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Maïa Varsimashvili -Raphael (Traducteur)Isabelle Ribadeau Dumas (Traducteur)
EAN : 9782882507167
240 pages
Noir sur blanc (10/02/2022)
3.42/5   13 notes
Résumé :
Basé sur des faits réels, mélange de reportage et de fiction, Ténèbres sacrées est sans doute le seul livre sur le Goulag qu'il est impossible de lire sans éclater de rire. L'auteur, Levan Berdzenichvili, semble avoir vécu dix vies : traducteur, spécialiste de langues anciennes, il a été un dissident très actif en Géorgie. En 1983, il est envoyé dans un camp de Mordovie pour activités antisoviétiques.
Il décrit ces années comme « les plus belles de sa vie » :... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ô délices ! Ô délectations ! Voici un ouvrage qui , certes, n'appartient pas à la grande littérature, son langage n'atteint pas l'ironie raffinée de Gogol et sa pensée la profondeur de Dostoïevski, mais il se lit avec tellement de facilité et de jubilation qu'il mérite largement les 4 points de Babelio.
De quoi s'agit-il ? Vers la fin des années 1980, le régime soviétique décide de ne plus envoyer les dissidents croupir dans des goulags parsemés de droits communs mais de les réunir dans des camps spécialement conçus pour ce genre de « délinquants » à majorité composé d'intellectuels de haut niveau. C'est ainsi que ces types de prison se sont transformées en immenses aréopages où les discussions savantes sur maints sujets allèrent bon train. A tel point que l'auteur ose écrire sur le bandeau de présentation : « où, sinon au goulag, aurais-je pu côtoyer tous ces hommes délicieux , si soigneusement rassemblés par le H.G.B. ? »
le livre débute par un séjour dans un hôpital américain. L'auteur, de passage aux États-Unis, est victime d'un grave infection rénale. Il entend les médecins réserver leur pronostic. Lui, assommé par les médicaments, ne peut s'exprimer mais son cerveau fonctionne:il pense à un détenu rencontré au goulag. Il tient à tirer son nom de l'anonymat, à écrire sur lui. Et puis ce nom en amène un autre et ainsi de suite jusqu'à seize ! L'auteur survit. Fidèle à son serment, il rédige « ténèbres sacrées » un titre tiré d'une pensée de Hegel.
Il y aura donc 16 portraits dont celui de l'auteur lui même, traducteur, philologue, spécialiste de langues anciennes et de son frère lui aussi embastillé . Seize portraits tous plus originaux les uns que les autres ponctués d'échanges, de dialogues et de discours sur des sujets tellement variés qu'ils feront le délice des hommes et des femmes cultivés et curieux de toutes disciplines y compris le sport et le spectacle (n'est-il pas à un moment donné question d'Annie Girardot ?). Lecteurs éclectiques et commentateurs avisés de Babelio : ce livres vous ravira.
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Le livre a beau se dérouler entièrement dans un camp de travail soviétique, on ne peut s'empêcher de rire à la lecture du récit – reconstruction en partie fictionnalisée – de trois années d'emprisonnement de l'auteur et de la célébration de ses codétenus d'alors.

L'expression bien connue de L.P. Hartley selon laquelle « the past is another country – they do things differently there » prend un sens particulier dans ce livre : lorsque Levan Berdzenichvili le publie en 2010, son passé est littéralement celui d'un autre pays désormais disparu, un pays où « les choses » se faisaient différemment et surtout où certaines choses ne se faisaient pas du tout. Fonder un parti indépendant, comme l'auteur, son frère et deux autres amis le font à Tbilissi en 1978, fait partie de ces choses interdites : tant le parti que sa revue (imprimée maison, publiée en 13 exemplaires) sont voués à rester clandestins, puisque les années 1970-1980 sont encore celles de l'URSS et du parti unique. Ce sont aussi les années du « légendaire article 70 du code pénal de la RSFS (République socialiste fédérative soviétique de Russie) relatif à l'« agitation et à la propagande antisoviétiques » (article 71 du code pénal géorgien) ». Enfin, ce sont encore les années du KGB, qui arrête les deux frères Berdzenichvili à « Tbilissi, rue Vedzini, n° 17. 23 juin 1983, six heures du matin » et les envoie, après quelques détours, « au Doubravlag, dans notre cher camp politique JKh 385/3-5 ».

… Barachevo, où j'ai passé les trois meilleures années de ma vie. Je parle de « meilleures années » dans une double acception : j'étais jeune et rien ne peut égaler la jeunesse, et j'y ai vécu mes expériences les plus enrichissantes. Où, sinon là-bas, aurais-je pu côtoyer tous ces hommes, si soigneusement rassemblés par le KGB ?

... la suite de ma chronique est sur mon blog!
Lien : https://passagealest.wordpre..
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Levan Berdzenichvili a passé trois ans de sa vie au Goulag dans les années 80. Militant démocrate et indépendantiste géorgien, il a fait partie de la dernière génération de condamnés pour "propagande et agitation antisoviétique".
A travers une série de portraits, il décrit avec beaucoup d'humanité, et sans amertume, un univers absurde, bâti par un KGB qui employait à l'époque un certain Vladimir Poutine (qui y était commandant)...
Face à ce monde kafkaïen, mais hélas très réel, une poignée d'hommes restés libres en âme et conscience derrières leurs barbelés.
Un livre touchant, parfois drôle, plein d'espérance, qui mériterait d'être plus connu et lu.
Ténèbres sacrées est aussi une excellente introduction à la culture géorgienne.
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Une révélation ! L'auteur nous ouvre les portes des dernières années de l'URSS vue depuis le goulag, en compagnie de gens extraordinaires qui bientôt deviendront des figures politiques marquantes des républiques indépendantes : Géorgie, Ukraine, Pays Baltes, Arménie… Entre humour et haute culture, loin de tout fatalisme ou dolorisme, l'auteur nous racontes ses propres souvenirs et nous offre un beau moment de lecture. Je recommande !
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Levan Berdzenichvili esr Géorgien. Lorsque l'URSS occupait son pays, il militait clandestinement pour l'indépendance de celui-ci, ce qui lui a valu d'être envoyé au goulag.

Dans ce livre, il nous décrit toutes les personnes intéressantes qu'il a rencontrées dans son camp d'internement. Chacune d'elle l'ayant enrichi d'une manière ou d'une autre.

Le livre est divisé en chapitres, chacun d'eux décrivant l'un de ces codétenus. J'ai trouvé ces descriptions très intéressantes et elles permettent de comprendre avec beaucoup de précision la vie dans ces camps et la diversité de l'opposition au régime soviétique.

Cependant, la lecture n'est pas toujours facile car l'auteur complète son propos par de nombreuses références géorgiennes : des noms d'auteurs, des poèmes, des extraits littéraires... qui me parlent peu. Je ne regrette pourtant pas de l'avoir lu jusqu'au bout.
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critiques presse (1)
LeFigaro
23 mars 2022
L’écrivain géorgien raconte ses souvenirs de prisonnier dans les années 80. Avec un art poétique et comique.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Peu après, il s'avéra que le plus sombre pronostic n'était pas confirmé. Mon départ pour Hadès a donc été ajourné à une date incertaine, mais il est trop tard: le personnage d'Arkadi Doudkine s'était déjà transformé en un texte...Et ma mémoire s'est éclairée, s'est tellement illuminée que la lumière s'est transformée en obscurité. Puis les ténèbres se sont décantées et les ténèbres sacrées se sont mises à parler.
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Je sais bien qu'honnêteté, intelligence et communisme ne font pas bon ménage. Seuls deux paramètres sont compatibles : un homme honnête et intellectuel ne peut pas être communiste, un intellectuel communiste ne peut pas être honnête et un communiste honnête ne peut pas être un intellectuel.
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