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EAN : 9782812303548
128 pages
Editions du Chêne (23/10/2019)
3.87/5   50 notes
Résumé :
Juin 1940, à bord du Hakusan Maru, Charlotte Perriand quitte la France. Endormie dans sa cabine, elle fait un cauchemar. Le Corbusier, sous les traits d'un corbeau, lui fait des reproches : Tu auras tout le temps de méditer le mal que tu m'as fait . En route vers le Japon, cette architecte avant-gardiste et non conventionnelle va vivre une période fondamentale dans sa vie. L'immersion dans la culture et les traditions nippones sera pour elle une véritable révélation... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Charlotte Perriand est une architecte, designer et photographe française ayant vécu au siècle dernier. Je ne le savais pas avant de lire cette BD qui lui consacre une belle biographie pour lui rendre hommage.

On va surtout intéresser à sa période japonaise entre 1940 et 1942. C'est vrai que le timing de cette voyageuse n'est pas très bien observé sachant que le Japon impérialiste a déclaré la guerre à l'Occident peu après son arrivée pourtant voulu par un officiel du ministère. Elle terminera son séjour sous liberté surveillée alors que le Japon entre en guerre.

Visiblement, elle a été une collaboratrice du célèbre Le Corbusier qui lui fait d'ailleurs des reproches dans un cauchemar qu'elle fait en début d'aventure sur le bateau en partance pour le Japon. Il faut savoir que ce n'était pas vraiment une architecte d'immeubles ou des gros ouvrages comme on pourrait le penser mais plutôt une architecte d'intérieure.

Je ressors de cette lecture plutôt déçu car sa personnalité manque véritablement d'empathie. Par ailleurs, cela se concentre sur une période très courte de sa longue vie ce qui ne permet pas de cerner tout l'apport de cette architecte avant-gardiste.

Je retiens néanmoins qu'elle fut une véritable amoureuse de la culture japonaise qu'elle se souciait de préserver face à la déferlante de mauvais goût occidental. A noter qu'il y a également un réel effort au niveau du graphisme pour nous présenter un bel ouvrage. Bref, tout cela compense un peu.
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« Je ne conçois jamais un meuble pour un meuble, mais pour un volume architectural et un besoin précis en tenant compte des gestes, de la technique, de l'harmonie et de l'espace. Je ne suis pas designer, je suis architecte »
Ainsi se définit Charlotte Perriand, jeune architecte qui va débuter dans l'atelier de le Corbusier avec lequel elle travaillera dix ans.
Elle travaille énormément mais prend aussi le temps de s'amuser dans le Paris des années folles où elle fréquente Jean Prouvé, Fernand Léger et le couple Delaunay.
Invitée par le ministre du Commerce et de l'Industrie, elle s'envole pour le Japon. Emerveillée par le savoir-faire des artisans, elle intègre dans ses créations l'artisanat et les matériaux traditionnels comme le bambou et le bois.
La guerre va la rattraper et elle restera au Japon jusqu'en 1946. Elle épousera un français dont elle aura une fille : Pernette.

L'auteur s'attache à retracer le chemin artistique de cette architecte qui a marqué son époque ainsi que le design japonais. Il explique le cheminement de l'oeuvre et on comprend mieux la genèse des meubles créés par l'artiste.
Dans la seconde partie, il nous livre une interview de Pernette Perraud qui a suivi sa mère au Japon lorsqu'elle avait dix ans.
Cette biographie est bien documentée. On peut regretter qu'elle ne décrive que l'aspect professionnel de l'architecte. Des engagements politiques de Charlotte Perriand, on ne saura rien. de ses amis, de sa famille, pas grand-chose.
Les dessins sont très sobres, à l'image du mobilier épuré de la designer. Il y a quelques belles aquarelles japonisantes qui s'harmonisent parfaitement avec le récit.
Témoignage intéressant mais qui manque de fantaisie.

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Un très bel album graphique qui retrace le voyage de Charlotte Perriand au Japon en juin 1940 sur invitation du Ministère du commerce et de l'industrie comme conseillère en arts décoratifs.
L'occasion pour elle de s'éloigner du tyrannique Le Corbusier, lequel, sans lui méconnaître son génie créatif, était plus prompt à s'accaparer la propriété des oeuvres de ses collaborateurs et semer la confusion dans l'esprit du public...
Pour l'objet livre doux au toucher, couverture rigide, épaisse, mate, très beau papier pour les pages illustrées d'aquarelles magnifiques, retraçant la traversée sur le paquebot Hakusan Maru puis son séjour au pays du Soleil Levant.
La 2de partie de l'ouvrage donne la parole à Pernette Pierrand fille de l'architecte, Charlotte revendiquait d'ailleurs ce terme plutôt que designer.
Elle passera 2 ans à Tokyo, son séjour lui permet d'explorer et de s'imprégner de la culture japonaise qui vont inspirer ses créations plus proches du style épuré nippon.
Elle incite ses collaborateurs à s'abstraire du style occidental qui inspirait alors les designers japonais afin de créer des ouvrages modernes et plus en phase avec le mode de vie japonais.
Une bien jolie balade en compagnie de cette femme libre, indépendante, ingénieuse, inspirée, une grande dame.
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Charles Berberian ne pouvait rendre plus bel hommage à Charlotte Perriand. On sent l'admiration du créatif pour une autre. Il a décidé d'évoquer une courte période qui commence en 1940 où elle va au Japon à la demande du gouvernement français. Elle a une vision très particulière du mobilier d'intérieur. Elle le pense autrement, plus pratique, avec des nouveaux matériaux. le pays du soleil levant est vraiment un royaume de la découverte et qui va à l'essentiel. Les intérieurs sont vides et vont à l'essentiel. Quel révolution pour elle. Même en étant une femme dans une société d'hommes, elle a su s'affirmer et se faire entendre. Son authenticité et sa générosité ont toujours été des capacités appréciées de tous. Charles Berberian y met beauté et de sincérité grâce à ces aquarelles et ces personnages marqués au trait noir. L'autre moitié de l'album est un échange entre le dessinateur et Pernette Perriaud, la fille de Charlotte. Un échange passionnant qui montre l'amour sincère pour le travail de cette architecte hors du commun. Heureusement qu'elle a écrit une partie de sa biographie pour donner à voir ses productions autrement. Une façon élégante de présenter une artiste hors du commun que tout à chacun devrait connaître. La renommée du Corbusier est aussi lié à la sienne car elle avait un talent qu'il n'avait pas. Un ouvrage qui devrait passionné les fans pour découvrir une autre facette d'une femme hors du commun.
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Charlotte Pierriand est une architecte et designer française (1903-1999), associée du Corbusier qui est mis à l'honneur en cette rentrée à l'occasion de l'exposition « le monde nouveau de Charlotte Perriand » présentée par la Fondation Louis Vuitton

La Fondation ouvre une grande exposition consacrée à cette femme libre, pionnière de la modernité, l'une des personnalités phares du monde du design du XXème siècle qui a contribué à définir un nouvel art de vivre.

Complément idéal de cette exposition le roman graphique de Charles Berberian « Charlotte Pierriand, une architecte française au japon, 1940-1942 » paraît en librairie ce 23 octobre.

Grâce à ce beau roman graphique, érudit et didactique, on voit à quel point ces deux ans passés au Japon, alors que la France est occupée par les allemands, vont être le centre de gravité du parcours de Charlotte Pierriand comme architecte.

Ces deux années passées au pays du Soleil levant, comme conseiller industriel auprès du ministère du commerce et de l'industrie est pour l'artiste français comme le point de convergence ultime entre ses recherches et ses expériences passées (notamment chez Le Corbusier où elle aura travaillé dix années) et l'artisanat traditionnel japonais.
Charlotte Perriand va trouver dans ce voyage des réponses à toutes les problématiques qu'elle se posait d'un point de vue architectural, en travaillant des objets aussi populaires que fonctionnels, lui permettant de livrer une production de masse, notamment grâce à des matériaux simples comme le bambou.
Son travail va d'ailleurs avoir une incidence sur le design japonais des années d'après guerre.

Celle qui fut en avance sur son époque, aussi artistiquement qu'humainement- comme l'affirment de concert Charles Berberian et Perrine Pierrand, la fille de Charlotte au cours d'un passionnant échangent qui clôt l'album- va trouver dans le style épuré, ordonné du Japon( symbolisé par la fameuse cérémonie du thé une source d'inspiration indéniables qui va épouser sa détermination à inventer l'avenir de manière permanente et toujours audacieuse.


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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critiques presse (1)
BDGest
13 novembre 2019
Ce petit format, relié, aux pages épaisses et confortables, est destiné aux connaisseurs de l’icône, aux admirateurs du dessinateur ou encore aux petits curieux. Agrémenté de belles illustrations et d’un entretien éclairant, ce livre est le témoignage de l’estime d’un artiste envers une virtuose.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
- Selon vous, doit-on continuer à dormir sur des tatamis, ou bien faut-il se mettre à dormir dans des lits ?
- Le principal est de bien dormir, non ?
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Nous vivons une époque dangereuse et magnifique …
dans laquelle s'enlacent désespérément la fin d'un monde …
et la naissance d'un autre

(Fernand Léger à Charlotte Perriand, avant son séjour au Japon 1940-1942)
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Je crois que c'est Lao-Tsen qui dit : L'utilité d'une cruche réside dans le vide où l'on peut mettre l'eau, et non dans sa forme ni dans sa matière.
Comme vous, je pense que le vide est tout puissant parce qu'il peut tout contenir.
Au Japon, le vide, ce n'est pas le néant, c'est la possibilité de se mouvoir.
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Je ne conçois jamais un meuble pour un meuble, mais pour un volume architectural et un besoin précis, en tenant compte des gestes, de la technique, de l'harmonie et de l'espace. Je ne suis pas designer, je suis architecte.
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Respectueuse de ce qu’on peut lui proposer, mais entière dans ce qu’elle refuse, et aussi ouverte...
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Vidéo de Charles Berbérian
Charles Berberian nous accueille dans son atelier avec ses pinceaux et sa guitare à l'occasion de la sortie de son dernier album. Une éducation orientale est un plaidoyer humaniste en faveur du dialogue entre les cultures, mis en images avec chaleur et générosité.
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