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3,23

sur 123 notes
La dérive d'une jeune femme, la perte de contrôle et en même temps, un lacher-prise, une libération. Où est la liberté ?
Lecture déroutante, saccadée, crue. le lecteur perd pied avec cette jeune femme au fur et à mesure des heures qui passent et des verres qu'elle ingurgite.
J'avais envie de savoir ce qui avait amené Alma dans cet hôpital psychiatrique, envie de comprendre. La fin me laisse sur ma faim, mais peut-être était ce l'objectif de l'auteur...
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Je lis Alma s'écouter parler et puis vomir son mal-être.
Au commencement, je n'entends que les échos de cette petite cavité au centre du corps, au centre du monde : son nombril d'où émane le caquetage boboïsant désabusé des poulaillers parisiens revenus de tout et surtout de pas grand-chose.
Replié sur son « elle » : Pourquoi je n'aime plus Paul ? Il ne me regarde pas, j'aime les mains d'un autre…Tout me semble tellement factice, tellement stéréotypé. On boit pour se griser et on baise pour s'enivrer. Oublier pourquoi lui et pas moi. Réussite ou émoi. Tout ça d'énergie pour si peu de magie.
30 ans pile et des piles de questions : What's about my life ?
Puis, tout s'envenime, Alma dérape, ouvre la trappe, la petite fenêtre qui sert d'évent se brise et c'est la crise sans précèdent. A claquer des dents.
« Est-ce moi-même que j'ai cessé d'aimer ? »
A bras ouverts, le sang coule. Verlaine et le Caravage valident l'apocalypse et donnent du crédit au dérapage. A pousser l'ambition dans le rouge on paye l'addition des addictions.
Comme elle broie du très noir, l'ami de toujours déboule pour réconforter, celui avec lequel on n'a pas baisé, ou si mal. Consolation, masturbation manuelle et intellectuelle, c'est un peu éculé et tant de fois réitérée. Consternation.
Après les bévues cosmiques ce sera « Bellevue » l'hôpital psychiatrique et ses lots d'hallucinés. Passage obligé. Journée d'anniversaire où tout a basculé même la jeunesse, même la beauté. Désolation.
« Je me suis coupé le bras pour produire du réel. » Tout est tellement artificiel !

J'ai lu et entendu les délires d'Alma et pas chaviré. Je m'écoute surement beaucoup moins et je ne m'entends pas très bien. Faut-il rester sourd à ses démons ?

Pardon Mme Berest mais avec ce bouquin il me semble difficile de franchir le périphérique. Ceci dit je connais tellement de gens pour qui, juste derrière, c'est beau et abscons à la fois.


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Il y a ce moment où rien ne va plus. Plus rien n'a de sens. Plus rien ni personne ne compte. On s'est perdu soi-même de vue et il ne reste plus que « la force d'être absente ».
Seule l'idée ancrée et indétrônable que le lâcher prise, dans ce qu'il a de plus puissant, de plus destructeur, est la solution.
Tout foutre en l'air.
S'enivrer pour s'alléger. S'oublier. Se dissoudre.
Le déclencheur ? Un mal-être sous-jacent, une crise d'angoisse démentielle, incontrôlable. « [Un] rideau noir, déchiré par endroits... »

Claire Berest nous rend témoin d'une descente aux enfers, de deux nuits où tout bascule pour Alma, à l'aube de ses trente ans ; deux nuits pendant lesquelles la folie s'invite.
Elle le fait admirablement bien. Elle l'écrit merveilleusement bien. le sujet est lourd. Il ne plaira pas à tous. Ne parlera pas à tous.

« On peut couper le souffle, couper court, un brouillard au couteau, les ponts, la chique, le sifflet, les cheveux en quatre, à travers champs, l'herbe sous le pied. Mais on ne coupe pas le coeur, on le brise. »

Je voulais lire "Rien n'est noir" de Claire Berest. Mais avant cette première rencontre avec l'auteure, pleine de promesse et débordante de couleurs, j'ai voulu lire autre chose de l'auteure. Je suis tombée sur des pages sombres parlant de dépression, sur des pages lumineuses évoquant le milieu littéraire, sur une écriture fougueuse et franchement captivante. J'ai aimé le tout.

« La traditionnelle lucidité des dépressifs, souvent décrite comme un désinvestissement radical à l'égard des préoccupations humaines, se manifeste en tout premier lieu par un manque d'intérêt pour les questions effectivement peu intéressantes. Ainsi peut-on, à la rigueur, imaginer un dépressif amoureux, tandis qu'un dépressif patriote paraît franchement inconcevable. » Les particules élémentaires, Michel Houellebecq (exergue)
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Quelle écriture fascinante ! J'en ai fait sa connaissance avec Rien n'est noir. Que 3 étoiles à cause du sujet qui est la dépression et le 'pétage de plomb'. C'est ce qui arrive à Alma le jour de ses 30 ans. Milieu littéraire agréable. Destruction de soi-même, moins.
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Ce que j'ai ressenti:

L'élévation est toujours plus difficile que la chute. Elle est pénible, demande des efforts, prend du temps. Tandis que la chute est rapide, facile, éclair, mais aussi séduisante. Affriolante, séductrice, fatale.

Bellevue, C'est l'histoire d'une chute. La chute d'une femme en 48h. J'ai été spectatrice impuissante pendant 160 pages, c'était à la fois dérangeant et frustrant, mais aussi d'une certaine manière, instructif, puisque cela dénonce un problème de société sous-jacent.

Bellevue, c'est une femme de trente ans qui d'auto-détruit, et qui ne cherche aucune aide. Qui ne souhaite ni la compassion, qui se soustrait à la condescendance, qui rejette la bienséance. Pour s'enfoncer dans une douleur sans nom.

Seulement parce que c'est le jour de son anniversaire. La fameuse trentaine.

La société est intransigeante avec les femmes, parce qu'elle prône un culte de la jeunesse, de la performance, du sexe, de la beauté. Des rôles presque impossible à endosser, des objectifs plus ou moins réalisables à atteindre. La charge mentale est monumentale. On peut facilement, y perdre la raison, tellement ses exigences sont impérieuses et contradictoires. Et c'est exactement ça dont il est question dans ce roman, cette multitude d'attentes folles et incompatibles avec le bonheur, qui pèse sur la gente féminine. Alma a une sorte de prise de conscience fulgurante, qui mêlée à une angoisse dévorante, va l'emmener à l'inévitable fracas.

J'ai été très touchée par cette lecture. Parce que c'est une autrice qui parle de la douleur des femmes. C'est un espace ouvert sur la souffrance de leurs corps, de leurs coeurs, de leurs esprits. Je suis femme, une femme dans la trentaine justement, et de ce fait, en voir une, lâcher prise, ça me fait mal. On est toutes concernées, du coup, on se prend la violence de cette chute en pleine tête. Bellevue, c'est un hurlement.

Reste à savoir, qui aura l'oreille attentive…

🌸« Qu'est-ce qu'être une femme de trente ans aujourd'hui? »🌸
Lien : https://fairystelphique.word..
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Le récit de ce roman pour moi représente tout à fait une bouffée delirante , ou une entrée dans une pathologie psychiatrique qui s'apparente à la psychose Manico dépressive ..... Avec Almac l'héroïne en pleine crise hypomaniaque qui ne dort pas qui est dans un délire tres productif puisque Thomas B n'est que l'objet de son délire et l'alimente .
Évidemment l'élément declencheur est son âge , ses trente ans ... On peut imaginer qu'elle était fragile avant à tendance dépressive et le jour de ses trente en elle décompensé sur le plan psychologique.
Les chapitres alternent les fruits du délire sa construction , ses crises de paniques et d'angoisse .
Elle n'évoque que des hommes Paul son mari procureur qu'elle dépeint comme quelqu'un d'assez distant ...
Il y a Egalement un rapport aux sexe , des termes employés qui sont assez crus ... Elle est desinhibée.
On a la description parfaite du dédoublement de personalité avec des descriptions d'elle vu de l'extérieur ...
Son esprit est complètement envahi , elle a une fuite des idées , c'est comme si sa pensée ne pouvait pas ralentir .
Elle est incontrôlable, il y a une abolition totale du discernement , son esprit est en pleine exaltation.
Elle est écrivain et Thomas B écrivain et éditeur ..
Toute l'histoire tourne autour d'une rencontre avec ce dernier pour une publication d'un livre.
Elle s'invente des jours avec lui des relations intimes qui sont très convainquantes ...
Les signes d'angoisses sont omniprésents et la paranoïa avec l'interprétation de certaines choses laisse à évoquer que cette femme est dans une souffrance extrême .
Les chapitre ou sont évoqués les urgences psy , sont assez classiques ... Cependant avec la médication et le cadre du lieu elle se rend compte du mal a ordonner sa pensée .
Elle fait souvent référence a la beauté , la dévalorisation de l'estime de soi à 30 ans .
On peux se demander ... Mais qu'à vecu cette personne pour perdre la raison et etre dans un tel état d'hypomanie .....???
Sa pensée est envahie et elle déambule dans les rues , elle est auto mutilée ... Signe d'une souffrance psychologique extrême.... L'automutilation calme l'anxiété car la douleur prend le dessus.
Ce livre qui se lit rapidement n'écessite à mon avis un peu de connaissance sur la psychiatrie et le mécanisme du délire , la souffrance mentale , les crises de paniques , l'exaltation ... Car il y a un panel d'éléments cliniques assez intéressant . Sinon il y aura des détails qui seront occultés. Ce qui serait dommage , quant on est soignant en prêchait rie on peut etre rencontré a ce genre de personnalités .... Et qui apres une mise sous traitement redeviennent normaux.... Merci babelio ,Merci les éditions Stocks !!!!
Peux être n'est ce simplement une dépression reactionnelle a son âge 30 ans qui l'angoisse tellement qu'elle n'a plus les facultés a se recentrer sur elle même .
Roman très intéressant et tres bien écrit avec une bonne connaissance de la pathologie mentale décrite
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S'il n'avait été écrit par une femme, on ne se priverait pas de qualifier ce roman de "couillu". Mais gardons-lui ses attributs féminins et parlons d'un roman osé, percutant, dérangeant. C'est ça la littérature aussi, ça bouscule, ça secoue, ça oblige à entrer dans un univers qui pouvait nous sembler très éloigné. La folie. Ce truc qui n'arrive qu'aux autres... Et surtout pas à une jeune femme de 30 ans qui donne toutes les apparences d'une vie équilibrée et satisfaisante. Et pourtant.

"Il n'y a plus de suite dans mes idées, il y a une succession d'idées comme des perles sans fil." Quelques jours après son anniversaire, Alma se réveille dans la chambre d'un établissement psychiatrique et tente de se remémorer les circonstances qui l'y ont conduite. Et d'abord le fameux jour de ses 30 ans et les détails infimes qui ont enclenché l'engrenage qui ne demandait qu'à s'emballer. Trois fois rien. Un compagnon qui n'a pas descendu la poubelle. Une crise de panique subite. L'envie de prendre l'air. Commencent alors pour Alma quelques jours d'errance dont elle semble ne rien maîtriser, le corps tributaire d'un esprit en roue libre, bien décidé à évacuer le trop plein d'émotions qui le contraint.

Si l'esprit d'Alma s'égare, ce n'est pas le cas de la plume de Claire Berest. Peu à peu, elle dessine le portrait d'une jeune femme de 30 ans à laquelle il est à la fois facile et effrayant de s'identifier tant elle parvient à montrer que ce basculement soudain pourrait tous nous concerner. Un léger manque de confiance en soi, une relation un peu compliquée au père, une sensation d'enfermement, ou encore celle de ne pas être en phase avec les autres... qui n'a jamais ressenti cela ? "Il me reste la force d'être absente".

L'auteure y va franchement, sans se cacher derrière son petit doigt. C'est parfois cru, souvent violent mais toujours convaincant. Car on ne perd jamais le fil qui nous relie à Alma, ses doutes sur sa vie de couple, sur sa vie professionnelle, sur le temps qui passe irrévocablement, et cette tentation de se laisser happer par une force qui la dépasse. C'est ce qui est aussi remarquable que terrifiant.

Un lecteur averti en vaut deux. Si vous n'aimez pas les coups de poings dans l'estomac ou les uppercuts qui vous laissent KO, passez votre chemin. Mais vous vous priverez d'une sacrée expérience littéraire, et ce serait dommage.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Alma va avoir trente ans. Cette jeune femme normale, écrivain discret qui donne des cours particuliers et sers dans les bars pour vivre, se retrouve à l'hôpital psychiatrique de Bellevue. Elle se remémore, étape par étape, les 24 (ou 48 heures) qui l'ont menée là. Evidemment, avec un début comme ça, on ne peut se demander : mais que s'est-il passé ? En fait, il ne s'est pas passé grand chose. Ou pas grand chose de remarquable. Enfin, c'est extraordinaire (faute d'être souhaitable) pour le personnage, ce le serait sans doute dans notre vie aussi… mais en littérature, ça n'a pas tout à fait le même impact.

Je suis ressortie du livre sans me sentir changée ou secouée outre mesure, alors même qu'en tant que jeune femme de 27 ans surdiplômée pour son poste actuel, écrivant et faisant un petit boulot en espérant finir sa thèse, j'ai possiblement le profil rêvé pour m'identifier au personnage. Je suis restée de marbre face à une énième évocation d'un milieu littéraire parisiano-parisien, et ce même si elle est possiblement bien faite : on parle certes d'un personnage qui reste en périphérie dudit milieu et qui en souffre, mais cela revient toujours à parler du même milieu, des mêmes poses et des mêmes personnages. Thomas B. et son hypokhâgne, Thomas B. et son obsession pour Julien Gracq, Alma et ses parents qui conjuguent le subjonctif imparfait à l'oral m'ont semblé des pantins idéaux de ce que doit être la faune littéraire, et je n'ai par conséquent pas toujours cru aux personnages. Et le plus étrange, c'est que j'en ai croisé des brassées, de gens comme ça… peut-être parce qu'il y avait toujours un détail, dès lors qu'on les approchait un peu, qui venait contraster avec leur parfait profil de littéraires. Parce que personne n'est jamais l'archétype d'un milieu et de toutes ses réussites ou de tous ses échecs. Parce que… Vous visualisez l'idée.

Il y a quelque chose d'intéressant, pourtant, dans cette volonté de représenter les marges du milieu littéraire et de s'attarder sur un écrivain qui a réussi, un peu, mais pas assez pour y trouver réellement sa place. Peut-être même, en creux, Claire Berest ébauche-t-elle une critique dudit milieu, qui transparaît notamment dans le rêve délirant de la narratrice, qui imagine un fantaisiste prix littéraire, nommé d'après la première femme poétesse de France. A la difficulté de s'en sortir correctement dans le monde actuel où l'écrivain, à quelques exceptions près, ne peut vivre de sa plume, d'autres facteurs d'usure auront conditionné le craquage d'Alma. le sexisme ambiant y est en bonne place. Dommage, peut-être, que cette overdose donne lieu à des scènes de sexe au langage un peu trop cru à mes yeux – même si je dois dire que ça paraît cohérent avec le cheminement du personnage.

Ce que j'ai trouvé dommage, en somme, c'est qu'il y a de bonnes idées, et même de beaux passages – des phrases simples qui ont fait mouche, à quelques occasions. Mais malgré cela, j'ai eu la sensation d'un produit littéraire encore un peu trop lisse, un énième bouquin à la première personne qui raconte quelques heures d'un personnage pas tout à fait campé, comme fait pour devenir la femme générique, mais qui, par cela, échoue à représenter n'importe quelle femme.
Lien : https://gnossiennes.wordpres..
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Un brin trop sage pour être vraiment fou ! Sans doute la folie n'est elle que de surface dans ce pétage de plomb d'une trentenaire avide de pénétration masculine et d'alcools. Pas assez dérangeant ni surprenant...juste un peu choquant pour le petit bourgeois mais pas désagréable pour autant à lire.
Attendons le coup de sang des quarante ans qui ne devrait cette fois pas manquer de sel !
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Le propos était intéressant : une trentenaire, écrivain, se voit confier un travail d'écriture.
Mais 48 h plus tard, elle se retrouve en hôpital psychiatrique.
Suspens : que s'est-il passé pendant ces 48 h ?
Rien de bien folichon : elle boit, elle fume, elle baise, elle parle littérature.
Ah, et elle a des crise d'angoisse, aussi.
Un roman très parisien, voire germano-pratin, qui se regarde faire.
L'alternance de point de vue m'a exaspéré.
Lien : https://alexmotamots.fr
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