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sur 590 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Anne et Claire Berest réhabilitent la mémoire de leur arrière grand-mère : Gabriëlle Buffet-Picabia qui a traversé les années 1908/1930 avec tous les artistes qui ont réinventé la beauté et la société !
Gaby à 17 ans est une jeune femme intrépide, indépendante et compte le rester : elle va s'inscrire à la Schola Cantorum car le Conservatoire national de Paris a refusé son admission en classe de composition musicale au motif que les femmes ne sont pas admises ! Elle va avoir Gabriel Fauré et Vincent d'Indy comme maîtres, et ce dernier va la pousser à partir s'installer à Berlin ( 1906).
Mais, elle va rencontrer l'homme de sa vie : Francis Picabia qui la séduit par son talent de peintre impressionniste, sa créativité, sa richesse, son originalité et, elle va s'effacer devant cet artiste excessif, opiomane, dingue d'automobiles, de femmes !
Elle va lui servir de " manager " ( terme qui n'existait pas à l'époque ! ) pour l'aider à vendre ses toiles, valoriser son art et, c'est avec lui qu' elle va rencontrer, fréquenter tous les peintres de l'époque et des musiciens tout aussi célèbres : Edgard Varese, Debussy, Busoni, Ysaÿe, Vieuxtemps ! Elle sera aimée par Marcel Duchamp, Stravinsky, deviendra la tendre amie et complice de Guillaume Apollinaire, elle habitera à Paris, à New-York, Berlin, Zurich, Barcelone, Eteval ( Jura ), Saint Tropez et Cassis...et entretemps : elle aura 4 enfants qu'elle néglige car elle est trop occupée à " accoucher" et à guider les précurseurs de l'Art abstrait, les futuristes, les " Dada ", et les novateurs du Cubisme ! Elle accepte les infidélités, les tocades de son génial mari " pas de jalousie, pas de rancune..avec l'art comme unique urgence ", elle a compris que Francis veut une mère, une épouse parfois, une amante, une pute ! Même la guerre de 14/18 ne touchera pas son mari car il a trouvé une astuce pour partir soi-disant à Cuba : la patrie familiale et, il est resté éloigné 2 ans 1/2 pour finalement ouvrir sa galerie à Paris !
Elle a rencontré tous ceux qui ont compté dans le domaine artistique, musical et mondain. Picabia lui présentera la femme avec qui il veut se marier et quand il mourra en 1953 : elle retournera à New-York vivre avec Duchamp, mais elle aidera son amie : Elsa Schiaparelli à devenir styliste à Paris, elle cachera sa bru pour éviter la déportation. Bref : ce fut une femme intelligente et passionnée qui mourut de vieillesse à 104 ans !
Une biographique romancée, documentée de 467 pages, ou les noms prestigieux des artistes de cette époque l'emportent sur les émotions attendues !
L.C thématique de juillet 2022 : un prénom dans le titre.
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Un livre où l'on croise Picasso, Duchamp, Apollinaire, Picabia, etc. ne pouvait être qu'intéressant. Et pourtant, je suis déçue.
On apprends des choses, quelques évènements historiques sont intéressants ; c'est indéniable.
Mais malgré une période riche en mouvement artistique, une 1er guerre mondiale traversée, des séjours à New-York, des personnages illustres, on ne rentre pas dans le récit, on devient un spectateur un peu désabusé.
Le style est poussif et répétitif. Il y a peu de rythme, de dynamisme et cette lecture fut laborieuse.
C'est dommage.
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Ce beau roman est d'abord une histoire de famille. D'abord l'histoire de deux soeurs, Anne et Claire Berest, qui jusque-là suivaient des trajectoires individuelles. Après avoir chacune publié des romans, elles se sont retrouvées autour de ce projet. Ensuite l'histoire d'une mère qui ne «parlait jamais de son père, ni de ses grands-parents», laissant la part belle à sa mère qui a échappé aux camps de la mort, contrairement à sa famille. C'est enfin l'histoire d'une arrière-grand-mère morte de vieillesse en 1985, à l'âge de 104 ans.
«Nous ne sommes pas allées à l'enterrement de cette femme, pour la simple et bonne raison que nous ne connaissions pas son existence» expliquent les deux soeurs dans leur avant-propos, avant d'ajouter que de longues années se sont écoulées avant qu'elles ne s'attaquent à ce pan de leur généalogie : « Nous nous sommes alors lancées dans la reconstitution de la vie de Gabriële Buffet, théoricienne de l'art visionnaire, femme de Francis Picabia, maîtresse de Marcel Duchamp, amie intime d'Apollinaire. Nous avons écrit ce livre à quatre mains, en espérant qu'il y aurait du beau dans ce bizarre. Nous avons tenté une expérience d'écriture en tressant nos mots les uns avec les autres, pour qu'il n'existe plus qu'une seule voix entre nous. » le résultat est plutôt réussi, car les romancières ont pu puiser dans une abondante documentation et confronter leur ressenti à des lettres, témoignages, écrits et oeuvres qui sont autant d'indices, autant d'histoires habilement mises en scène, à commencer par la rencontre entre cette jeune femme au caractère bien trempé et cet artiste insouciant, passionné de belles voitures. Autour de la table familiale, elle jouera l'indifférente et niera même l'intérêt qu'elle porte à ce «rastaquouère» invité par son frère, avant de céder à la belle énergie et à l'enthousiasme de Picabia.
Au lieu de retourner à Berlin où l'attend son maître de musique qui a entrevu dans ses premières compositions le potentiel de son élève, elle choisit la vie de bohème, les voyages-surprise et les fêtes de Francis. C'est que, derrière ces enfantillages, elle a repéré le potentiel révolutionnaire de ses oeuvres. Un potentiel qu'elle veut faire éclater, qu'elle entend aussi expliquer. Théoricienne de cet avant-garde, elle va endosser sa mission corps et âme. Pourtant « jamais Gabriële ne parlera d'amour. Jamais elle ne dira: je l'aimais et il m'aimait. Ce qui se passe entre eux est un face-à-face d'où jaillissent la pensée et la création, c'est le début d'une infinie conversation, au sens étymologique du terme, aller et venir sur une même rivière, dans un même pays. »
Leur mariage est avant tout une association au service de l'art qu'il vont partager et défendre, lui avec sa folie, elle avec sa raison. Mais l'exclusivité de cet engagement aura son prix. Ainsi, les enfants qui vont naître les uns après les autres sont plutôt considérés comme des obstacles qu'il faut écarter et mettre en pension en Suisse. Si Gabriële ira de temps en temps leur rendre visite, Francis préférera la compagnie de ses amis et maîtresses. Des écarts qu'il avouera à celle qui lui est indispensable et qui donnera lui à quelques scènes d'anthologie comme cette convocation de Germaine Everling afin qu'elle vienne loger chez eux, peut-être aussi pour qu'elle puisse la surveiller ou encore cet autre écart avec Charlotte Gregori dans un grand hôtel qui entraînera une poursuite menée par le mari cocu arme à la main.
À vrai dire, Gabriële n'est pas en reste. Elle entraînera Marcel Duchamp dans leur maison de famille d'Étival dans le Jura, retrouvera Apollinaire au retour de la Guerre et cherchera à mettre tous ces artistes en avant en créant sa propre galerie d'art. Quelquefois les deux romancières viendront interrompre leur narration pour souligner un point litigieux, s'interroger sur la réalité d'un épisode et nous faisant par la même occasion partager leur travail de rédaction.
Seul bémol, ce beau portrait s'achève un peu brutalement, comme si la mort de Picabia en 1953 avait tari l'inspiration des romancières. On aurait pourtant aimé en savoir plus sur ses relations avec Elsa Schiaparelli, Calder, Arp, Brancusi. Sur sa tranche de vie partagée avec Igor Stravinsky, sur son rôle aux côtés de Samuel Beckett durant la résistance.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Écrite de façon homogène par les soeurs Berest, Anne et Claire, cette bio est émouvante car intime - Gabriële Buffet-Picabia était leur arrière-grand- mère et Francis Picabia, leur célèbre arrière-grand-père - , qu'elle existe parce qu'elle est le fruit d'une blessure, d'une coupure, qu'elle est une affaire de famille, de réparation, d'un minutieux travail de détectives, de fouilles fiévreuses dans les armoires familiales.
Les amis de Gabriële se nommaient Apollinaire ( son tendre ami), Duchamp (son tendre amant), Stravinsky, Elsa Schiaparelli, Marie Laurencin... etc. Elle faisait ses valises à tout bout de champ, fonçait dans des bolides luxueux conduits par son fantasque mari , partait au bout du monde sur un coup de tête , peignait sur les murs comme une enfant pour crier son amour pour son tourmenté Picabia, était à la fois généreuse et terriblement froide, feu et glace...
Très belle bio romanesque mais non romancée ; tout est vrai nous assurent Anne et Claire Berest, et on reste chamboulés par cette rencontre, entre celles-ci et leur aïeule, entre cette femme et nous-mêmes.
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De cette arrière-grand-mère, Claire et Anne Berest savent peu de chose. A vrai dire, presque rien. Que Gabriële était la femme de Francis Picabia, l'un des maîtres du surréalisme. Cela est à peu près tout. Ce trou dans l'histoire familiale lance les deux soeurs dans un voyage au long cours sur les traces d'une aïeule mal connue. Au fil des recherches, un portrait complexe apparait peu à peu : une musicienne aux velléités de compositrice à une époque où l'on permettait aux jeunes filles de jouer un peu de piano en attendant de se marier, l'épouse d'un Picabia aussi volage que fantasque, la muse-amante de Marcel Duchamp et de Guillaume Apollinaire. Pourtant, Gabriële incarne également une certaine idée de l'émancipation féminine.
A la fois femme repère, stable et forte, intellectuelle au service de la carrière de son époux au point d'accepter à peu près tout, Gabriële parcourt le monde, met des enfants au monde sans pour autant être une mère présente. En cela, elle incarne le début du XXème foisonnant, en quête d'une certaine liberté et d'un renouvellement des moeurs et des codes esthétiques. Oubliée par les historiens d'art, par l'Histoire tout court, ses deux arrière-petites-filles lui rendent hommage dans un ce livre écrit à quatre mains.
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Oubliée ou volontairement effacée de l'Histoire, Gabriële Buffet-Picabia n'en est pas moins un personnage central, le cerveau prodigieux d'une génération artistique prête à rompre avec toutes les conventions du siècle précédent. Femme et muse de Francis Picabia, elle joue un rôle indispensable dans le renouveau de son oeuvre et dans celle de tant d'autres figures incontournables du XXème siècle. Pourtant, ses arrières-petites-filles ne l'ont jamais vue, n'ont jamais entendu parler d'elle. Une zone d'ombre dans leur arbre généalogique qu'elles transforment en quête, de vérité et d'identité.

Je ne connaissais pas Gabriële, ni l'histoire tumultueuse de ces années d'ébullition artistique qui ont précédé la Première Guerre Mondiale. En ce sens, j'ai trouvé ce récit, cette reconstitution extrêmement intéressante, informative, initiatique même. J'ai découvert la douce folie de ces artistes que rien n'arrête, l'euphorie d'une époque disparue où tout était encore à inventer, l'ivresse des artistes intellectuels prêts à tout pour la beauté de l'art. Une découverte entraînante mais malheureusement pas captivante.

Le style documentaire du récit m'a laissée en dehors de la narration, les nombreuses citations d'écrits préexistants ont donné au livre un ton journalistique assez neutre, à peine contrebalancé par les interrogations très personnelles des auteurs sur le mystère de leur généalogie. Dans cette quête de vérité, le romanesque a été délibérément laissé de côté, et il m'a terriblement manqué. J'aurais aimé plus de détails, d'effusions, d'éclats et moins de compte-rendus et de descriptions. C'était une bonne lecture mais elle ne m'a pas attrapée, elle n'a pas su me faire véritablement voyager, dans le temps et dans l'espace, au gré des péripéties des Picabia. Ce n'était probablement pas l'objectif premier d'Anne et Claire Berest quand elles ont rédigé ces lignes et je les comprends. Ce livre était pour elles, pas vraiment pour moi.
Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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CERTAINS LECTEURS PEUVENT ILS EVITER DE TOUT NOUS DEVOILER
ENSUITE NOUS N AVONS PLUS ENVIE DE LIRE l'OUVRAGE
J'ai beaucoup apprécié cette extraordinaire GABRIELLE elle me ressemble !!!!
humour (noir ??)
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Gabriële, prénom singulier pour l'époque est à l'image de la femme qui le porte. Arrière-grand-mère des auteures, elle a su dès son plus jeune âge imposer ses choix de carrière et de vie ignorant les diktats du début du 20ème siècle. Naturellement douée pour la musique et ayant presque atteint son but, elle va pourtant dès sa rencontre avec le peintre Francis Picabia se réinventer. Inspiratrice des peintres cubistes,de poètes et de musiciens avant-gardistes, elle va pourtant préférer rester dans l'ombre. Suivant ce cercle d'artistes,elle brillera par son intelligence. Mais à quel prix?Les Picabia seront bientôt obsédés par l'art occultant le désastre de la première guerre mondiale et surtout leurs propres enfants au point de passer aujourd'hui pour des monstres. le talent pardonne t-il tout? Bien que complète, cette biographie manque terriblement d'émotions. Une chose est par contre certaine: c'est l'amour que porte Anne et Claire pour leur mère. Malgré la crainte de sa réaction c'est bien pour lui redonner un pan de son histoire familiale ignorée qu'elles ont écrit ce livre. Un bel hommage non pas à Gabriële mais à Lélia leur mère.
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Très joli livre où les deux narratrices racontent ici l'histoire de leur grand-mère, Gabriële Buffet, artiste parisienne du début des années 1900.
Femme d'influence qui partagea de grands moments de sa vie aux côtés de Guillaume Appolinaire, Marcel Duchamp, et qui la partagea avec Francis Picabia, Gabriële a eu un parcours hors norme, décidant de vivre sa vie comme elle l'entendait.
Bien écrit mais également interessant d'un point de vue historique, ce livre permet de se replonger au début du XXème siècle au côté des artistes qui ont changé les règles de la peinture notamment.
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J'avais beaucoup aimé La Carte Postale, il était donc logique que je poursuive avec la lecture de Gabriële.

Je dois bien admettre que j'ai un peu moins aimé. J'ai eu un peu de mal avec la 1ère moitié du livre. La lecture m'a un peu ennuyé, j'ai un peu plus apprécié la 2nd à partir du 1er voyage à NY. A travers ce récit on voyage entre l'Europe, les Etats-Unis. On croise de grands artistes du XXeme siècle, nous sommes témoins de nouvelles créations artistiques : le cubisme, le dadaisme.
Il est indéniable que Gabriële est une héroïne. Intelligente, elle a cette capacité à créer des liens entre les artistes, c'est un pilier indispensable du monde créatif parisien. C'est l'histoire d'une femme libre, indépendante et « amoureuse ».

Concernant l'écriture et le récit en lui-même, il est assez répétitif : des voyages (France – Etranger), des maîtresses, des rencontres, des naissances et on recommence. Au final il ne se passe pas grand-chose.
J'aurais aimé plus de réflexions de la part des 2 autrices, j'aurai aimé découvrir ce qu'elles ont ressenti en retraçant l'histoire de leur arrière-grand-mère.

Quoiqu'il en soit la lecture de Gabriële et de la Carte Poste se complète bien. Ils peuvent être lus indépendamment mais les lire tous les 2 apporte un petit plus ….
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