AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Elisabeth Motsch (Traducteur)
EAN : 9782879292120
180 pages
Editions de l'Olivier (30/11/-1)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Les photocopies de John Berger sont des portraits, des récits de gens simples, comme des bribes de vie arrachées au temps, venues se poser sur le papier.D'abord, il y a l'auteur posant sous les pruniers de son jardin avec une restauratrice de fresques. Puis d'autres vies se déroulent. Un gardien de troupeau qui se meurt, un rebelle musulman qui raconte son exode, un peintre, un philosophe ; des hommes, des femmes, des enfants et des lieux reproduits par la mémoire d... >Voir plus
Que lire après PhotocopiesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Des portraits.

Des portraits d'hommes et de femmes, qui ne font pas la une des journaux télévisés, mais que John Berger a croisés dans ses allers et venues.
Il y a la jeune Kathleen l'irlandaise tout droit sortie d'un film de Ken Loach. Il y a Angeline la vieille qui rit aux éclats – mais en silence pour respecter son veuvage. Il y a un pilote de course de moto sur un circuit. Ou deux bergers qui pleurent dans les bras l'un de l'autre. Toute une galerie d'individus (dans le sens noble du terme : « uniques » ou « semblables » à aucun autre) dont John Berger a croisé la route.
Ce qu'ils ont en commun ? C'est le regard que porte sur eux ce Britannique de naissance, savoyard d'adoption qui a obtenu le Booker Prize en 1972.
On sent l'amateur de peinture, comme ce court récit dans « la chambre 19 » avec son ami Sven. Qu'importe s'il ne vend pas ses peintures et que personne ne les connaît, il peint.
Ou cette vieille SDF? en Kapcha qui donne à manger aux pigeons, et notamment avec un biberon pour un pigeon chauve et malade.
Ils sont pauvres, ou en prison, ou jeunes, mais par le regard de John Berger qui en fait comme des portraits – des photocopies dit-il – ils prennent une intensité hors du commun.
Un recueil magnifique et intemporel, prémonitoire aussi puisque déjà en 1999 il nous expliquait que « Partout, de plus en plus de gens, de nos jours, se heurtent au fait que l'avenir de la planète et ce qu'elle offrira ou refusera à ses habitants sont décidés par des groupes d'hommes qui contrôlent plus d'argent que tous les gouvernements du monde, qui ne se présentent jamais aux élections et pour qui le seul critère pertinent dans une prise de décision est de savoir si elle augmente, ou peut augmenter, le profit. »
Sous l'oeil de l'amateur d'art, du journaliste, c'est l'écrivain engagé qui affleure par moment.
Mais ce recueil n'est pas un ouvrage politique, si ce n'est dans le sens le plus noble qui soit.

Serait-ce un autoportrait ? Peut-être, puisqu'au travers de cette galerie c'est le regard de John Berger qu'on découvre. Et son amour du prochain – sans y voir une once de mièvrerie. Un homme épris d'humanisme et de solidarité – tout simplement.

Commenter  J’apprécie          152
Une écritures imple et fascinante pour décrire des existences si éloignées des notres et pourtant si proches
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Dans une banlieue du sud de Paris, en France, une piscine municipale.
(...)
Sur les plages, les gens en général sont préoccupés de leur corps, ce sont donc les corps que l'on remarque ; ici, ce ne sont pas les corps mais les âmes qui attirent l'attention. Les âmes en maillot de bain. Les unes sont dans l'eau ou en sortent en grimpant, les autres s'apprêtent à plonger. Les bonnets serrés sont obligatoires - même pour les hommes chauves. Nous avons autre chose en commun: tous les jours ici, chacun offre ou gagne un peu de confiance.
(Le sous-commandant insurgé).
Commenter  J’apprécie          90
Les gens me questionnent sur mes nouveaux projets, dit-il en souriant. Qu'est-ce que je peux leur dire? Faire l'amour ce soir. Faire un autre dessin l'après-midi. Etre surpris !
(Un homme mendiant dans le métro)
Commenter  J’apprécie          80
Elle était en deuil de son mari, mais plus encore de son fils qui avait été tué dans un accident de la route à vingt ans et quelques.Sa souffrance alors, qu'elle a étreinte pendant trente ans parce que c'était tout ce qu'elle pouvait étreindre de son fils, l'a rendue solidaire à tous ceux qui souffrent. elle rendaient visite aux malades. A ceux qui étaient en deuil. Sa douleur cherchait la douleur des autres, pour leur permettre de se tenir cote à cote.
Commenter  J’apprécie          20
Il a tiré le rideau de la fenêtre pour laisser passer un peu plus d’air et de lumière, j’ai enlevé les attaches du portfolio et l’ai ouvert. A l’intérieur, il y avait une pile de toiles non vendues que Sven venait juste de peindre à la détrempe. Ouvert, le carton occupait presque toute la largeur du lit double. J’ai pris une toile et me suis arrangé pour la faire tenir contre le dossier de la chaise, au pied du lit. Sven est resté debout. Puis je suis retourné m’asseoir contre les oreillers avec précaution.
Commenter  J’apprécie          10
Quant on était ensemble, Sven et moi, on le prenait comme un honneur, presque une conspiration. Pas une conspiration contre nous. Dieu nous préserve. La conspiration était la nôtre : c’était notre nature de résister, lui dans sa peinture, moi dans l’écriture. Nous n’étions pas quelque part entre le succès et l’échec, nous étions ailleurs.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de John Berger (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de John Berger
John Berger and Susan Sontag speak about story telling and about the ethic of photography.
autres livres classés : angleterreVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (14) Voir plus



Quiz Voir plus

Londres et la littérature

Dans quelle rue de Londres vit Sherlock Holmes, le célèbre détective ?

Oxford Street
Baker Street
Margaret Street
Glasshouse Street

10 questions
1048 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature anglaise , londresCréer un quiz sur ce livre

{* *}