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EAN : 9782823600254
176 pages
Editions de l'Olivier (15/11/2012)
4.07/5   7 notes
Résumé :
À la mort de Baruch « Bento » Spinoza, en 1677, sont exhumés des manuscrits, des lettres, des notes. Aucun dessin. Pourtant, des témoignages attestent que Spinoza ne sortait jamais sans son carnet de croquis. « Pendant des années, j'ai imaginé qu'un tel carnet soit découvert. Sans trop savoir ce que je pouvais espérer y trouver. Des dessins sur quoi ? Esquisser de quelle manière ? » dit John Berger au début du Bento?s Sketchbook (TP). Reconstituant une version rêvée... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
"On va faire un tour Bento?" propose John Berger (écrivain, peintre scénariste et critique d'art anglais du XX° siècle), sur un ton familier, à Bento (Baruch Spinoza) philosophe hollandais du XVII° siècle.
Cette moto, enfourchée au jour le jour, par John Berger, "se pilote" comme un "télescope" (dixit l'auteur) celui dont Spinoza polissait les lentilles, "réduit la distance" et permet d'éprouver des sensations de vitesse.
C'est le rapport au temps (entre autres) que l'auteur étudie dans le carnet de Bento en imaginant qu'il a retrouvé le fameux carnet d'esquisses du philosophe avec lequel il dialogue.
Dans le carnet de Bento j'ai vu un dialogue(esthétique,politique,philosophique..) à trois: les croquis (fort expressifs) de John Berger à la manière de ..(modernisée),des observations de l'auteur (notamment lors de visites dans des musées d'art) et des citations de Spinoza extraites de L'éthique ou du Traité de la réforme de l'entendement. John Berger, par un effort d'empathie, porte les lunettes de Spinoza pour mieux capter sa pensée.Qu'aurait-il observé? Qu'en aurait-il conclu?Le rapport au temps c'est aussi l'homme vieillissant alors que l'oeuvre est éternelle(picturale,littéraire,musicale..). Les rapports de l'âme par rapport au corps sont également mis en valeur. Un geste,un mouvement,une expression trahissent la pensée,dévoilent l'âme.
La raison rentre en jeu pour nous laisser percevoir la mort à travers une rigidité cadavérique et non le sommeil.
Le rapport à Dieu (ex: la Nature à la "perfection suprême", la "puissance de Dieu" dont dépendent les choses) est également cerné.
Après lecture, on comprend des bribes du message délivré par Spinoza: libérateur vis à vis des servitudes,porteur de joie grâce à la béatitude, reconnaissance de Dieu dans la Nature, spécificité de l'être,existence de l'âme..
C'est sur le mode intuitif que navigue John Berger qui s'interroge aussi sur les tenants et les aboutissants d'un dessin: "rendre visible quelque chose et accompagner l'invisible vers sa destination indéchiffrable". J'avoue ne pas avoir tout saisi, cet essai s'adressant à des disciples de Spinoza, car j'aurais plutôt vu dans la peinture un décryptage de l'invisible (j'ai d'ailleurs apprécié la fragilité des pétales captant l'instant d'éternité ou la tige mourante semblant assoiffée). A moins que l'indéchiffrable ne soit l'éternité? le divin? Bon,passons.. de plus j'aurais préféré un véritable dialogue entre les mots de Spinoza et les dessins (sans texte) de John Berger ou juste de brèves explications (du genre:je peins le portrait d'une disciple de Spinoza, je peins La crucifixion d'Antenello..avec deux mots sur le comment du pourquoi) pour laisser plus de place au vrai Bento.
La couverture,à elle seule, superbe, incite à pousser la porte mais qu'y trouve-t-on vraiment? Bento ou Berger?
Le carnet de Bento est un livre ardu qu'il faut sans doute approfondir après un premier survol!
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Ce livre est un ovni. On ne sait pas trop comment le classer.
Mais pourquoi faudrait-il le classer d'ailleurs?
Laissons-nous plutôt emporter par cette réflexion sur la création qui mêle des citations de Bento Spinoza, des anecdotes de John Berger, de l'écriture, du dessin...
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Ce livre condense la réflexion de toute une vie sur ce qu'est la création.
Tout est mêlé dans le carnet de Bento, la peinture et la philosophie, la réflexion et la vie, l'écriture et le dessin. Comme dans la plupart des livres de John Berger, il ne s'agit pas d'imagination mais de pâte humaine, d'éléments humbles, d'oubliés de la prospérité et de la gloire médiatique. Des tas de grains d'humanité amalgamés en un mélange plein de dignité, insensibles à la corruption, une pâte levée, vraiment, quand chaque personne dont nous parle John Berger regarde droit devant elle et ne se soumet pas. Notion d'humanité.
Tout se mélange, présent et passé, dessin et réalité humaine. John Berger dessine les iris de son jardin, oeuvre en devenir dont l'auteur ne nous épargne pas la matérialité. le grain du papier choisi, la colle, le pastel. Les fleurs elles-mêmes, bien sûr que tout commence par le regard.
suite sur le site
Lien : http://n.giroud.free.fr
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John Berger est certainement un des auteurs les plus atypiques et éclectiques de la littérature contemporaine. A la fois peintre, critique d'art, scénariste, poète et écrivain engagé, il nous a donné quelques-unes des oeuvres les plus lumineuses de la littérature, avec notamment « G » et « de A à X », traduits aux Editions de l'Olivier. Il a par ailleurs mené un combat acharné afin de dénoncer les dérives du capitalisme économique. Et il fallait bien avoir ce parcours là, pour se confronter dans « le carnet de Bento » au philosophe Baruch « Bento » Spinoza.

Spinoza est un philosophe né en 1632 qui, à la fois, effraie et fascine. Il effraie par la rigueur mathématique de sa pensée, notamment dans l' « Ethique », et dans « La réforme de l'entendement ». Une pensée qui se veut dense et ramassée, se livre dans la fulgurance de la... La suite sur www.livredelire.com
Lien : http://livredelire.com/2013/..
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Les danseurs connaissent leur corps d’une façon si aigüe qu’ils peuvent être en lui, devant lui ou au-delà de lui. Et cela dans l’alternance, en changeant parfois à chaque seconde, parfois à chaque minute.
Cette dualité est ce qui leur permet, quand ils sont sur scène, de se fondre en une seule entité. Ils s’appuient, se soulèvent, se portent, roulent, se séparent, se joignent, s’arc-boutent de sorte que deux ou trois corps deviennent un seul abri, comme une cellule vivante abrite ses molécules et agents, ou une forêt ses animaux.
Cette même dualité explique pourquoi ils sont si fascinés par la chute et l‘envol, pourquoi le sol les défie tout autant que l’air.
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Lorsque nous sommes impressionnés et bouleversés par une histoire, celle-ci engendre quelque chose qui devient, ou peut devenir, une part essentielle de nous-mêmes, et cette part, qu’elle soit petite ou grande, est, en quelque sorte, le descendant de l’histoire ou sa progéniture. (..)
Dépourvues des complications et conflits inhérents aux liens familiaux, ces histoires qui nous façonnent sont nos ancêtres fortuits.
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Lorsque je dessine, je me sens un peu plus proche de la manière dont les oiseaux trouvent leur chemin quand ils volent, ou des lièvres en quête d’un abri s’ils sont poursuivis, ou des poissons qui savent où frayer, ou des arbres qui trouvent leur voie vers la lumière, ou des abeilles qui construisent leurs alvéoles.
J’ai conscience d’une compagnie silencieuse, lointaine. Presque aussi lointaine que les étoiles. Mais compagnie cependant. Non parce que nous sommes dans le même univers, mais parce que nous sommes impliqués – chacun à notre façon – dans une quête comparable. Dessiner est une forme d’exploration. Et la première impulsion générique pour dessiner découle du besoin humain de chercher, relier des points, positionner des choses et se positionner.
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Étrange comme en temps de guerre la musique est une des rares choses qui semble indestructible.
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Vient le moment(…) où l’attention, requise à mesurer et rassembler, change.
D’abord, on interroge le modèle (les sept iris) afin de découvrir des lignes, des formes, des tonalités que l’on peut tracer sur le papier. Le dessin accumule les réponses. Bien sûr, il accumule aussi les repentirs, après une remise en question des premières réponses. Dessiner, c’est corriger.(…)
Vient le moment(…) où l’accumulation se transforme en image c’est-à-dire qu’elle cesse d’être un amas de signes et devient une présence. Grossière, mais une présence. C’est là que notre vision change. On remet en question la présence tout autant que le modèle.
(…)
dessiner implique maintenant de soustraire autant que d’ajouter.
(…)
Ce soir, le dessin sera dans l’église, quelque part près de son cercueil.(…) ( de Marie-Claude)
Nous qui dessinons le faisons pour rendre visible quelque chose, mais aussi pour accompagner l’invisible vers sa destination indéchiffrable.
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Videos de John Berger (7) Voir plusAjouter une vidéo
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John Berger and Susan Sontag speak about story telling and about the ethic of photography.
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