Je suis un peu mitigée sur cette lecture. On sent bien qu'Yves-Marie Bercé est un maître en la matière mais l'utilisation partielle d'un style de narration un peu lourd m'a souvent désespérée d'avoir choisi son livre. Il y a des passages vraiment très intéressants et pertinents mais je n'ai pas totalement apprécié cette lecture. de plus, notre professeur qui nous avez conseillé ce livre, le couvrant de louanges, nous avez assuré que c'était une lecture simple qui ne nécessitait pas forcément d'avoir des connaissances précises en ce qui concernait les différentes révoltes qui ont marqué l'Europe sous l'Ancien Régime or je ne suis pas d'accord. Il me semble que des bases solides sur ces dernières sont primordiales afin d'avoir toutes les clés en main pour aborder ce livre sérieusement.
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Au lieu que la requête précède la révolte, il peut alors arriver que la révolte précède toute revendication, que le langage de la violence intervienne avant toute tentative d'expression de leurs plaintes. C'est alors au-delà de l'éclat, dans l'entraînement des évènements qu'ils essaient de réfléchir à leur entreprise, d'expliquer à eux-mêmes et aux autres les difficultés de leur situation. Cette intervention, la prise d'armes précédant la prise de plume, ne change pas l'opinion que les mécontents ont d'eux-mêmes. Ils assimilent leur attroupement à une autodéfense légitime.
La femme était ancestralement responsable et maîtresse de l'existence quotidienne de la famille, de l'achat ou de la fabrication du pain du ménage, de la tenue de la maison, de l'éducation des enfants. Elle était le coeur de la famille, la gardienne des traditions, le symbole du foyer. Éloignée des évasions masculines du cabaret ou de la foire, son univers se bornait aux taches obscures et vitales dont elle avait la charge. On a observé aujourd'hui que l'entrée des femmes dans le jeu politique se traduisait toujours par une concrétisation des problèmes.
La vie de brigands était magnifiée par des ballades et des complaintes dont les chanteurs locaux (cantastorie) débitaient les couplets nasillards. [...] L'imagination populaire se complaisait à lui attribuer un style de vie facile, d'abondance et de fête permanente, qui constituait une sorte d'utopie villageoise. Le brigand s'évadant hors de la routine admise par tous aurait ainsi été la projection des désirs, l'accomplissement des rêves.