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EAN : 9782879292113
233 pages
Editions de l'Olivier (14/08/1999)
3.15/5   10 notes
Résumé :
Sous-titré "roman de rue", King est le livre de ceux qui peuplent les trottoirs, les ruelles, les caves et les abris précaires des cités d'Europe. Sous la plume de l'auteur, ce sont eux qui parlent. Ou plutôt, c'est King, le chien errant, vagabond philosophe qui raconte la vie de ses condisciples d'infortune installés sur un vague terrain au bout de la M 1000. Une route mortelle, bruyante de circulation, menant à une décharge assez vaste pour que l'on projette d'y c... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
En maître du regard, John Berger sait combien il est important de modifier l'angle de ce dernier pour découvrir de nouvelles réalités, accueillir de nouvelles perspectives. Dans ce livre, c'est King, le chien errant, l'ami des clochards, roi de la débrouille et maître ès survie, qui nous prête son point de vue pour nous permettre d'atteindre à une nouvelle intelligence sur une réalité devant laquelle nous préférons souvent fermer les yeux.
"Une histoire de la rue", le livre nous invite chez les clochards, les sans abris, les laissés-pour-compte. Par ce regard décentré, à ras de terre, les réflexes du quotidien changent de nature : réactivité, dangers omniprésents, survie, manques, froid et faim... Comme la fragilité de leurs baraques dérisoires contre l'indifférence des autres, les hommes courent sans cesse le danger de basculer dans l'animalité. Mais cette forme d'être au monde est-elle vraiment pire...?
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L'écrivain John Berger prête sa voix à une communauté de SDF d'un terrain vague, en faisant parler leur chien King.
Un témoignage de notre époque qui m'intéressait mais que je n'ai même pas terminé, tant il m'a été difficile de m'identifier à l'animal...
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Dans ce rade - vous savez, un de ces bistrots
Où l'on existe que dans de froides indifférences,
Où se rejoignent dans les matins de tristes dimanches,
Tous les abandonneurs, abandonnés du sens,
Qui changent les noms de leurs espérances,
Chaque jour au fil des contre-sens,
Dans cet ailleurs semblable à tous les ailleurs,
Sur un air venu d'un vieux phono
Danse avec une extrême grâce
Un homme vaincu par trop
D'oubli, d'amour mal aimé;
À côté d'un alambinier vorace
J'ai rencontré Giambattista.
Ils parlaient de Leibniz, de théodicée,
Du mal, des dieux, de Yahvé,
Ce n'était pas le Giambattista
qui savait peindre le vide des cieux,
Mais Vico, celui de Vica,
Et je lui ai prêté mes yeux pour pleurer*,
Moi , King,
Le théodichien.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
« Les pays du Sud sont dans une situation un peu comparable, économiquement, à celle des SDF : ils étaient endettés ; en vingt ans, ils ont payé cette dette quatre fois, et maintenant elle est quatre fois plus importante qu’au début. La nouvelle pauvreté n’est pas un phénomène marginal du nouvel ordre économique mondial, mais au contraire absolument central. En Europe, où les SDF en sont l’expression la plus extrême, la plus visible, personne ne peut l’ignorer. Bien sûr, on peut fermer les yeux. Mais si on ferme les yeux, c’est qu’on a déjà vu quelque chose qu’on ne veut pas voir... Ici, en France, au fronton de chaque mairie, on lit les mots “Liberté Egalité Fraternité”. Ces mots d’ordre de la Révolution française ne sont plus respectés, et plus personne ne croit sérieusement qu’ils le sont. Mais il y a un résidu de ces idéaux éthiques chez les gens. On le voit à la manière dont ils réagissent à ce qui se passe dans le monde - quel que soit le sentiment d’impuissance qui les accable. Le fossé entre ces idéaux éthiques et la nouvelle pauvreté est si énorme, que je ne comprends pas pourquoi tous les écrivains ne s’emparent pas du sujet. Je ne comprends pas comment on peut éviter une réalité aussi écrasante. »
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Moi, je vais aux endroits où la peur n'existe pas, j'ai dit un jour à Luc.
La peur existe partout, a-t-il rectifié.
Pas là où je vais.
Là où il y a de la vie, il y a de la peur, il a répété.
Dans les coins que je connais il y a la mort, je lui ai dit, il y a la lutte pour la vie, il y a la nécessité de se cacher, il y a la nécessité de fuir, il y a la faim, mais il n'y a pas la peur.
Qu'est-ce qui fait courir un chien, alors?
L'envie de vivre.
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The poor steal from each other the same as the rich do. The poor usually do it without any calculation, their thefts aren’t planned. Every day the poor imagine their luck changing. They don’t believe it will ever change, but they can’t stop picturing to themselves what would happen if it did. And they don’t want to miss the moment should it come. When they spot a lighter on the ground beside a pair of shoes, they grab it, as if Chance itself had given it to them. And they say to themselves, Here is the sign our luck has changed. When they grab what they spot, they don’t think Theft. They think Luck.
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Me, I run to places where there’s no fear, I told Luc one day.
There’s fear everywhere, he said.
Not where I go.
Where there’s life, there’s fear, he repeated.
In these places there’s death, I told him, there’s fighting for life, there’s hiding, there’s running away, there’s being hungry, and there’s no fear.
What makes a dog run, then?
The desire to live.
You’ve never seen a dog trembling?
A dog trembles when he doesn’t know what to do.
Like us!
No, you tremble when you know what to do as much as when you don’t!
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Au coucher du soleil, la forêt noircissait : ce n'est pas tant de couleur noire qu'elle s'emplissait, mais du mystère, de l'hospitalité du noir. La noirceur d'un manteau noir, d'une chevelure noire, d'un ventre qu'on touche pour la première fois.

Ed de l'Olivier, 2023. p. 15.
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