C'est un livre qui a vraiment un intérêt même plus que ça. Toutefois, il convient de commencer cette critique par ce qui figure juste entre la partie théorique de la partie dédiée aux exercices. Elle est gênante. En fait, je déteste ce genre de précautions à la con. Je ne crois pas quel'auteur ne fasse pas de recommandations, je ne crois pas quel'auteur doute de ses idées et de ses exercices. Je suppose que dans ce monde stupide où on n'arrête pas de perdre son temps à se protéger, il faille absolument faire ce genre de choses... La bêtise nous enserre...
« Avertissement
L'auteur n'étant pas une autorité médicale, il n'est pas qualifié pour diagnostiquer ou prescrire une thérapie. Les informations que contient cet ouvrage reflètent l'opinion personnelle de l'auteur et ne doivent pas être considérées comme des recommandations d'ordre médical ou psychologique. Nil'auteur ni Trauma Recovery Assessment and Prevention Services (TRAS- Service d'évaluation de la récupération et de prévention des traumatismes) ne sauraient être tenus pour responsables des dommages directs, indirects, punitifs, accessoires, spéciaux ou consécutifs découlant de la pratique des exercices TRE (Trauma Releasing Exercises) ou étant liés de quelque façon que ce soit avec lesdits exercices. »
Bon et sinon, ce livre présente une méthode finalement naturelle et constitutive de l'humain. « Cet ouvrage présente une méthode simple de relâchement des traumatismes qui surprendra plus d'un lecteur. Elle se base sur une observation de la nature et de la manière dont les mammifères récupèrent d'un stress extrême :tout simplement en tremblant le temps nécessaire à évacuer toute tension. »
Une hypothèse de base hyper simple et pour moi juste :
« La méthode TRE repose sur l'hypothèse que l'être humain possède au plus profond de son corps une faculté réparatrice organique qui lui permet de guérir de lui-même d'un grand nombre d'expériences traumatiques. le présent ouvrage expose les fondements de cette méthode inédite, ainsi que la façon dont vous pouvez concrètement utiliser cette dernière chez vous, dans le cadre bienfaisant de vos relations sociales -familiales, amicales ou élargies. »
Que les individus reprennent les choses en mains. Arrêter de subir et se plaindre, et ce sans nécessairement recourir à des tas de thérapeutes et thérapies... Un genre de self-help ou de do it yourself....
« Les exercices TRE que je présente dans ce livre ont pour but de responsabiliser les personnes concernées pour qu'elles prennent elles-mêmes en main leur rétablissement post-traumatique. »« ... Mon souhait est d'aider les personnes concernées à faire sortir le processus de guérison post-traumatique du domaine thérapeutique professionnel et à le faire entrer de plain-pied dans leur vie privée. »
La spécificité des exercices TRE :
« La grande différence entre ces exercices et d'autres types d'activité physique comme le footing, la musculation, le fitness, etc. est que ces derniers sont généralement conçus pour relâcher les tensions dans les muscles superficiels. Or cela ne suffit pas lorsqu'il s'agit de traiter les tensions profondes chroniques générées par une expérience traumatisante. D'ailleurs,lorsque quelqu'un tente de se libérer de ses tensions en pratiquant un sport "courant" et, faute d'atteindre les couches musculaires profondes, n'y parvient pas, cet échec peut générer une sensation d'impuissance et de désespoir. »
Le trauma n'est pas traité comme un souvenir ordinaire. Et n'est pas « logique ».
« ...je souhaite que mes lecteurs comprennent comment les souvenirs traumatiques sont mémorisés et pourquoi ils ne le sont pas de la même manière que les souvenirs d'événements ordinaires. »
« Il est important de bien comprendre que le syndrome de stress post-traumatique donne lieu à des réactions instinctives et à des schémas mentaux non logiques, et qu'il ne peut par conséquent être résolu ni par des programmes de gestion du stress, ni par des séminaires sur la résolution des conflits ».
L'auteur s'adresse à tout un chacun, mais a aussi des visées plus larges, aux groupes,aux peuples, dont il entend que victimes globales de guerres, de catastrophes naturelles, etc. Ces peuples ne fonctionnent plus logiquement et ont besoin à la fois d'exprimer leurs émotions retenues et à la fois d'un oeil, d'un appui, d'un secours neutre,extérieur, conscient pleinement de ce que ces peuples sont enkystés dans un stress post-traumatique sur la durée. Pas de résolutions de conflits larges sans ces conditions.
Le livre est clair, simple, pas de termes incompréhensibles, chacun peut le lire,chacun peut essayer un peu les exercices et ressentir leurs effets ou non.
Bien évidemment,je finis comme j'ai commencé, par les traditionnelles« protections » : à savoir que si vos émotions et ressentis physiques sont trop forts il convient de se faire soutenir par un professionnel. Nanana nana.
Un livre court et intéressant, laissez tomber les bêtises auxquelles je suis sans doute bien trop sensible et vous aurez plaisir et connaissances supplémentaires au terme de cette lecture.
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Dans notre société actuelle, on n'accepte pas les manifestations physiques de la peur. La voix qui chevrote, les jambes, les mains ou les genoux qui tremblent sont interprétés comme des signes de faiblesse - et, dans notre culture, la faiblesse est quelque chose d'inacceptable. Cela ne nous empêche pas d'avoir tous déjà fait l'expérience de nous mettre à trembler durant ou après un événement effrayant.
La grande différence entre ces exercices et d'autres types d'activité physique comme le footing, la musculation, le fitness, etc. est que ces derniers sont généralement conçus pour relâcher les tensions dans les muscles superficiels. Or cela ne suffit pas lorsqu'il s'agit de traiter les tensions profondes chroniques générées par une expérience traumatisante. D'ailleurs, lorsque quelqu'un tente de se libérer de ses tensions en pratiquant un sport "courant" et, faute d'atteindre les couches musculaires profondes, n'y parvient pas, cet échec peut générer une sensation d'impuissance et de désespoir.
Le paradoxe, c'est que la période où l'être humain est le plus vulnérable aux conséquences d'un trauma, c'est-à-dire son enfance - petite enfance comprise -, est généralement considérée par les adultes comme la période où il est le plus résilient.
Souvent, le besoin de médiation dans des conflit internationaux résulte de l'incapacité des parties en présence à se réconcilier en raison de guerres anciennes, de violences politiques ou de conflits inter-religieux. Etant donné que tout conflit sérieux engendre des années de traumatismes, la plupart des personnes engagées dans le processus de résolution du conflit, sinon toutes) sont confrontées directement ou indirectement à ce phénomène. Il va sans dire qu'à leur insu, ces personnes sont également susceptibles d'exprimer au cours des négociations un grand nombre de comportements et d'émotions induits par un stress post-traumatique. Ces expressions traumatiques non reconnues comme telles risquent de constituer de nombreux obstacles pour ces négociations, et peuvent même aller jusqu'à compromettre le processus de réconciliation dans son ensemble.
Un individu traumatisé est inéluctablement amené à faire aussi l'expérience des trois autres dysfonctions - manque d'engagement, fuite des responsabilités et désintérêt envers les résultats. Les stratégies les plus habites, les techniques de gestion de crise les plus fines et le plus grand sens des affaires eux-mêmes ne sont pas en mesure de réparer les dégâts psycho-émotionnels qu'engendre la contamination involontaire et insidieuse de la sphère professionnelle par le traumatisme. En revanche, la sensibilité aux signes de contamination traumatique contribue non seulement à préserver les relations au sein des entreprises mais, si elle se traduit en actions adaptées, agit aussi en tant que "ciment", permettant de reconstruire ces relations sur de meilleures bases.