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EAN : 9782491473051
216 pages
L'artBouquine (03/10/2020)
4.68/5   160 notes
Résumé :
Pour eux ou contre eux, j'ai abandonné le nid parce que j'étouffais de les décevoir, de ne pas coller à la parfaite, voire la plus-que-parfaite demoiselle, celle qu'ils avaient imaginée, projetée, ambitionnée. Un clone d'eux. Ils avaient en tête une voie toute tracée pour moi, celle d'une fille, puis d'une épouse et d'une mère discrète, rangée, dévouée. Celle que leur gendre avait espérée. Celle que je suis devenue.
Au risque de m'oublier. A force d'acquiesce... >Voir plus
Que lire après Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveuxVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (147) Voir plus Ajouter une critique
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Elle voudrait des étoiles, des étincelles, et des papillons verts dans ses cheveux-
Blandine Bergeret - Roman - Les Éditions de L'ArtBouqine - Lu en avril/mai 2021.

Un mot tout d'abord sur la superbe couverture, sur fond noir, une photo représentant le haut du dos d'une jeune femme avec sa main posée sur sa nuque, le tout éclairé par une lumière blanche. Couverture intrigante par rapport au titre du livre.

Les premières pages sont des flashs, des instants de vie familiale, de vie au travail. Des chapitres courts. Déjà un pressentiment sur la suite m'envahit.

Quelques pages plus loin, les chapitres commencent par une date, la première sera le 5 septembre.

Alice, la narratrice, mariée, maman de deux enfants et en attente d'un troisième, s'interroge sur sa vie, son couple, elle ressent un malaise profond , en cherche l'explication, elle n'est pas heureuse.

C'est alors que le drame se produit, la petite Marie n'ouvrira jamais ses yeux sur le monde.

Alice craque, ses yeux s'ouvrent, elle comprend que sa vie ne peut plus continuer telle qu'elle est, être une bonne épouse soumise à son mari, une maman plus que parfaite, et la meilleure au boulot. Satisfaire tout le monde.

Alice a besoin de se retrouver, elle a besoin de réponses à ses questions, qui est-elle vraiment, quelles sont ses aspirations ?

Je me suis parfois retrouvée dans la vie d'Alice.

Blandine Bergeret nous distille petit à petit son vécu entre parenthèses, sa recherche d'elle-même jusqu'à sa reprise en main. Ce fut long et difficile.

Avec sa plume féminine, l'autrice a mis noir sur blanc toutes ses souffrances, tous ses rêves, toutes ses pensées et... tout son amour pour ses enfants, pour sa maman, pour Pierre et pour la Vie. La petite Chloé ouvre ses yeux sur le monde.

J'ai aimé lire l'histoire d'Alice, une histoire qui nous fait prendre conscience qu'on ne peut pas faire fi de son moi profond de ses aspirations sans en subir un jour où l'autre les conséquences.

S'oublier pour les autres au point de ne plus être peut mener au désastre.

Elle voudrait des étoiles, des étincelles, et des papillons verts dans ses cheveux a été un coup de coeur pour moi.

Bravo Blandine Bergeret.
J'espère que vous continuerez à écrire, je vous lirai avec grand plaisir.


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Je remercie les éditions l'ArtBouquine… et Babelio pour son opération Masse critique, j'étais ravie de recevoir ce livre que je devais lire depuis un moment déjà, et je n'ai pas été déçue. le style est original, aéré, comme pour nous laisser le temps de respirer entre chaque étape de vie de l'héroïne. Elle est prise dans un tourbillon qui nous donne le tournis au début, puis elle va cheminer, à la suite d'une épreuve, elle va tenter de trouver sa voie, la vraie, celle qui était étouffée au fond de son être.

Une femme au destin qui ne m'a pas laissée indifférente et avec qui j'aurais aimé discuter sur le sens de l'existence et nos freins, quels qu'ils soient. J'ai apprécié également le clin d'oeil final, qui nous laisse tout sourire après un tumulte d'émotions diverses et variées.

Un roman très agréable à lire.
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Mariée, deux enfants et un troisième bientôt à naître, la narratrice mène une existence qu'elle pense aussi heureuse que possible, passée classiquement à courir entre vie professionnelle et familiale. Un drame inattendu vient pourtant tout faire voler en éclats, remettant brutalement en cause ce qu'elle avait accepté jusque-là.


Il aura fallu l'électrochoc d'un chagrin brutal pour que, presque comme dans un burn-out, cette femme se sente soudain incapable de poursuivre la comédie d'un quotidien dont elle s'était toujours refusé de voir les manques. Attachée à son envie d'une vie heureuse et sans histoire, enfermée dans le déni des frustrations accumulées qu'elle pensait surmontables, elle avait fini par se cacher derrière le leurre d'une existence de façade qui ne tenait plus que par son volontaire aveuglement. La première brèche est bientôt suivie d'une succession d'évidences. L'effondrement est d'autant plus total et terrible qu'il a longtemps été contenu envers et contre tout.


La première partie du roman, constituée de brèves tranches de vie assez banales malgré leur humour, pourra déconcerter un temps. On y découvre une femme appliquée, comme tant d'autres, à mener de front ses vies d‘épouse, de mère et de salariée, sans aucun soutien de la part d'un mari peu présent et exclusivement consacré à sa carrière. Après le drame, la démonstration de ce qui apparaît néanmoins comme une vie accomplie s'effrite pan par pan, révélant graduellement la face cachée d'un conjoint, en toute conscience égoïstement et lâchement incapable d'assumer quoi que ce soit. Finie la légèreté d'un texte jusqu'ici enjoué : la tempête s'est emparée de la narratrice et ne lui permettra de remonter la pente qu'après l'avoir essorée.


Cette histoire, somme toute et malheureusement assez commune, aurait pu résulter en un roman assez convenu, si le texte ne laissait deviner une émotion toute personnelle et si le ton n'avait su trouver une originalité vive et malicieuse. Un récit au global sans prétention, mais touchant et sincère, sur le désastre des conventions sociales lorsqu'elles viennent empêcher les êtres au plus profond de leur intimité, et sur la difficulté des femmes à oser briser les parois de verre auxquelles elles se heurtent encore bien souvent.


Merci à Blandine Bergeret de m'avoir si gentiment proposé cette agréable lecture.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux

Blandine Bergeret.


La lecture de l'analyse de babounette m'a donné envie de lire ce livre, et Blandine a eu la gentillesse de me proposer de me l'envoyer, elle a dû patienter 15 jours avant que je le reçoive .
La couverture , comme une photo noir et blanc de Man Rey.
La préface: « Que penser de ces instants de joie, des petits plaisirs de la vie ou de ces intenses moments de bonheur qui se terminent en queue de poisson », reprise á lla fin avec l'ajout magnifique « ou pas ».

Je me suis étonnée moi même d'entrer dans cette histoire qui au départ n'a rien de commun avec la mienne. Il y a un ton, une musique dans ce livre , entre confidences de femme ( son besoin de s'effacer pour contenter les autres, son mari, ses enfants, sa mère, son incapacité à réagir devant les agressions quotidiennes, et presque sa honte de vivre « ça » au lieu du conte de fée marital prévu, en un mot sa non-existence, ) sa brusque décision de s'en aller, comme ça , sans prévenir personne, sa jalousie quand elle se voit remplacée par une blondasse, le rejet de ses enfants pour la nouvelle vie du père, la difficulté et les doutes quant il s'agit de revenir.

C'est la voix qui m'a vraiment plu, et qui fait qu'en 2 jours j'ai terminé la lecture de l'ironique « Elle voudrait des étoiles, des étincelles et des papillons verts dans ses cheveux » ironique, parce que son héroïne ne prétend pas vouloir quoi que ce soit, elle subit « en apnée ». …. Enfin, rassurons nous, seulement au début du livre.

Cette voix est actuelle, enlevée, moderne ( sa fille lui dit bien que les posts it sur le frigo, c'est ringard)
Encore un effort à faire pour réintégrer la vie réelle : son amant parfait est en fait marié, mal marié mais marié, sa fille est « différente » et a une amie, une de ses amies a été plaquée par un autre homme et cherche sur internet .
Petit morceau d'anthologie, la galerie de portrait des possibles prétendants , je cite Blandine:
- les fonceurs, qui en un tour de main, transfèrent leur interlocutrice du statut de parfaite inconnue à femme de leur vie, enfin celle d'une nuit.

- les menteurs mettent en avant la photographie d'un visage lisse, à la chevelure colorée, au corps musclé. Et lors d'un premier rendez vous- et ultime- force est de constater qu'ils ont la soixantaine bien tassée.

- Les crâneurs placent subtilement –ou pas-leur appartement parisien, leur résidence secondaire en Normandie, leurs tableaux de maitre et tutti – quanti.

- Les profiteurs, conscients que le marché de l'amour avec un grand a est une opportunité, sont persuadés d'alpaguer une proie.

- Les rêveurs déclament leur flamme en rime. Alexandrins et quatrains composent la poésie qu'ils dédient à leur muse, leur nymphe, leur égérie en leur contant mille et une nuits.

- Sans oublier les amateurs, les joueurs, les râleurs, les noceurs, les cireurs-de pompe- et les affabulateurs.

Bien entendu, on rit , et ce qui est remarquable, c'est la voix tellement juste : je ne me suis pas ennuyée un seul instant, pas plus que je n'ai été gênée par un trop plein de bons sentiments, ou par un récit trop rempli d'incroyables détails.
Tendresse, grande tendresse pour son petit bouchon, et sa grande ado en révolte et pourtant complice.

Blandine Bergeret est une belle personne, et son écriture la reflète. Elle ne fait pas semblant, elles est. Son livre nous le transmet.

« Et si c'était ça le bonheur, pas même pas en rêve, pas même une promesse, juste un instant ? »
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Ma chronique en vidéo : https://youtu.be/tRadwuApyDM

Comme d'autres lecteurs, le début de ce roman m'a un peu surprise par son rythme syncopé. Ça m'a rendu l'abord un peu difficile jusqu'au déclic qui se fait en moi à la page 50, où je sens le drame imminent arriver subrepticement.
A partir de là, plus possible de lâcher mon livre.
Le personnage d'Alice est extrêmement touchant. J'ai éprouvé beaucoup d'empathie pour elle. Sa façon de réagir face au drame qui la touche résonne en moi comme étant authentique. J'ai partagé intensément les émotions auxquelles elle est confrontée.
Ce premier roman m'a fait penser au premier roman d'Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café, pour l'authenticité des émotions décrites et les émotions transmises au lecteur.
Une auteure à suivre...
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Citations et extraits (38) Voir plus Ajouter une citation
À l’époque, c’était la mode. Celle des familles qui estimaient qu’une demoiselle de bonne extraction, sous-entendu celle que les miens représentaient, se devait d’enfiler tutu et chaussons pointus. Je détestais être vêtue de cette tenue, je ne me sentais pas à ma place. Fines, élancées, le ventre plat, le port de tête élevé, mes camarades arboraient avec élégance le costume des danseuses classiques. La séance de coiffure, infligée par ma mère, était une torture. Les cheveux tirés en arrière et remontés en un chignon serré, j’arpentais le couloir de l’appartement, affublée de livres en équilibre sur le haut de mon crâne. Le long du parcours, ma tortionnaire ne cessait de me conseiller sur ma posture, me répétait qu’elle serait fière si je réussissais à dissimuler mon ventre, que les participantes avaient creux. J’avalais ma bedaine, le cours quasiment en apnée et en sortais épuisée, pas tant par la pénibilité, car je m’y ennuyais ferme, que par le manque d’oxygène enduré pendant l’heure. Elle restait pour me surveiller et surtout me comparer aux autres petits rats auxquels je ne ressemblais pas.
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Malgré la faible lumière, je me jette à l’eau. Le ventre vide, nue, je descends les marches qui me séparent du littoral. Glaciale, elle me transperce l’épine dorsale, mord impunément mes jambes, griffant mon ventre et mes seins. Mes épaules et ma nuque se contractent, ma respiration s’accélère, je sais que ma tête va imploser lorsque je vais la plonger dans la mer. Sans ménagement, sans appréhension.
L’impression d’être vivante.
Je ne sais pas si ce rituel me permet de renaître ou si au contraire, je cherche un moyen de mourir.
Une manière de fuir.
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Laurent avait été clair. Si je partais, il me coupait les vivres.
S’il me coupe les vivres, je serai sans ressource.
Si je suis sans ressource, je serai déclarée inapte.
Si je suis déclarée inapte, je perdrai leur garde.
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À ces constats de fatigue, qui se traduisent par de chaudes larmes et s'amoncellent sur mon visage, la psy au cours de mes séances hebdomadaires, hoche régulièrement la tête d'un air me semble-t-il approbateur en me conseillant de réfléchir au "Pourquoi moi ?". J'ai beau lire dans les magasines féminins que je feuillette chez l'orthodontiste, l'orthoptiste et l'orthophoniste que nous ne sommes pas des wonder women dotées de super pouvoirs, je m'efforce constamment de faire-tout-super-vite-et-super-bien. Je ne parviens pas à m'extirper du carcan. Sois forte. Dépêche-toi. Sois parfaite. Fais plaisir. J'en ai conscience intellectuellement, mais pas dans mes tripes. Je vois le trou et plonge dedans systématiquement. En omettant de respirer. En apnée de moi. Je n'ai pas le temps de prendre le temps. Pas le temps tout simplement d'arrêter le temps pour me préoccuper de mon nombril.
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Au risque de m’oublier. Malgré moi, contre moi. Avec une colère et une tristesse sourdes, latentes, débordantes. À force d’acquiescer, j'ai cessé d’exister. J’ai tiré un trait sur ma vie. Prise en otage par des injonctions inconscientes. Amarrées au plus profond de mon âme.
Le monologue de la gynécologue sur mon téléphone me revient tel un boomerang. Factuel, sans appel. Mon crâne est sur le point d’imploser, mon cerveau enserré dans un étau poignant. J’encaisse l'uppercut. Plus de prénom à dénicher, plus d’efforts à fournir pour la sauvegarde d’un couple à la dérive.
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