un côté plus réaliste que cette mode des utopies qui parfois peuvent m'agacer. Au moins, on comprend pourquoi au bout d'un moment la colère gronde entre ses laissés pour compte et le pouvoir.

Même si c'est véritablement qu'esquissé, j'ai senti un certain potentiel de fascination dans la magie qui circule dans cet univers. Moins frontal que ce qui est décrit dans un premier temps et dans lequel le peuple croit, on découvre une manière bien plus subtile chez celle-ci pour se manifester. Contrairement aux croyances, ce n'est pas réservé à une élite et toute l'élite n'en dispose pas, ni tout ceux qui sont marqués. La magie est plus insidieuse et nécessite qu'on croit en son porteur ou sa porteuse : c'est le calame, et plus la croyance est forte, plus le pouvoir l'est. J'ai beaucoup aimé cette subtilité. Cependant, je me suis aussi parfois perdue dans les termes des différents pratiquants et ce qui définit la magie en eux. Je n'ai pas trouvé tout cela très clair, surtout après les révélations sur le calame qui venait en contraction avec certaines choses présentées comme des évidences auparavant.

Le problème que j'ai eu cependant face à cette lecture, c'est que malgré son cadre rude, j'ai trouvé celle-ci très lisse. le procédé de narration est intéressant. La subtilité du calame est original et intéressant. Mais c'est à peu près tout. Je n'ai pas trouvé les personnages particulièrement marquants. Il leur manque à tous quelque chose pour moi, notamment du temps d'exposition pour Darran qu'on ne voit toujours que brièvement à travers le regard des autres. Maura est une gamine banale en quête de reconnaissance. Même les entourloupes que je vois poindre entre les différents pouvoirs sont au final peu convaincants car à peine esquissés en marge. Ce n'est pas suffisant pour moi qui aime les récits plus fouillés et complexes. Ici, j'ai l'impression à chaque que l'auteur pose l'idée mais ne la développe pas. C'est dommage parce qu'il y a du potentiel.

J'ai passé un bon moment aux côtés de Maura et les habitants de son village. J'ai aimé voir comment se mettait en branle ce qu'on allait appeler une rébellion contre le pouvoir en place alors que c'est loin d'en être une à la base. J'ai surtout aimé la dénonciation de la place des femmes dans ce royaume tyrannique et patriarcal, la base de toute l'histoire. J'ai trouvé le mode d'expression de la magie original. Mais l'ensemble a manqué de consistance pour moi. Malgré ses près de 600 pages, j'ai eu l'impression d'un sujet survolé et de personnages manquants de corps. Alors je suis partagée... Mais il ne reste qu'un tome. Que faire ? Je ne sais pas encore ^^
Lien : https://lesblablasdetachan.w..
Commenter  J’apprécie          102
Ce premier tome sur deux, si tôt terminé m'a fait se jeter sur la suite. L'écriture de Paul Beorn, fluide, précise et chaleureuse, nous entraîne sans restrictions dans ces aventures d'héroic fantasy. Peu "d'effets spéciaux", mais beaucoup d'émotions avec des scènes où la psychologie des personnages est particulièrement bien étudiée. Bien sur, il y a de la magie et des combats mémorables. le procédé du récit dans le récit est très bien mis en scène. Nous sommes tenus en haleine de bout en bout.
Commenter  J’apprécie          30
Avec ce tome 1 de « Calame », Paul Beorn nous livre une fantasy solide à défaut d'être surprenante.


En effet, l'univers développé par l'auteur est tout ce qu'il y a de plus basique tout comme l'intrigue qui en découle. Cela n'empêche pas cette dernière d'être captivante et de donner envie au lecteur d'enchaîner les chapitres. A l'instar de son comte d'Arterac, Paul Beorn sait raconter une histoire et nous immerger entièrement dans celle-ci. L'ensemble ( personnages, monde et ficelles scénaristiques) est relativement caricatural mais cela fonctionne. La preuve ? Une fois terminé, on a envie de lire le second tome.


Un excellent divertissement mais il lui manque clairement ce « petit plus » qui en aurait fait une oeuvre mémorable.
Commenter  J’apprécie          40
Calame, c'est quoi ?
Un récit fantastique, une histoire captivante, un roman époustouflant.

Au lendemain d'une grande bataille, Maura, jeune combattante du coté des rebelles, est capturée et jetée au fond d'une cellule, dans la prison de Frankland. La jeune femme va devoir raconter son histoire au grand legendier d'Arterac alors missionné pour découvrir et rédiger la véritable histoire de Darran Dahl, le célèbre guerrier ayant mené la rébellion jusqu'aux portes du royaume du Roi Lumière.

L'univers de Calame est riche, fouillé, précis. L'ensemble parait authentique, la magie est très présente et bien aboutie. J'ai beaucoup aimé découvrir les capacités de chacun. le vocabulaire employé par l'auteur est à assimilé, certains mots sont inventés mais à aucun je ne me suis senties perdue.

J'ai vraiment apprécié la façon dont le récit est abordé. Dés les premières pages, on se retrouve comme hypnotisé par la verve de Paul Beorn et il est très difficile de déposer le livre pour vaquer à une autre occupation. Au fil du récit, on en apprend un peu plus sur le fonctionnement de ce monde, sur la vie de nos personnages, leurs interactions. Les twists sont nombreux et ca en devient addictif.
Les personnages sont très différents les uns des autres mais ils sont tous intéressant. On a envie d'en découvrir plus sur chacun d'eux. J'ai beaucoup aimé Alendro, un mystérieux magicien ...

Me reste plus qu'à me jeter sur le deuxième tome, j'espère qu'il sera de la même trempe que le premier.
Commenter  J’apprécie          130
Bonjour à tous;

RETOUR - CALAME TOME 1 / LES DEUX VISAGES

Dimanche rime souvent avec lecture, confortablement installée dans le canapé.
Ça faisait un moment que je n'avais pas lu de "fantasy". J'ai été très heureuse de retrouver cet univers, de voyager dans de nouvelles contrées inventées et ce périple m'a énormément plu.
La magie, les créatures, les élites royales.
L'histoire m'a happé tout de suite, mais surtout les personnages.
Ils sont directs et ont un franc-parler que j'apprécie tout particulièrement. Je me suis retrouvée totalement en eux. Avec leurs forts caractères sans fioritures.
Dans ce roman, vous suivrez plusieurs personnes. le récit alterne entre le "je" (et comme vous le savez je n'aime pas plus que ça, mais c'est très bien écrit ici). et la troisième personne du singulier, ce qui rend la lecture assez originale.
Paul Beorn, sait à travers une histoire poignante et parlante, nous évoquer des sujets très intéressants.
Ce texte, se veut révolutionnaire et en effet, je perçois ici les valeurs de l'auteur à défendre activement la gent féminine.
Avec des mots et des phrases percutantes, il éveillera chez vous une vraie remise en question, concernant la situation des femmes dans le monde entier.
Comment se sortir parfois de situations très inconfortables ? Comment exister aux yeux du monde en étant une femme ?
Comment en terminer tout simplement avec l'image du "sexe faible" ?
Vous l'aurez compris, ce roman n'est donc pas destiné aux personnes misogynes et qui n'ont pas envie d'évoluer dans leurs mentalités.
Il est temps d'en terminer avec une vision du monde nombriliste. Et de penser un peu à ce qu'il se passe ailleurs. A se considérer toutes et tous comme des êtres humains.
J'ai beaucoup apprécié l'image du "calame" pour l'écrivain et ce qu'il en donne au final. C'est tellement bien trouvé et imaginé.
Pour rappel et connaissance, un calame est une sorte de roseau taillé pour l'écriture.
Dans ce récit pas de longs chapitres généralement prédestinés à la fantaisie avec des montagnes de descriptions, sur des pages et des pages interminables non ! La lecture se veut très fluide, avec au total 81 chapitres, donc tout est très bien épuré.

"Calame" m'a été recommandé et même activement conseillé lors d'un de mes posts du début de semaine où je vous demande votre lecture du moment. Et c'est une extraordinaire découverte que j'ai faite là ! Je vais de ce pas acheter la suite et par Kàn que la suite soit aussi bonne !

Je vous laisse découvrir ce nouveau monde qui s'offre à vous !
Commenter  J’apprécie          30
Woah je viens de prendre une claque monumentale. Il y a bien longtemps que cela ne m'était pas arrivé...!
Alors voilà le truc, quand vous ouvrez ce bouquin, vous ne pouvez plus le refermer avant la dernière page. Rien que ça!
L'accroche contextuelle constitue la première des forces de ce roman. Paul Béorn pose un univers horrible dans lequel la femme est considérée comme un objet, sans âme, et donc sans aucun droit, un univers dans lequel toutes les femmes sont la propriété du roi, un univers dans lequel des foires aux femmes et aux épouses sont monnaies courantes pour l'homme qui se cherche une fidèle, serviable et aimante épouse.
Un univers dans lequel la religion est source de pouvoir, d'autorité et de massacres sanglants, un univers dans lequel seuls les sangs bleus sont investis de pouvoirs là où les roturiers ne sont bons qu'à gratter la terre, et si par malheur la nature dote l'un d'entre eux d'une quelconque capacité surnaturelle, celui ci est alors assimilé au diable, ou est considérée comme une sorcière si c'est une femme.
Il faut bien évidemment voir en cela une énorme critique de notre propre société, et l'auteur pose là la réflexion sur le patriarcat, la dominance de l'homme sur la femme, des inégalités entre les sexes mais également la dominance des riches sur les pauvres...
C'est dans ce contexte fort déplorable que s'insurge les deux personnages principaux que sont le guerrier né Darran Dalh et la jeune Maura, sous les dires de celle ci qui raconte mot à mot la légende du guerrier indestructible au légendier D'Arterac, un conteur un peu particulier qui ne peut que retranscrire la vérité.
La narration choisie par l'auteur fait de Maura la narratrice. C'est donc à travers ses souvenirs et le récit qu'elle en fait que nous sommes au fait de l'histoire du royaume, de ses peuples et de ce fameux guerrier légendaire aux pouvoirs fabuleux. Elle raconte son récit alors qu'elle est en prison, attendant son exécution et ce seul point est essentiel à l'histoire qui se déroule sous nos yeux. Car il y a plusieurs histoires en une, plusieurs intrigues sous-jacentes qui s'entremêlent pour donner un récit d'une extrême complexité et d'une véritable richesse.
Plusieurs sources alimentent les histoires.
D'abord les personnages que l'on découvre au fur et à mesure. L'auteur ne tombant pas dans le piège de la multiplication inutile et alourdissante, mais se concentrant réellement sur les protagonistes qui font le récit. D'une part en développant et affinant leur personnalité et leur psychologie, d'autre part en nous montrant progressivement leur importance dans les intrigues.
Ensuite par le biais des différents événements qui égrainent l'histoire de Maura, intimement liée à celle de Daran Dahl (le mot intimement prendra toute sa saveur et sa densité tout au long du récit), et qui nous dévoileront à la fois l'intrigue mais également tout le contexte. Ceux ci nous permettront également de découvrir progressivement le système de magie, qui est de par sa simplicité d'une ingéniosité absolue. Imaginez que, par touché par la grâce du dieu unique (ici le dieu aux deux visages), vous acquerrez la capacité de développer des pouvoirs surnaturels, dont la puissance est proportionnelle à la foi que les gens ont en vous. Vous comprendrez alors l'importance des conteurs et autres colporteurs et ménestrels dans cette histoire ainsi que celle de la religion et de ses représentants... Personnellement je n'ai pu m'empêcher de faire le lien avec notre propre société qui donne du pouvoir à celle ou celui qui parle le plus fort, qui se montre sans arrêt, qui est sur tous les écrans, ou d'une autre manière tous ses influenceurs qui acquièrent de la notoriété et donc du pouvoir sur tous les "followers" qui les suivent aveuglément et les encensent sans plus de réflexion qu'un moineau....
Je viens de vous donner, en gros, la définition du Calame, la magie qui régule cet univers.
Une fois dit tout cela, on se rend compte que tout est lié, rien n'est dit au hasard, tout a son importance et sa place, et tout est essentiel à la compréhension de la trame.
Paul Béorn fait preuve d'une maîtrise exemplaire à la fois dans son récit, dans le scénario ( le chapitrage rythme le livre avec des révélations tantôt importantes tantôt moindres mais qui ont toute leur place et qui font avancer l'intrigue), dans le développement des personnages, mais également dans la construction et l'implantation du contexte.
Tout cela donne un récit d'une richesse, d'une densité et d'une profondeur à couper le souffle, comme rarement j'en ai rencontré dans le genre.
Allez j'en garde un peu pour le tome deux parce qu'il y a encore tellement à dire....
Commenter  J’apprécie          171




Lecteurs (623) Voir plus



Quiz Voir plus

14-14, centenaire de la Première Guerre mondiale: l'histoire d'une correspondance entre deux personnages de 1914 et 2014

Comment s'appelle la petite amie de Hadrien ?

Lucienne
Simeone

10 questions
214 lecteurs ont répondu
Thème : 14 - 14 de Paul BeornCréer un quiz sur ce livre

{* *}