Les sentiments du guerrier sont comme des bêtes sauvages qu’il faut dresser par la force. Apprends à utiliser ceux qui te rendront plus fort, et à étouffer impitoyablement tous les autres.
L’ennemi cherchera à infliger des blessures à ton orgueil. Patience. La seule fierté qui ait la moindre valeur, c’est celle de la victoire.
L’excitation de la bataille est une liqueur dont on n’oublie jamais le goût.
Les hommes ne connaissent et ne respectent que la force. Lorsque ce sont des menteurs, ils l’habillent parfois du terme de justice.
La montagne est un monde à part, traître, secret, où les lois ordinaires de la nature ne s’appliquent pas tout à fait comme dans la plaine. Un orage qui gronde à vingt lieues dans une autre vallée peut sembler tellement proche et réel qu’on le croit juste au-dessus de nos têtes, à cause de phénomènes d’échos de murs en falaises. Et, à certains endroits, un homme peut hurler à la mort sans qu’on entende le moindre bruit à trois cents pas – pour peu que se soit dans une passe étroite ou que l’orientation des parois rocheuses disperse le son ailleurs.
N’oublie pas que la colère est la plus traîtresse de toutes les armes.
- Ma devise, c’est : Chacun pour soi, et Dieu pour tous. Imposer ma volonté à qui que ce soit, même à un chien, ça me fout la nausée. Le pouvoir, je ne suis pas fait pour ça. Pour moi chaque homme ne devrait avoir à obéir qu’à sa propre conscience, c’est déjà un poids assez lourd à porter.
- Tu es drôlement sûr de toi, pour un gosse de vingt ans.
- Il y a des années qui comptent double. J’ai vu plus de batailles que toi.
Au-dessus de nos têtes, il y a un roc de granit géant, une pierre gravée, immense. Je l’avais sous les yeux depuis le début, mais c’est seulement maintenant que je vois le dessin sur la roche : les contours d’un visage d’elfe de trente pas de haut ont été creusés ici par magie.
L’elfe a l’air de bien se payer notre tête, immobile avec ses grands yeux en amande et son air de ne pas y toucher. Sut toutes les gravures, ils ont toujours cette air-là : « Foutez votre monde en l’air, les humains ! Brûlez tout, cassez tout ! Nous, les elfes, ça nous bien rigoler, vu qu’on a déjà disparu. »
La liberté est une idée sans valeur, une formule creuse. Aucun homme n’est libre, sinon celui que la mort emporte.
Les murailles, les épées, les soldats… Tout cela n’est que vacarme et illusion. Le vrai combat se joue entre ta volonté et celle de ton ennemi.