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Critique de Lazlo23


Un père et ses deux enfants, un garçon, une fille : c’est le trio édénique, l’Éden étant ici l’Amérique, mais une Amérique ancienne et chimérique, recréée de toutes pièces dans la Provence des années cinquante. Pour le narrateur et sa sœur aînée, point d’automobile, mais un bogey, façon « Autant en emporte le vent », point d’électricité mais des lampes à pétrole, comme en Virginie, vers 1842, point de radio, point de journaux, et encore moins d’école… Leurs repas sont invariablement rythmés par la voix de ce père tout puissant, qui leur lit récits et témoignages sur cet âge d’or, dont la perte est supposée avoir précipité la civilisation dans le déclin… On s’en doute, ce « paradis » proprement artificiel ressemble par bien des aspects à une prison, et comme dans la Genèse, tout va s’écrouler, par la faute des enfants…
Publié en 1962, « Le Sud » a connu le succès (il a obtenu le prix Fémina), avant de sombrer dans un relatif oubli. Il mérite pourtant d’être redécouvert, d’abord pour son style (splendide) et la puissance poétique de sa langue : une langue ample et imagée, qui ne ressemble à nulle autre, et qui exerce sur le lecteur un pouvoir hypnotique et addictif. C’est tellement vrai qu’à peine le livre fini, je n’ai pas pu me résoudre à le refermer, et l'ai relu d'une traite… Une pépite !
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